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ENJOY THE SILENCE // môme désirée, gamine qui fait la fierté. première de la lignée, exemple parfait. elle a les cheveux roux et le regard doux. comme une lueur d’espoir dans l’obscurité. comme une étincelle dans la morosité. scarlet, ça résonne entre les tympans, c’est la saveur qui claque sur le palais, le goût sucré de la naïveté. c’est le début de quelque chose d’insignifiant, d’une existence qui ne comptera pas vraiment. un pantin désarticulé auquel on tire les fils sans songer. c’est une différence qu’on ne pourra accepter. une violence qu’on n’avait pas prémédité. c’est un cercueil dans lequel on va l’enterrer…
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ET SI LES BATIMENTS EXPLOSENT, C'EST POUR FABRIQUER DES ETOILES // elle rêve la poupée, elle rêve loin de la réalité. quand y’a ses doigts qui pianotent sur le clavier, à la place de voguer sur les tissus vermeilles de vêtements bien apprêtés. elle qui ne veut pas de robes pour se pavaner, mais bien un ordi pour se brûler la rétine jusqu’à l’excès. geek qui se cache derrière ses pixels, qui se crée de nouveaux repères au travers de cet écran merveille. elle passe sa vie derrière son ordi, préférant sa compagnie à l’inertie des visages ternes à l’extérieur. monde laid, fantômes éparpillés qui s’agrippent à la morosité, qui ne peuvent plus assumer la réalité. elle se moque, elle, derrière son nuage informatique de ces errants qui s’affichent pour un peu de popularité, ou pour une certaine crédibilité. eux qu’on étiquette, autant qu’on achète. victimes de la consommation excessive et de cette société corrosive. et elle s’amuse au travers des lignes de code, scar, pour souffler un peu de son anarchie. elle grandit avec cette envie, d’apprendre sans comprendre chaque limite de la vie.
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IL N'Y A PAS LA VIE SANS LA MORT, MI AMOR. MAIS COMMENT TE DIRE QU'ELLE ME TUE ET QUE C'PIRE ENCORE. // y'a le conte qui continue, qui se rue sous l'innocence qui devient inconscience. cette jeunesse dorée qu'elle continue de bouffer. tous ces facteurs particuliers qui l'éclate, toutes ces futilités auxquelles elle se rattache. les premières beuveries, les premières conneries. les baisers qu’on vole à l’arrachée avec ses rougeurs tachetées. les nuits agitées dans les bras d’étrangers. elle mord la liberté comme un fruit empoissonnée. les années qui passent, les responsabilités en impasse… elle ne change pas son quotidien, elle maintient le même refrain. elle ne bosse pas, elle arnaque des gars, en vantant une justice délabrée pour quelques billets, en hackant des caméras de sécurité. elle ne vaut pas mieux que tous ces enfoirés… et pourtant elle s’y plait. puis y’a la réalité, douloureuse et foireuse, qui vient la frapper de plein fouet.
quand une nuit, elle décide de se balader sous les étoiles éparpillées. quand elle se permet de rêver à un peu de danger et qu’elle n’a pas idée sous la mélodie qui s’écoule entre ses tympans, que le vent tourne subitement. elle ne voit rien, qu’une série de chiffres sous les phares aveuglants, elle n’a pas le temps de s’écarter, de s’échapper. y’a juste cette voiture en face d’elle qui roule beaucoup trop vite, l’alcool au volant, la mort au tournant. et le choc dément. le noir, le néant. l’enfer qui s’ouvre précipitamment.
la poupée elle s’est réveillée dans des draps blancs. le corps déchiqueté, la jambe arrachée. comme une fatalité pour tous ses pêchés… sa réalité altérée, l’envie de gerber. tout son monde s’est écroulé et pourtant elle a lutté. elle a continué de respirer pour se venger. essayer de marcher pour que son corps mécanique puisse avancer. elle n’a rien dit aux autorités concernant le matricule de son bourreau effacé, elle s’est permise de dessiner la justice entre ses phalanges ensanglantées. harcèlement permanent envers cet enfoiré qui a tracé pour éviter le procès. elle l’a enterré, fait chanter, tuer. et elle continue de s’acharner car elle n’a plus deux jambes sur lesquelles se reposer et que cela n’a pas de frais. justice cruelle, liberté de dentelle. elle joue avec le feu la poupée dans l’attente de se brûler. dans le besoin de détruire et de reconstruire. kamikaze qui se nourrit de sa rage, pour effacer les orages. y’a plus de limites, plus d’arrêts, juste l’envie de vivre jusqu’à en crever.
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ET ON OUBLIE LA PUTAIN D’IDÉE D’PLAIRE QUI NOUS EMPÊCHE TOUJOURS DE FAIRE // elle rêve la poupée, elle rêve loin de la réalité. quand y’a ses doigts qui pianotent sur le clavier, à la place de voguer sur les tissus vermeilles de vêtements bien apprêtés. elle qui ne veut pas de robes pour se pavaner, mais bien un ordi pour se brûler la rétine jusqu’à l’excès. geek qui se cache derrière ses pixels, qui se crée de nouveaux repères au travers de cet écran merveille. elle passe sa vie derrière son ordi, préférant sa compagnie à l’inertie des visages ternes à l’extérieur. monde laid, fantômes éparpillés qui s’agrippent à la morosité, qui ne peuvent plus assumer la réalité. elle se moque, elle, derrière son nuage informatique de ces errants qui s’affichent pour un peu de popularité, ou pour une certaine crédibilité. eux qu’on étiquette, autant qu’on achète. victimes de la consommation excessive et de cette société corrosive. et elle s’amuse au travers des lignes de code, scar, pour souffler un peu de son anarchie. elle grandit avec cette envie, d’apprendre sans comprendre chaque limite de la vie.
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A NOS VIES DE MERDE, DANS CE MONDE DE MERDE QUI TIRE A SA FIN // alors elle vit trop, elle abuse de tout par peur de perdre tout. y’a son frangin qu’elle entraîne partout pour faire les 400 coups. cadence infernale de celui qui se foutra le plus dans le mal. défi insatiable, lien abyssal. scar, elle danse, elle s’abandonne dans la mélodie de l’hardcore, dans le requiem des corps en désaccords. les filles, les garçons, même passion. elle brûle d’un feu qui ne s’éteint pas, d’une étincelle qui scintille jusqu’aux éclats. et y’a le dégoût, l’amertume dans les regards, les jugements qui traversent de part en part. lames de rasoir qui rongent l’équilibre des consciences, qui défoncent la foi des parents las. alors il la balance là bas. loin de tout, loin de lui, loin du frangin et de leurs délires enfantins. prison dégueulasse pour la reformater, virer le virus qui rôde dans ses veines serrées. car leur môme elle peut pas aimer les bouches rosées, elle peut pas s’aventurer contre les déliés des gamines apeurées. il faut juste la convertir, la maintenir dans la normalité. et y’a l’enfer qui s’ouvre sous ses pieds. les crocs qui viennent ronger ses os ankylosés. puis le frère qui vient la retrouver, qui refuse de plus l’avoir à portée. et y’a tous ces gosses, tous ces divergents, tous ces inconscients qui aiment plus qu’ils ne comprennent. eux, les renégats de cette société, les déchets de ce monde bien cadré. ça se révolte, ça crie à l’anarchie, ça gueule des cris. puis ça s’enfuit. juste une bande, quelques gamins paumés qui accourent pour leur liberté. juste les enfants perdus qui s’abandonnent à cet univers distordu.
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BLACK HOLES LIVING IN THE SIDE OF YOUR FACE // mais ils avaient oubliés les fugitives que le monde est carnassier, gueule pleine de dents édentées . appétit insatiable pour les enfants perdus dans cette immensité. croquemitaine assoiffé des vices et de l’injustice. ils ont couru les mômes jusqu’à ne plus pouvoir respirer, ils ont rôdé là où les caméras ne pouvaient suivre leurs destinées, persuadés de pouvoir s’en tirer, s’échapper de ce sort acharné. mais on ne fuit pas la réalité, on peut à peine l’érafler. et ils sont enfermés dans un traquenard, captifs de leurs désespoirs. plus de la moitié enfermée, l’autre courant dans l’obscurité. elle a vu son visage la poupée, celui de son jumeau, âme accrochée à son coeur, rythmant les battements du palpitant. elle l’a vu les traits tirés, les larmes ensanglantées alors qu’il lui hurlait de se casser.
si un de nous s’en sort pas, rappelles toi que tu vivras pour moi. les mots en échos, la culpabilité dans les maux. promesse récitée chaque nuit, lorsque la lune se reposait dans le ciel quand les âmes étaient bien endormies. mais ça n’aurait pas dû être lui. dommage collatéral pour leurs fautes instables. et ce bras qui la retient, qui la maintient alors qu’on l’éloigne au loin, un cri dans la trachée, les yeux noyés et l’envie de dégueuler. la mort dans la cage thoracique et le désir de se rendre plutôt que d’être arrachée à sa moitié. il l’avait rejoint en premier pour la sauver dans sa captivité et elle n’avait même pas été capable de lui rendre sa liberté…
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I'M JUST A BROKEN MACHINE NOT WHO I USED TO BE // et l’errance… l’abandon de tout ce qu’elle avait, la culpabilité qui ne cesse de la hanter. on dit qu’en perdant tout espoir, on découvre la liberté. elle, elle n’avait trouvé que ses taches noires, fresque d’obscurité qui avait avalée toute la clarté. ça fait quoi de ne plus avoir que de la poussière entre les doigts ? miettes de souvenirs pour s’en sortir. cendres de coeur martyr. elle avait promis la jolie, qu’elle s’en sortirait pour lui. alors elle a fuit, elle s’est cachée loin de cette société dégueulasse et tenace. là où l’exil semble routine bien ancrée. ici, dans cet univers de travers. loin de l’effervescence et des nuisances. si près de l’enfer qu’elle avait toujours traqué. de ce calvaire qui avait payé son erreur avec dommages et intérêts. voleur de pièces détachées, pilleur de jambe et créateur de scènes accidentées. et la poupée elle voulait s’accrocher à sa vengeance, rendre la démence plus réelle, peindre la déchéance vermeille. elle l’a trouvé le gamin malsain, le meurtrier succinct. elle l’a éraflé pour mieux l’enterrer, mais elle s’est enterrée avec. comme deux destins liés entre la vie et la mort, comme deux éclats de verres qui se coupent pour un peu plus de misère…
existences emmêlées, piège carnassier.
pas de retour en arrière pour effacer.
il est trop tard pour s’échapper...