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 Saul | Sunday... Doomsday !

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Dalya El Kaim

Dalya El Kaim
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MessageSujet: Saul | Sunday... Doomsday !   Saul | Sunday... Doomsday ! EmptyLun 6 Aoû - 3:07

Sunday... Doomsday !
Saul & Dalya
Dimanche après-midi. Chaleur caniculaire, comme le reste de l’été. Pas de climatisation. Trop cher et la maison ne le supporterait pas. Elle est vieille, la baraque, elle est vétuste un peu, mais elle tenait encore la route. Elle laissait juste la chaleur rentrer pour ne jamais la laisser sortir. Elle laissait entrer le sable des alentours pour le déposer sur le sol, les meubles, les vêtements et même la peau. Elle était le témoin de la mort lente de son propriétaire, de sa déchéance et de ses vieux démons. Et au milieu de tout cela, il y avait Dalya, témoin du théâtre tragique.

Parce que les soirées étaient toujours plus folles le samedi soir, elle avait décidé d’un commun accord avec elle-même que le dimanche était le jour parfait pour tenter de redonner ses lettres de noblesse à l’habitation. Elle avait commencé par les cadavres, tirant derrière elle le sac poubelle déjà tendu donc le plastique menaçait de s’éventrer pour laisser échapper son contenu. Le verre s’entrechoquait à l’intérieur, bien qu’elle tentait de faire peu de bruit. Elle avait déjà fait la vaisselle qui s’était accumulée dans l’évier, jeté les cartons de pizza et autres plats commandés qui traînaient leurs souillures là où l’on les avait déposés, lavé les torchons noircis et rougis par des mains trop sales et trop abîmées. Elle avait fait la salle de bain sans rechigner, récurant avec le peu d’outils qu’ils possédaient et profitant de l’eau froide pour se mouiller la tête, jet d’eau bienvenu pour abaisser sa température. Sa chambre aussi avait été inspectée, les divers objets ramenés d’un voyage improvisé dans l’Ouest américain dépoussiérés puis entassés à nouveau sur une étagère bientôt trop petite. Des souvenirs de sa nouvelle vie, puisqu’elle n’en possédait aucun de l’ancienne.

Restait la plus grande pièce de la maisonnette : le salon. Avec ses deux fenêtres et son accès sur la porte d’entrée, il offrait un maximum de chaleur à quiconque se trouverait en son sein. Et la pauvre Syrienne, avec ses vêtements qui lui couvraient la plupart de la peau, qui souffrait d’autant plus. Elle l’entendait, derrière la porte close, le bruit du vieux ventilateur qui tournait de manière irrégulière et qui manquait de cracher son hélice au moindre tour. C’était un vieux pépère, mais au moins il donnait l’illusion d’un peu d’air, chose à laquelle la blondinette n’aurait pas dit non. Elle avait pourtant essayé d’ouvrir les vieilles fenêtres à la peinture écaillée et au bois rongé par les insectes. Mais le vent était capricieux, il se laissait désirer devant des humains languissant sa venue salvatrice, même l’espace de quelques secondes.

À chacun de ses pas, elle la voyait. La couche épaisse de poussière et de sable qui reviendrait recouvrir les meubles juste après son passage. Mais elle le fait quand même, Dalya, pour donner l’impression d’être dans un environnement à peu près sain. Les dents de son balai raclaient le sol, soulevant un nuage blanchâtre qui lui sautait à la gorge et la faisait tousser. Elle se faisait discrète petite souris. Peut-être que l’occupant de la chambre fermée dormait à nouveau. Deux passages par le sac poubelle pour vider les déchets accumulés sur le sol, mais finalement, on en voyait presque la couleur originelle. Son dernier combat, c’était l’étagère sacrée. Celle où était entreposée et orientée avec soin toute une série de figurines d’un univers que la gamine inculte d’un pays fermé ne connaissait que peu. Elle lui avait posé des questions, mais il s’emballait toujours et c’était difficile de le suivre, ou de se rappeler de qui détestait qui mais venait en aide à qui dans l’épisode 288 de la série Alpha ou Gamma. Elle savait qu’elle était importante et qu’elle devait les rendre belles comme au premier jour avec la plus grande précaution.

Une seconde d’inattention. C’était tout ce qui lui fallut. Sa tête qui tourne vers ce qu’elle pense être un bruit provenant de la cuisine, mais sa main qui continue à s’activer, comme pour échapper à une nouvelle salve d’éternuements. Et son coude qui ne voyait plus ce qu’il faisait aller s’encastrer dans l’amas d’objets de collection qui pesaient lourd sur l’étagère. Au contact, son regard clair retourna à son poste, mais c’était déjà trop tard. Krona avait perdu l’équilibre et avait jugé intéressant d’entraîner Batman à sa suite. « بًّا  », lâcha-t-elle tandis qu’elle voyait une partie de l’étagère se suicider. Elle voulut les rattraper, de tout son coeur et de tout son être, mais il était déjà trop tard et les deux statuettes atterrirent sur le sol dans un bruit caractéristique. La grimace qui vient déformer ses joues à nouveau rebondies et les sourcils qui se froncent, elle plie les genoux aussi vite que possible et finit à terre pour récupérer les blessés. Elle vérifia chaque détail de la première qui semblait avait échappé au pire. Plus de peur que de mal, comme on disait parfois. La seconde avait eu moins de chance. « Non, non, non... » Qu’elle suppliait à voix basse, prière silencieuse pour que l’élément se recolle de lui-même. Déjà un bruit se faisait entendre à proximité. Vite, un coup de baguette magique, un miracle de la vie. Quelque chose.
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MessageSujet: Re: Saul | Sunday... Doomsday !   Saul | Sunday... Doomsday ! EmptyVen 10 Aoû - 1:02



"YOU EITHER DIE A HERO OR LIVE LONG ENOUGH TO SEE YOURSELF BECOME THE VILLAIN." (batman, the dark night)

Cinq gosses autour de lui, prêt à lui faire payer le culot qu’il avait eu d’être en vie. Cinq gosses autour de lui en permanence, en hiver comme en été, corps pressés les uns contre les autres pour se réchauffer ou repoussés d’un coup de pied pour tenter de respirer. Un crac suspect et d’un bond il se réveillait, prêt à éviter un coup un verre d’eau froide la pointe d’un ciseau frôlant ses cheveux une flopée de cafards soigneusement récoltés — barrez la mention inutile. Un crac suspect et d’un bond il se réveillait mais il était aussi capable de s’endormir par-dessus le son de la télé les cris les hurlements indignés les disputes les réconciliations renfrognées (pas de mention inutile), bruitages familiers presque réconfortants qui le berçaient tranquillement.

Au fil du temps ça a pas changé, des grincements d’son appartement aux voisins du dessus qui semblaient particulièrement apprécier s’engueuler chaque mercredi à minuit, de la musique classique que Julia aimait mettre à fond chaque matin au silence absurde qui l’avait étreint les premiers mois, d’la sensation d’Gala qui s’glissait dans son lit sans prévenir au claquement du ventilo au bout d’sa vie.
Du bruit qu’faisait Curtis en s’affalant dans le canapé défoncé aux mouvements de Dalya quand elle se décidait à ranger la maison qu’il aurait lui-même laissée à l’abandon.

Habitudes bien ancrées après sept mois passés à s’adapter, les réveils en sursaut de plus en plus espacés puisque, en fond sonore, y avait plus rien d’étranger. Cinq mômes remplacés par une grande blonde au sourire qui l’faisait parfois culpabiliser de simplement exister, cinq mômes effacés au profit d’une colocataire devenue fée ménagère constante d’une existence qu’il se plait à bousiller.
Alors il rentre sans plus se soucier des règles qu’il s’était d’abord vaguement imposé les premiers jours avant d’abandonner (tiens-toi droit ferme ta gueule fais pas ça). De son pas bien trop souvent hésitant il s’affale s’écrase dans le matelas posé au sol de sa chambre d’enfant après s’être débarrassé rapidement des vêtements devenus embarrassants. On est samedi mais on est déjà dimanche, le soleil bientôt levé quand les paupières se ferment et qu’il laisse le sommeil venir le chercher.

Et il aurait pu dormir toute la journée il aurait pu dormir trois siècles une éternité, de ces heures passées à se retourner repousser les songes indésirables s’accrocher à quelques minutes de trêve apaisée — il aurait pu dormir jusqu’à ce qu’on lui trouve une raison d’se lever si l’insolite ne s’était pas glissé en plein milieu d’la mélodie habituelle, d’la mécanique bien huilée. Crac suspect et ça y est il a sept ans comme hier comme demain (grandir c’pour quand ?), yeux grands ouverts et corps déjà prêt à parer l’attaque extérieure ; y’a le coeur qui s’emballe un peu y’a le souffle qui s’loupe se casse.

Mais y’a rien, dans la pièce exigüe, pas d’gosse malsain pas non plus d’présence maternelle bien décidée à l’trainer l’obliger à lui racheter une bouteille. Y’a rien d’autre que les vestiges du passé toujours affichés sur les murs mal isolés, rien d’autre qu’une voix qu’il entend donc parfaitement et reconnait tout aussi aisément. Sa respiration reprend correctement et il laisse échapper un grognement, s’étirant en s’extirpant maladroitement d’la couverture qu’il s’entête à utiliser par quarante degrés. Dès qu’il est debout il sent qu’il est épuisé, comme à chaque fois qu’il est obligé d’se lever ; dès qu’il est debout il sent son crâne protester, de ces migraines qui le saisissent à chaque fois qu’il a un peu trop abusé.
Ca l’empêche pas d’s’avancer, d’pousser sur la porte grinçante pour s’engouffrer dans le salon. Y’a d’abord l’air chaud qui lui fout une claque, réveille la nausée à laquelle il pensait avoir échappé, lui donne l’impression d’suffoquer le temps qu’sa trachée accepte la réalité. Ensuite y’a la silhouette accroupie de Dalya, ses murmures précipités qui le font hausser un sourcil tandis qu’il frotte d’un poing serré l’oeil pas décidé à s’activer. « Non, non, non... » Il s’rait presque amusé, d’la voir si catastrophée, lui qui s’amuse à feindre l’indifférence pour tout ce qui l’entoure et qui, à force, s’en branle réellement. Il s’rait presque amusé si — y’a son regard qui suit les courbes de la syrienne pour finalement s’attacher à c’qu’elle tient entre ses doigts fins. (Il s’rait presque amusé si ça l’avait pas directement concerné.)

Y’a une, deux, trois secondes de latence, prunelles allant de l’étagère aux mains à la grimace dépitée, cerveau embrumé tentant d’remettre les événements dans le bon ordre tandis qu’il franchit les derniers pas qui le sépare du carnage. Une deux trois secondes avant un « putain qu’est-ce t’as fait ? » sans retenue ni douceur, inflexions déjà presque meurtrières, imbécile trop attaché aux maigres biens qu’il a pu conserver. Il s’penche à ses côtés, arrache presque la figurine endommagée pour contempler le désastre : Batman sans bras droit, Batman présent d’puis des années toujours au même endroit. Et c’t’un môme, encore une fois, c’t’un môme dans sa façon d’serrer les doigts et d’s’asseoir par terre, les lèvres pincées et les yeux sombres, son silence comme une punition qui présage rien d'bon.

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MessageSujet: Re: Saul | Sunday... Doomsday !   Saul | Sunday... Doomsday ! EmptyVen 10 Aoû - 18:58

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Le massage cardiaque, le bouche-à-bouche, appeler le 911, enterrer le corps pour que jamais on ne le retrouve. Il fallait agir vite, mais son cerveau ne réfléchissait plus. Elle assistait impuissante au décès de Batman, fidèle chauve-souris des années 40 qui avait attendu son heure de gloire sur l’étagère durant de nombreuses années – il lui avait dit qu’il avait commencé sa collection très jeune. Au final, il avait fallu d’une blonde et de son coude vengeur pour que tout s’arrête. Mais elle ne lâchait rien, la Syrienne, elle s’acharnait pour remettre le bras dans son logement. C’était peine perdue, mais elle aimait les cas désespérés. Elle était habituée.

Et soudain, elle l’entend. Le grincement qu’elle ne voulait pas entendre. Celui qui annonçait l’ouverture de la porte. Parce qu’elle était comme ça, la baraque, c’était impossible d’être discret même quand on le voulait vraiment. Même les pas de velours de Dalya résonnait contre les murs décrépis. Elle l’entend s’avancer. Il n’est sûrement pas très réveillé. Il n’avait même pas pris la peine de s’habiller. Elle tourna son regard vers lui, implorant silencieusement sa clémence. Elle ne pouvait rien cacher. Pour planquer les preuves, c’était loupé aussi. « Je… » Elle ne pouvait même plus s’exprimer, la pauvrette, paniquée par le sort qu’il pouvait lui réserver. Elle l’avait déjà vu dans toute sa splendeur lorsqu’il était contrarié, à travers ses yeux fermés qui ne voulaient rien voir, mais qui savaient tout. Et puis il réalisa à son tour le malheur qui s’était abattu sur le salon. Un « putain qu’est-ce que t’as fait ? » sec et amer. S’il n’était pas spécialement délicat de manière générale, toute once de douceur venait de s’abîmer dans les méandres d’une formulation acerbe et équivoque. Elle avait merdé. Grave merdé.

Il est parti, Batman, arraché de ses mains douces par son propriétaire. Elle l’a senti s’approcher et se baisser à côté d’elle. Elle mentirait si elle disait qu’elle n’avait pas eu peur. Son corps s’était contracté, par instinct. La crainte de se faire battre, du poing qui pouvait tomber sur elle à tout moment. Depuis sept mois, il ne l’avait frappée. Mais il ne lui avait jamais parlé ainsi non plus alors… « C’est un accident ! Je tournais la tête et mon bras… boom… » Elle tentait d’expliquer la situation. Comment elle en était arrivée là. Ce n’était pas sa faute, c’étaient des choses qui arrivaient. On détourne le regard – un bruit, un écran qui s’allume, le cerveau embué, on pique une micro-sieste en se disant que ça ira, on a confiance – et on ne voit plus ce qu’il y a devant et c’est le drame. Ça aurait pu lui arriver à lui, si tant était qu’il faisait le ménage. Mais non, c’était le rayon de Dalya, ça. Le ménage et la cuisine. Une bonne petite femme au foyer, qu’elle était. Obéissante, en plus de ça. La plupart du temps. Et aujourd’hui, ça se retournait contre elle.

Il lui fallait une solution. Elle devait trouver une solution. Des dizaines de fois, qu’il lui avait montré sa passion pour cet univers qui lui était totalement inconnu avant qu’elle débarque chez Auntie Julia. Des dizaines de fois qu’elle avait vu briller des lueurs dans ses yeux. De la joie ? Peut-être bien. Un truc qu’il ne cachait pas derrière de la moquerie ou ses envies de prouver qu’il était un gros dur. Des retrouvailles avec un éternel gamin, comme à Disney. Elle voulait avancer les mains pour récupérer Batman. Mais elle fuyait les conflits. Elle l’avait toujours fait. « Je peux soigner ! » Elle promettait. Elle peut devenir infirmière, médecin, Dalya, si elle le souhaite. Elle peut réparer les petits bobos et les grands blessés. Un mot et elle mettrait tout en œuvre pour réussir sa mission. Mais l’ourson bougon avait fait vœu de silence. Ce long silence qui la faisait suffoquer. Celui qui était pire que des paroles. Celui de la tempête qui se prépare, et personne ne sait quand elle s’abattra sur la maison, ni comment. « Saul ? » Qu’elle l’appelait, déposant prudemment une main sur son genou comme pour le ramener à la réalité. La gamine timide et prude qui avait appris à s’apprivoiser et qui avait le courage de toucher un homme. Sept mois à combattre ses vieilles valeurs archaïques pour se moderniser et embrasser la culture un semblant dépravée de l’Occident.
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