On vit un septième de sa vie, un lundi. ♦ Raccoon

Une jupe en jean noire bien trop courte sur les fesses, une brassière sur le buste, tu laisses retomber la toile de mon tipi derrière moi. Rien ne ferme à clé, mais de toute façon, tu doutes que qui que ce soit ait envie de chiper des trucs chez toi. Dans ton dos, une longue traînée de cheveux d'un noir de jais s'étale et cache à moitié la peau hâlée de ton dos. Aujourd'hui, c'est lundi, et c'est aujourd'hui que tu vas enfin revoir Sam!

Après avoir passé une couche de gloss parfumé à la cerise sur tes lippes, tu t'enfonces joyeusement dans le campement, à la recherche de l'animateur de la radio locale. Jean-Jacques, ton fidèle bouvier bernois sur les talons, tu salues les gamins qui courent, et informes Nikolaus que son cours de tantrisme est déplacé à demain. Il fait bien trop chaud ce soir pour jouer avec les énergies. Tes boots claquent doucement sur le sol de béton qui entoure les réservoirs quand tu arrives à leur hauteur et tu n'as pas besoin de te retourner quand deux grandes mains se referment autour de ta taille: - Saaaam! Tu tournoies sur toi pour venir faire claquer ta bouche parfumée sur la tienne avec désinvolture, dans un sourire enfantin. -T'as vu ? Ca y'est, chui là! Rayonnante, tu laisses JJ offrir un accueil agréable au petit raton laveur qui accompagne ton ami et tu relèves les yeux vers lui: - Bon c'est quoi ces grands bacs? Pourquoi tu m'as fait v'nir ici? Comme si vous ne vous étiez pas quitter. C'est ça de vivre avec un mari toujours en vadrouille, on retrouve ses amants après des mois, comme après une nuit.  

Un rire cristallin s'échappe de ta gorge alors que tu entends Sam te roucouler des compliments résolument niais. Ca fait du bien à entendre, et tu viens passer ta main sur sa joue où la barbe pique doucement en lui faisant tes yeux de biche: - Allons Sam... Tu vas pas m'faire croire que je suis aussi habillée dans tes rêves mon chaton. Tu esquisses un petit sourire mutin en observant les grands réservoirs qui se dressent devant vous.

Sam se met à parler de plante, et quand il évoque l'hibiscus, tes yeux recommencent à briller comme ceux d'une gamine. Tu sautilles de joie et reviens lui coller un baiser sur le coin des lèvres, avant de mordre les tiennes. - Sérieux? Je vais pouvoir avoir mon hibiscus? T'es l'meilleur Sam. Ca faisait partie de tes projets, mais là, c'est un projet qui devient concret. Et ça, c'est génial. - Tu vas commencer ça quand? Demandes-tu, curieuse, en observant les environs: - Le sol est super sec. Tu vas faire comment pour draîner l'eau des réservoirs au niveau des plantes? Bah, accesoirement, t'es architecte, aussi.

Te laissant saisir par les mains de Samuel, tu esquisses un sourire: « Charmeur…» Ta main glisse sur la joue mal rasée du Raccoon alors que ta bouche vient se poser sur la sienne avec malice. Tu aguiches doucement ses lèvres, en les mordillant, avant de le laisser poursuivre.

Ton attention se porte sur le matériel qu’il évoque et tu examines rapidement ce dont il est question. « Ca va être du travail mais l’idée est bonne. Je pense que je dois pouvoir en faire venir un. Je m’arrangerais t’inquiètes. » Lorsque tu redresses les yeux, tu vois Samuel, en haut de l’échelle et sa proposition t’arrache un sourire en coin.
Le lundi soir, c’est Sam.
Alors tu commences à grimper en hochant la tête: « Avec plaisir. » Une fois sur le rebord du réservoir, tu fais rapidement tomber la brassière qui cachait ta poitrine menue, et abandonnés jupe et culotte sur le bord.

Tu viens souffler à l’oreille de Sam: « Bah Alors? Pas encore à l’eau mon Raccoon? » Malicieuse, tu te colles à lui, venant coller ta peau à la sienne jusqu’à ce qu’il… tombe dans l’eau. Tu éclates de rire, avant de plonger plus loin, certaine que Sam voudra sa revanche.

Rieuse, tu sors la tête de l’eau, comme une naïade. Tes longs cheveux noirs tombent sur tes fines épaules musclées. Entre tes seins, les trois lettres du prénom de ton mari sont toujours là. La scarification n’est pas passée avec le temps, et c’est ce qui te rassure. Dans les bras des autres, Sly est toujours là. Tu sais que ce n’est pas aussi vrai dans l’autre sens. Mais tu ne t’en soucies plus. Ou plus autant qu’avant, en tout cas. Et c’est déjà pas mal.

Avec Sam, tu es en confiance et c’est sans te méfier que tu sors de l’eau, proche de lui. Le Raccoon ne te laisse aucun répit et te saute dessus et tu éclates d’un rire franc en venant enrouler tes jambes autour de ses cuisses. Tes dents viennent mordiller sa lèvre inférieure et tu plantes tes grands yeux noirs dans les siens. « Tu sais ce que j’ai envie de faire? » Doucement, ton corps commence à onduler contre le sien, dans une danse lascive qui ne laisse que peu de doute sur certaines de tes intentions: « J’ai envie de faire pousser un peu de canabis. J’me méfie des revendeurs du coin… t’en connais un fiable toi? » Ta bouche se referme sur la sienne, on s’en fout. C’est juste pour faire durer.
Même si c’est vrai.