Make them think they ever stood a chance (Pussycat)

Du boulot, Six en avait cruellement besoin. Elle avait malheureusement perdu quelques jobs habituels et elle avait donc un besoin urgent de retrouver quelque chose, même si ce n’était pas en tant que coursière. Y avait bien eu un essai rapide comme serveuse mais son tempérament l’avait desservie. Elle était décidément bien plus... hargneuse qu’elle ne l’avait été autrefois. En trainant de temps à autre au Boyuyu pour socialiser un peu, elle avait entendu quelques rumeurs. Tendre l’oreille pouvait décidemment s’avérer utile dans le coin. Il faudrait qu’elle finisse pas s’en souvenir sur le long terme. Un gars cherchait quelqu’un pour tenir quelques comptes, gérer des paris et livrer à l’occasion et ça, elle pouvait faire. Le fait qu’elle ne posait pas de questions et qu’elle se fichait pas mal d’où venait sa paie aiderait sans aucun doute.

Assise à une table du Boyuyu, son sac à ses pieds, elle contemplait les dégâts du plafond comme si c’était l’œuvre d’art la plus intéressante du monde et quelque part, ça l’était. Y avait des dégâts franchement intéressant là-haut, et sur les murs aussi. Pour autant, elle restait attentive à son environnement et elle faisait bien vu que son verre venait de lui être posé devant le nez sans cérémonie. L’argent sur la table aussi sec, il hausse un sourcil quand quelqu’un s’installe face à elle.

- « Pussycat ? »

Quand elle avait entendu ça la première fois, elle s’était posée un tas de questions toutes plus étranges les unes que les autres et puis elle s’était souvenue qu’elle n’avait strictement rien à cirer de comment les gens se faisaient appeler. En la matière, elle n’avait franchement pas voix au chapitre.

Bon, au moins, Six avait trouvé la bonne personne au bon endroit. Pas difficile avec une bonne description mais quand même. Soulagée de ne pas avoir appelé quelqu’un d’autre par ce diminutif, elle se permet de se relaxer un chouïa sur sa chaise.

- « Un bière sera très bien. »

C’était le moins cher pour son budget et même si ça allait mieux, elle n’allait pas s’amuser à l’entamer bêtement. Elle se permettrait mieux quand elle aurait plus d’argent dans les poches. Sa bière rapidement devant le nez, elle joue avec la bouteille et boit une gorgée avant de refixer son regard sur l’objet de sa visite. Pussycat.

- « Y a des bruits qui circulent, des bruits intéressants. Ceux qui disent qu’il se pourrait bien qu’un boulot soit disponible pourvu qu’on la ferme, qu’on pose pas de questions, qu’on soit discret et qu’on sache compter, entre autres choses. J’suis là pour ça. Je suis coursière mais j’ai pas que cette corde à mon arc. »

Avec un employeur de moins, il fallait qu’elle puisse rebondir vite. Mine de rien, Niilo avait bien payé. Tout le temps. Sauf que c’était fini ces livraisons-là et c’était gênant. Elle commençait enfin à avoir des rentrées d’argent régulières, ce qui lui permettait d’être un peu plus détendue et pour ses propres nerfs, elle apprécierait que ça continue. Même si pour ça, elle devait prendre un taf auprès d’un bookmaker. Elle avait fait bien pire.