Going nowhere, now I’m here (Aidan)

Invité

T’as beau faire comme si tout était cool et te mentir comme un chef à toi-même, tu savais très bien que t’avais déconné plus que de raison avec ta frangine et qu’elle allait te le faire payer ou t’ignorer. En fait, tu savais pas trop sur quel pied danser et ça, ça devait l’éclater grave. Ou alors, elle en avait juste rien à foutre. Ouais, t’étais perdu. Du coup, t’espérais qu’éventuellement, tu puisses faire amande honorable auprès de madame Dei. Tu devrais peut-être commencer par utiliser son prénom en fait, tu partirais déjà moins perdant et surtout moins con. T’avais le nom que parce que t’avais eu une invitation -c’était même encore pire de ta part de pas être allé- alors autant mettre ce peu de connaissance à bon escient.

Pour la première fois depuis que tu vivais là, t’avais écouté les rumeurs. Que celles qui t’intéressaient, mais quand même. Ce qui était fascinant, c’est que ça avait pris très peu de temps. Entre Dei qui se baladait avec un flingue rose pétasse et Aidan qui se baladait en talons aiguilles sapée nana plus que Dei le sera jamais, sauf si elle piquait les fringues de sa femme -ça se fait il paraît- ça avait pas été compliqué. Même avec ton sens de l’observation proche du néant, t’étais capable de trouver la dame. T’avais vraiment l’impression d’être un putain de stalker mais tu feras tout et n’importe quoi pour que ta sœur te pardonne.

Alors enfin, quand Aidan Williamson, épouse de ta frangine vénérée que t’as laissé tomber passe dans ton champ de vision, t’as même pas le temps de réfléchir.

- « Hey ! Excuse-moi, t’es bien Aidan Williamson, c’est ça ? »

Ok, pas la meilleure approche et tu fais sûrement pitié au passage. Ta garde-robe s’est pas améliorée depuis que t’es à Slab et tes éternelles claquettes bleus électriques donnent pas vraiment le change. Comment elle fait pour se balader sur des échasses pareilles dans le coin ? C’est digne du meilleur acrobate une telle prouesse.

- « J’suis Way. Enfin Wayland, le frangin de Dei. »

Si c’est pas elle, t’auras l’air d’un vrai con en plus d’en être un dans tes plus grands moments les moins réfléchis. Et vu que c’en était un... ça en disait long.

Invité

Arès inspectait des fourrés consciencieusement, pissant non moins consciencieusement dessus alors qu'Aidan, toujours perchée sur talons aiguilles, descendait vers la ville pour aller négocier un peu d'eau potable ; elle avait été un peu optimiste dans les bouteilles qu'elle avait achetées la dernière fois qu'elle y était passée...
Elle déclencha l'attention de son chien en sursautant alors qu'un mec sautait dans son chemin, lui demandant si elle était bien, eh bien, qui elle était.

« Oui ?... »

Arès s'amena en ébouriffant le poil et en sortant les épaules, se faisant garde du corps ; quant à Aidan, elle se détendit quand le mec annonça être le frangin de Deirdre. Même s'il annonçait ça comme s'il n'y en avait qu'un alors qu'à sa connaissance, ils étaient une pelletée.

« Ah ! Tu m'as fait peur, j'ai cru que t'étais un stalker. »

Il y en avait eu quelques uns avec son activité de modèle érotique, mais Deirdre avait efficacement réglé le souci. De ce que savait Aidan de sa fratrie cela dit, elle était peut-être bien prête à régler tout aussi efficacement ce « souci » là.
Elle lui sourit toutefois, aimable et toute disposée à l'écouter.

« Contente de te rencontrer. Qu'est-ce que tu fais ici ? Du calme, Arès. »

Le chien parut un peu déconcerté, mais se tut, tout en restant non loin de sa maîtresse.

Invité

T’avais pas vraiment prévu de lui faire peur. Tu l’avais même pas prévu du tout même si t’aurais dû te douter de l’effet quand t’avais conçu ton petit plan foireux. Nerveusement, tu regardes le chien te fixer. Ok, t’as cherché la merde, fallait assumer maintenant. Tout aussi nerveusement, tu te passes la main dans les cheveux. Ouais, stalker... T’y as bien pensé cinq minutes, faut l’admettre. Même plus.

- « Bah... un peu. C’est l’effet que ça m’a fait quand j’t’ai cherché ? »

Pas vraiment une question mais bien une affirmation. Tu te sens encore plus con maintenant que tu l’as dis à voix haute. Respire mec. Tu vas faire une crise de nerfs. Par contre, tu t’avoues volontiers -pour une fois- que tu t’attendais pas à ce qu’elle ait vraiment l’air d’être contente de te rencontrer. T’as quand même raté leur mariage sans avoir un semblant de bonne excuse.

- « Je... ben je voulais... m’excuser. Je l’ai déjà fait avec Dei mais j’me suis dit que la moindre des choses, c’était de m’excuser auprès de toi aussi. Pour avoir raté le mariage. J’ai... pas de bonne excuse donc j’m’attends pas à ce que Dei ait pas envie de me descendre jusqu’à la fin de mes jours ni à ce que tu lui demandes pas de le faire mais... ‘fin voilà, j’ai déconné et j’voulais m’excuser. »

C’est dit. Bravo. Tu viens de te faire passer pour un crétin et un connard auprès de la femme de ta frangine. C’est pas comme si ça pouvait mal se passer du tout pas vrai ? T’as bien conscience d’avoir agi comme un con et encore plus conscience que cette excuse venue de nulle part alors qu’elle t’a jamais vu est incongrue mais tu devais le faire. Tu sais aussi que Dei risque de vouloir te buter pour ça sauf qu’au moins, tu t’étais excusé. Tu faisais même pas ça pour qu’elles te pardonnent même si tu comptais essayer aussi longtemps que possible.

Invité

Ooookay, de mieux en mieux, lui-même se pensait stalker ; Deirdre ne parlait pas beaucoup de ses frères mais n'avait pas précisé qu'ils étaient spécialement dangereux ? … Aidan eut un sourire nerveux, ramena une mèche de cheveux derrière son oreille, et se rappela qu'elle était armée si jamais il s'avérait vraiment trop effrayant.
Elle réussit à retrouver un peu d'assurance à cette pensée. Un éclair d'incompréhension total passa dans son regard clair aux excuses du type qui semblait vraiment s'en vouloir de n'avoir pas été là pour le jour de leur mariage.

« Euh... je ne crois pas qu'elle s'attendait vraiment à ce que tu viennes, de ce que j'ai compris, c'est pas grave tu sais. »

Les sentiments d'abandon, ça s'emmène très facilement, elle en savait quelque chose ; et si on était doué en comédie, il n'y paraissait rien.

« Tu sais, moi non plus ma famille n'est pas venue. Hormis un de mes frères. Alors... »

En même temps avec une mère disparue, un père sans doute en prison et le reste qui se fichait éperdument de ce qu'elle pouvait faire, ça n'allait pas bien loin.

« Et t'as fait tout le chemin depuis New-York pour t'excuser ? »

De plus en plus surprenant !

Invité

Parfaitement inconscient de la rendre légèrement parano sur les bords en admettant que tu l’as cherchée et que tu t’es fait l’effet d’un stalker, tu formules tes excuses. Le fait que la femme de ta sœur t’annonce que t’étais pas spécialement attendu te surprend pas tout en ne faisant que retourner le couteau dans la plaie. Parce qu’au fond, si Dei t’en voulait, c’est qu’elle avait quand même eu un maigre espoir que tu sois là et t’avais fait ce qu’elle attendait en ne te pointant pas. C’était quoi le pire ? Tu savais pas trop.

- « Ouais... nan. ‘fin si c’est grave. »

Mais t’épilogues pas sur la question parce que ça te regarde.

- « Bah ça craint. »

Parce qu’autant, la famille -et là, tu penses à tes frères et ton père- ça veut rien dire pour toi, autant Dei, c’est pas pareil. Pas pareil du tout. Tu peux pas vraiment expliquer. C’est une vraie famille, elle. Et donc, sa nouvelle famille est importante. Tu t’attends pas vraiment à ce qu’on te comprenne en la matière et c’est pas comme si t’avais quelqu’un à qui en parler.

- « Hein ? Ah ! Nan. J’vis ici. Dans le campement. Depuis... un an à peu près, un truc comme ça. J’sais plus trop. »

Quand t’as eu fini de courir après des courants d’air qui se fichaient pas mal de ta gueule et de ton existence. Pas vraiment une nouveauté pour toi mais ton optimisme en avait souffert salement. Sauf qu’encore une fois, tout le monde s’en fout et ça regarde personne.

- « C’Dei qui m’avait parlé du coin un jour. »

Invité

Il insista pour considérer que c'était grave, et elle ne sut répondre à ça que d'un haussement d'épaules ; elle avait fini par comprendre au bout de longues années qu'on ne choisissait pas sa famille et que déjà bien s'entendre avec Adrien – fut-il un fichu courant d'air à ses heures – était déjà pas mal.

« Hmmm, je préfère passer à autre chose, en fait. C'est comme ça, c'est pas en remâchant qu'on y peut quelque chose, tu vois ce que je veux dire ? »

Si elle y pensait trop longtemps à tous les coups ça allait entamer sa douceur et son optimisme, parce qu'il y avait bien des choses dans son parcours qui étaient susceptibles de la faire changer d'avis là-dessus ; hors, elle préférait rester comme elle était. Elle sourit donc à Wayland qui semblait s'empêtrer de plus belle dans ses excuses... Ce qu'elle pouvait comprendre. Connaissant sa femme, elle avait sa propre façon de réagir et son caractère bien trempé – qui était l'essence même de pourquoi elle la séduisait autant, soit dit au passage.

« C'est gentil de penser à t'excuser alors, merci Wayland. Oh c'est génial si tu connais l'endroit, il faut que tu me fasses visiter, je viens de débarquer et je ne connais rien.
Tu peux même m'aider : je cherche de l'eau et je voudrais pas l'acheter trop cher... T'as une idée de l'endroit où j'peux trouver ça ? »

Elle lui fit un sourire encourageant.

Invité

Ouais. Ouais, tu vois ce qu’elle veut dire. L’ennui, c’est que tu peux pas passer à autre chose parce que tu veux retrouver le seul membre de ta famille qui t’importe. C’est-à-dire Dei. Tu te passes très bien des autres mais elle ? Elle a tellement fait pour toi que tu peux pas lâcher l’affaire parce que tu veux qu’elle te pardonne et que tu feras tout pour ça même si elle te menace de son flingue. Tu peux pas. Tu peux juste pas.

- « Ouais j’vois. »

Mais tu développes pas le fond de ta pensée parce que comme pour Dei, tu refuses que quiconque sache ce qui se passe dans ton crâne épais. Même toi tu sais pas. Sacré menteur que tu fais quand il s’agit de toi-même.

- « De rien. Espérons que ça serve un jour. » Les excuses bien sûr. « Oh ouais, pas de problème. Le plus dur, c’est de se repérer dans le campement en fait. Le paysage change tout le temps, les allées bougent, des rues -si on peut dire- se ferment et d’autres s’ouvrent. J’te conseille de prendre plusieurs repères quand tu décides de bouger. Comme ça, aucune chance qu’ils disparaissent tous d’un coup. J’te fais faire le tour des endroits importants et j’te montre sur une carte ceux qui sont trop loin. »

A la femme de ta sœur, t’as aucun scrupule à révéler tes petits trucs de survie en milieu Slabien.

- « Pour l’eau... J’conseille d’acheter des pastilles pour purifier l’eau comme ça, tu peux aussi bien aller chercher de l’eau le long du... fleuve, canal, peu importe son nom et aller au réservoir. J’dis ça parce que, l’un comme l’autre ont tendance à servir de piscine. Du coup, en faisant ça, tu peux te permettre de temps en temps d’acheter de l’eau en bouteille histoire de pas boire que de la flotte purifiée. J’imagine qu’à force, ça doit pas être super bon pour l’organisme. Quoi qu’il en soit, ça te reviendra toujours moins cher. Moi, j’ai investi dans un watertank que j’fais remplir de temps en temps. »

Tu prends tes repères comme tu lui as dit puis t’allumes une clope.

- « La ville d’abord et les extérieurs après ? »

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