mais hurle. (MEREDITH)

NOM.Uloo Ki Pata , Arabe , fils de Saïd, Bousaïd. Deux sangs coulés dans une bouteille, mélangé pour que la carnation diaphane de ta mère l'emporte sur le bronze statuaire du paternel. T'as même pas l'air d'un arabe. Tere gand maroo. PRÉNOM(s).  Folie maternelle, ignorance patriarcale. Meredith. Tant que le pakistan se gravait dans ton nom sous le prénom d'Aziz, ton arrière grand-père, il se soumettait à la matriarchie. Meredith et la surprise, le frisson dans le dos de ne pas voir une plantureuse blonde nymphomane débarquer. Better luck next time haraam salle. ÂGE. Trente deux ans, deux ans de plus que ce que tu croyais vivre. Mort en sursis, reptile qui survit. Combien de chargeurs pleins portent encore ton nom ? Chaque balles destinées pour ton crâne. Non. Tu meurs pas toi, tu survis, comme les rats survivent toujours. DATE ET LIEU DE NAISSANCE. Du sable à la place du sang. Sable pakistanais et sable californien. Los Angeles, 31 octobre 1985, massacrant ta mère d'une tronçonneuse en plein ventre pour t'arracher à ses entrailles. Californie qui t'as noircie, qui t'as perdue, laissant derrière toi des parents riches et haineux qui auraient voulu effacer chacun de tes tatouages, scalpant ta peau s'il le fallait. Sauf que là, du fond des limbes, ils arrachent plus grand chose, hein ?ORIGINES/NATIONALITÉ.Putain d’immigré. Jurant en ourdou en plus de cet accent qui fait honte à ta mère, apprenant la langue paternelle avant la maternelle. Américain se sentant pourtant étrangé. Enfermé dans une peau de la mauvaise couleur, la couvrant de noir pour oublier l'affront génétique. Dualité, dichotomie. Richesse américaine et royauté pakistanaise. À la recherche de ses terres arabes que tu ne voulais plus quitter, que tu n'as pas assez goûté, que te sont interdites  désormais, bloqué dans ses putains d'états. TAFF. texte ici. STATUT CIVIL.Con. Con pour toute la vie. Tu sais pas aimer, tu sais qu'insulter, cracher ta haine. T'aimes avec des claques sur la gueule. T'aimes avec des giclées de sang pour repeindre les murs. Quelque part, t'as une fiancée qui n'en est plus une, qui est probablement mariée et engrossée à l'heure qu'il est (ou morte). Sale pute amoureuse de ses billets que tu faisais couler sur son corps nu. Prostituée de luxe déguisée en fille de bonne famille. Y'en a trop eu, des gens pour refaire vivre ton myocarde mort, tu les a emportés vers les enfer, tu fais ça, toi, tu rend tes comptes à Hadès. GROUPE. Suestado, reste loin.

Et ta piaule, à quoi elle ressemble ? Elle ne se ressemble jamais, puisque c'est jamais la même. Tu passes de caravane en bunker, parfois (souvent), tu dors, tu squattes où tu peux, tu dors dans des trucs abandonnés, dans des coins cachés, ça ne te dérange pas. Y'a une caravane en particulier autour de laquelle tu rodes la nuit. C'est pas ta faute, elle a une chaise pliante devant et même un petit tapis, c'est presque du luxe pour toi, de pas dormir dans une bouche d’égout.

Comment t'as débarqué ? C'était inévitable. Après la mort de ta soeur, suivant celle de ton père et ta mère qui n'était plus vraiment ta mère, t'as décidé de te consacrer au travail. Passant des armes illégales de la frontière mexicaine à celle américaine, t'as découvert Slab, tu t'y es planqué quelques fois, puis t'as fini par en faire ton repère. Un jour, peut-être que t'y aura quelque chose à toi. Pour l'instant, t'attend de voir, combien de temps avant que tu foutes le bordel.

Qu'est-ce que t'espères trouver ici ? Rien. Surtout pas d'amour. Juste des âmes aussi malades que la tienne. Juste des âmes qui demandent à être déchirées, de vies qui veulent être finies. Tu ne veux plus te sentir coupable de toute les conneries que t'as fait. T'assumes que t'es un briseur de vie et que sera toujours un. C'est écrit quelque part dans les fêlures de ton ADN.

T'as pas une bonne personne, tu l'as jamais été. T'as déjà essayé d'y croire, mais tu t'es jamais vraiment cru. T'as grandit dans l'or, dans la richesse, gamin beau et pourris jusqu'à la moelle. T'as grandis en sachant que tout t'étais permis, tout t'étais offert. Golden boy aux yeux verts qui avait qu'à sourire ou sortir sa carte de crédit pour qu'on s'agenouille devant lui. T'avais une fiancé, à la fin de ton adolescence, là où t'étais sensé devenir sérieux, finir tes études en droit, devenir un avocat brillant, cesser de baiser tes potes et faire une famille avec la donzelle aussi richissime que toi-même. Prospérer et se prendre des maîtres et maitresses sur le côté. C'est comme ça que ça fonctionnait la vie. Parce que ta fiancé, tu la trompais aussitôt que t'en avais l'occasion, mais elle, elle y avait pas trop le droit, pas aussi ouvertement que toi, tu te fichais d'elle.

Puis y'a eut cette soirée, ses conneries, ses beuveries avec tes amis. De la drogue, beaucoup de drogues. ''J'suis mort, j'suis mort de l'intérieur, j'veux que ça se voit''. Que tu t'étais acclamé, et tes potes rigolaient, ne réalisaient pas l'étendue de votre connerie quand l'aiguille du tatoueur dansait sur ta peau pour tatouer plus que le signe de votre fraternité sur ton bassin. Toi, tu l'as réalisée, le lendemain, quand tu t'es réveillé avec, sur le visage, une gueule de zombie, des joues creusées, des dents dessinées sur les lèvres, du noir autour des yeux. T'as cru que c'était du feutre noir, mais non. Un douche, milles douches, tu frottais, ça ne partait pas. Pas moyen. Quand t'es arrivé dans la cuisine, ton père en a cassé son bol de céréales. Des crises s'en sont suivies. Tu pouvais faire des conneries, bien des conneries, mais pas celle là. Ta mère t'as interdit de sortir de ta cage en or, ton père à appelé toutes les cliniques privées qu'il connaissait. Tu allais te faire enlever ses tatouages à la première heure le lendemain. Tu te sentais dégueulasse et en plus, t'étais salement défoncé de la veille. T'as passer toute la journée à cuvé ta beuverie de la veille, à même pas pouvoir aller ouvrir la porte pour chercher le McDo, pour que personne ne voit ta sale gueule. Pas pouvoir voir tes potes, ni celle qui te servait de meuf. Enfermé, comme un animal. Comme un monstre, une bête de cirque. Trop rageur, trop rebelle, t'as fait entrer ta fiancé par la fenêtre. Seulement envie de câlins, de baiser la peine hors de ton être. Quand elle t'a vu à la lumière, elle a rigolé, de son rire de garce, celui qui ne veut rien dire de bon. T'as tenté de l'embrasser, de la tirée vers le lit, elle t'a repoussé. Elle t'a dit qu'elle ne te baiserait que si tu te foutais un sac sur la tête. La salope. Et toi, trop orgueilleux pour t'abaisser à ce niveau, tu l'as foutue dehors. Avec le peu d'estime que t'avais pour elle de toutes façons, c'est pas comme si c'était de l'amour, entre vous.

Le lendemain on te foutait une casquette, d'énormes lunettes, un foulard qui remontait sur ton nez et tes joues pour te faire embarquer dans la voiture, pour t'en faire sortir à la clinique pour le rendez-vous. On t'expliquait le processus, la boucherie au laser de ton visage. Tes tatouages seraient transformés en longues blessures, qui deviendraient des galles, puis on referait le processus. Et pour tes yeux, les paupières, ba tu ne pourrais plus ouvrir les yeux le temps que ça guérisse, le temps qu'on recommence pour faire disparaître tout le noir. Tes parents ne laisseraient personne te voir dans cet état, ça signifiait aussi que tu devrais cesser tes études jusqu'à ce que ton visage redevienne ''normal''. T'as refusé le premier traitement sensé se faire le jour même, t'as quitté la clinique avec la haine, fulminant dans la voiture qui te ramenait à la maison sous la surveillance accrue des gardes que ton père t'avais flanqués au cul.

Quand t'es arrivé à la maison, ils étaient tous partis faire la fête et toi, tu ne pouvais pas venir. Il ne restait que ton père qui allait passer la porte, qui demandait à voir comment le traitement c'était passé, découvrant bien vite que tu l'avais refusé. Ses derniers mots étaient que si tu gardais cette gueule, il te déshériterait et te jetterais à la rue, claquant la porte. Deux jours d'enfermements, c'était assez pour te rendre fou. Surveillé, encagé. Avec cette salope de fiancé qui t'envoyais des snaps d'elle et ses putes, d'elle embrassant d'autres types. La salope. C'était trop pour toi, tu bouillais, quelque chose allait exploser. Et ça ne pouvait pas être toi, parce que les gens qui te surveillais ne te laissaient pas accès à la salle où étaient les armes. Y'avais que la fuite de possible, un capuchon sur la tête, t'as réussi à filer, à te faufiler à leur petite fête. À retrouvée ta salope de fiancé et ses : « Oh, ils t'on laissé sortir, le monstre ? » Ouais, ouais, c'est ça, boit ça, salope. Pute à verres qui ne sait jamais dire non. Qui avale le GHB sans cligner des yeux, sans te lâcher du regard. Tellement facile d'abuser d'elle dans les toilettes, de la casser, de l'abandonner là pour le suivant qui voulait bien tiré un coup sur son corps de pouffiasse souillé et brisé. Il te restait une dernière chose à régler. Ton père à trouvé, ta gueule découverte, tes yeux verts cherchant le connard. Celui que t'as renversé sous les flash de caméra, celui que t'a tabassé jusqu'à ce que la sécurité t'escorte dehors sous tes rires malades. T'as toujours été salaud, t'as toujours été violent, c'était pas la faute au tatouages, c'est juste ce que t'avais permis de voir, à quel point ils étaient tous faux, à quel point tu n'avais pas ta place ici. T'as pas pu dire aurevoir à ta soeur, pas voulu dire adieu à ta mère. Juste un regard au dessus de ton épaule. T'es retourné à la maison, t'as pris bien du fric, quelques affaires, une grosse voiture et tu t'es barré. Tant pis si tu devais rouler sur un garde pour te barrer. T'as roulé jusqu'à plus avoir mal, jusqu'à plus avoir de voix à forcer d'hurler les chansons heavy metal qui jouaient sur le radio. Tu t'es perdu dans un trou à rats, dans le Bronx. Perdu là où personne ne te retrouverait. Tu t'es abandonné sur un banc de parc, là où peut-être la mort où la vermine voudrait bien de toi.