you must have seen her dancing in the sand (luna)

(1) Luna, c’est la fille aux yeux pleins d’étoiles qui regarde le monde avec un mélange de critique brutale et de naïveté désarmante. Luna, c’est la lumière dans la nuit, les astres qui se mélangent aux trous noirs. Luna, elle a la galaxie au fond des yeux. (2) Gamine entre deux systèmes solaires, papa-soleil et maman-étoile. Sauf que les astres du jour et de la nuit, ils ne savent pas cohabiter, ils s’éteignent à tenter de s’approcher. Le temps de poser leur bébé-satellite, ils avaient déjà pris des trajectoires opposées, laissant Luna en apesanteur, dans l’atmosphère, petite chose aux iris désabusés, aux oreilles pleines des fracas d’une relation déchirée. (3) Les pages libres d’un prologue étranglé ont été recousues à la tranche d’une autre histoire. Deux et deux pour faire un tout. Papa-soleil, il a acheté une maman-nuage qui avait déjà une petite tempête accrochée à ses jambes. Les ouragans, les ravages, ça a toujours fasciné Luna, admiratrice du chaos. (4) La tempête lui a volé son cœur, comme ça, à coup de rancune mal placée, à coup de noirceur dans le regard, à coup de contradictions de papier. Luna a perdu son sommeil, quelque part dans ses draps froissés. Luna, elle a gratté contre la porte de la tempête. Les verrous et les secrets, les indifférences et les méfiances. La lune a apprivoisé l’atmosphère. Le temps a fait de deux âmes une force indissociable. (5) La famille, qu’ils ont dit, voulant recoller le portrait déchiré de plusieurs unions éclatées. La famille, qu’ils ont dit, quand ils ont vu que la lune et la tempête ne pouvaient plus être séparées. La famille, où on doit s’entendre, où on doit s’aimer, mais pas trop, pas comme ça. Luna, elle s’est faite brûler par son papa-soleil, elle est sortie de son orbite, elle a eu froid, loin de sa lumière, mais c’était pas si grave, avec une tempête fusionnée a ses phalanges. Il faut parfois laisser derrière les éléments contraires. (6) Deux adolescences envolées par la voie lactée. Sans gravité pour les retenir à la réalité. Loin des grandes obligations, Luna a découvert que ses doigts savent faire revivre les cliquetis métalliques des rouages temporels. Il est l’heure de vivre, dit sa montre de poche. (7) Son premier amour pour seule famille, Luna collectionne pourtant les coups de foudre. Les gens de toutes les couleurs et de toutes les formes qui prennent vie contre sa peau, dans une communion qui fait tourner les entrailles. ( 8 ) Les possessions physiques ne sont que secondaires. Les vêtements de seconde vie, aux motifs qui donnent le tournis, les lunettes en plastique fluorescent, les paillettes qui dansent dans les iris étrangers, la soie froissée par les intempéries. Luna, elle a toutes les couleurs qui poussent dans son crâne, colorant ses boucles de couleurs passagères, chassant ce naturel sans utilité. (9) Luna, elle ne possède que sa tempête. Sa jalousie est un manteau qu’elle porte selon ses humeurs, possessive et généreuse, selon les battements de son cœur. Deux cœurs maintenant échoués, dans un endroit où on accepte les déchets qui se prennent pour des astres.