We'll be counting stars - Slavina

—Je vais tout faire pour retenir srce. Tapas. Les deux a contre un burger. Si j'ai un doute, je t'enverrais un sms ! En même temps, les tacos, c'est chaud, j'aurais du mal à en ramener et qu'ils le restent en deux heures de route !

Je fronce les sourcils, je n'ai jamais aimé qu'elle se dénigre et je la trouve toujours aussi belle. —Dis pas de bêtises zlato moje, t'es super sexy. Tu fais même tourner la tête aux étudiants. Soit dit en passant, je suis content qu'elle aille pas bosser ce soir, sinon je suis sur qu'elle serait tombée comme par hasard sur l'étudiant. J'espère bien qu'il aura repris la route demain matin, et bientôt, elle va changer de boulot, tant mieux. —Les deux ? Humm j'en ai l'eau à la bouche. Vivement que tu bosses au Sleepy truc... C'est quoi déjà le nom ?

Mais sa remarque balaye ma curiosité et je reste muet un long moment, accusant le choc, ruminant la phrase et le ton sur lequel elle l'a dit. Les mots flottent entre nous. Je ne suis pas en colère, j'ai cessé de l'être contre elle depuis avant notre capture. Ça allait beaucoup mieux entre nous ces dernières semaines, depuis Savannah quand on s'était remis ensemble. Mon souffle brûle sa peau et je chipote une mèche de cheveux avant de répondre, des plombes plus tard. —T'as tous les droits Nina. Tous. Même celui d'être insatiable tu sais. Je sais bien que je ne suis pas au top, surtout quand on sort, mais depuis une semaine ça va bien mieux, j'ai moins d'angoisses de contact, ma paranoïa est moins envahissante aussi. Je le sens. —Je vais mieux, moj andjeo, et c'est grâce à toi.

Deux heures de route. Ce rappel me fait froncer les sourcils. Dieu que c'est loin, en deux heures il a le temps de disparaître... J'espère sincèrement qu'il trouvera un autre boulot, je préférais encore quand il faisait le ménage à l'Etoile pourtant Dieu sait comme c'est glauque, mais égoïste j'aimerais mieux quelque chose de plus moralement répréhensible qui au moins ne l'éloignerait pas tant de moi. Pourtant c'est ridicule, qu'on lui tombe dessus ici ou à la frontière, je ne pourrais rien faire pour le protéger. Si je suis au dinner et lui au campement, il disparaîtra de la même façon sans que j'en sache rien... J'enfouis mon nez dans ses cheveux, inspire son odeur pour chasser cette pensée.

Tu sais les étudiants du coin à mon avis il leur faut pas grand chose. Cela dit il est resté tellement stoïque que j'en étais arrivée à me demander s'il avait seulement remarqué que ce type me draguait. Visiblement oui, c'est rassurant. Le Sleepy Wolverine. Je risque d'avoir plus d'emmerdes là-bas pourtant, au moins chez Queenie les clients ne sont pas ivres. Mais c'est un risque que je suis prête à prendre, d'autant que le patron a l'air de se soucier réellement de la sécurité de ses employés, et c'est franchement rare de nos jours. Ce serait vraiment bien que tu viennes d'ailleurs... Si tu veux pas qu'on nous voit ensemble tu peux y aller un soir où je bosserais pas si tu préfères. L'idée me peine mais si je suis prise j'aimerais qu'il voit l'endroit où je travaille, qu'il jauge un peu les lieux, les gens...

Je plisse les yeux, embrasse un coin de peau au hasard. Je sais bien que tu vas mieux mon amour, je le vois bien... Il n'est pas guéri bien-sûr mais ça prendra peut-être des mois... Ou bien peut-être qu'il ne guérira jamais vraiment mais je ne veux pas y penser. Je cherche mes mots, maladroite toujours quand il s'agit d'exprimer ce que je ressens. J'ai peur... De finir par t'oppresser... Qu'il me trouve étouffante de ne pas respecter les distances qu'il tentait de mettre entre nous. J'ai peur qu'il s'en aille. C'est pas juste le sexe, tu sais...? C'est toi, tout entier. J'ai besoin de toi. Je ne suis pas nymphomane au point de ne pas supporter qu'on ne passe pas nos journées à baiser, loin de là. Non, c'est un besoin de contact, de sa présence, de sa chaleur ou même seulement de son regard sur moi.

—Pas grand chose zlato ? Dis pas ça. Tu sais bien que c'est pas vrai, ti si lepa. J'ai dit que je n'aimais pas qu'elle se dénigre ? —ha oui Wolverine, comme les loups. J'ai un sourire parce que je l'ai appelée ma louve. Je sens le reproche sous-jacent à sa proposition de venir au bar, dans l'aménagement qu'elle en fait et ça me peine. Elle ne comprend pas que j'essaye de la protéger en ne m'affichant pas avec elle, pas trop en tout cas. Étant donné que je ramène les emmerdes plus vite qu'il ne faut pour le dire, que j'ai à nouveau un boulot illégal, je pense sincèrement que c'est mieux. —Je passerais quand tu bosseras, je vais pas aller picoler tout seul, c'est glauque. Je peux toujours aller boire un verre là-bas, en me faisant discret, comme je l'ai toujours fait au Queenie.

Son baiser et l'assurance qu'elle voit que je vais mieux me rassérène. J'ai besoin qu'elle voit que je fais des efforts et que ça paye. Je ne veux qu'elle désespère de me voir me morfondre. —Je sais bien Nina, je sais. Mais j'te jure que ça va mieux, et tu m'oppresses pas. Je veux pas que tu t'éloignes de moi, ok ? Je chipote dans ses cheveux, son cou, sa peau. Je suis niché contre elle, sans crainte à cet instant précis, sans tourment. Je pose ma main sur le ventre de Nina, le caresse sensuellement. —Je t'aime tu sais, et sans toi...sans toi je n'aurais pas eu - j'aurais pas - la force de lutter. Mais on est à deux, et on va y arriver. Mon regard se plisse amoureusement quand je la taquine en ajoutant —On le trouvera ton bunker à fenêtre

Je fronce tout doucement les sourcils en réfléchissant à ses paroles, une moue un peu contrariée sur le visage. Et après réflexion j'ajoute, de longues secondes plus tard quand j'arrive à mettre le doigt sur ce qui me dérange dans sa phrase —Et moi je veux du sexe ! J'en ai besoin. J'ai besoin de me réapproprier mon corps et ça passe par le plaisir avec elle. C'est le chemin le plus facile et le plus rapide, même si c'est encore compliqué par moment - surtout en extérieur, quand je me sens exposé ou vulnérable. Je redécouvre le plaisir que Nina me touche, me caresse, me câline, m'aime. Et son amour quand moi je me déteste, me fait un bien fou.

Je plisse les yeux, à la fois amusée par son entêtement et touchée qu'il me défende contre moi. Pourtant je ne fais rien de plus que lui quand il ne veut pas me laisser lui dire à quel point il est beau. Bien-sûr que je suis jolie... Je finis par concéder. Mais je le serais encore plus avec quelques kilos en plus, mh ? Ce n'est pas une stratégie pour qu'il me complimente, si je voulais des compliments je les réclamerais. Non, c'est juste qu'il n'est pas le seul à devoir vivre avec le dégoût de lui-même. C'est un sentiment qui m'est familier depuis des années et qui commençait tout juste à disparaitre, grâce à lui, à son regard sur moi, à son amour. Mais mon passage entre les mains de Logan l'a fait ressurgir et j'ai du mal à le réapprivoiser à présent.

Mon regard cherche gravement le sien et je hoche doucement la tête. Mais moi non plus je ne veux pas m'éloigner de toi... Bien au contraire, je crois que ça me tuerait de m'éloigner de lui. Et je t'assure que je vois bien que tu vas mieux, moja dusa, je te le promets... Mais j'ai pas l'intention de cesser de m'occuper de toi pour autant. Mieux, ce n'est pas encore assez, loin de là. J'ai tout le temps du monde pour tenter de le rendre heureux, c'est devenu l'unique projet de ma vie. Sa main sur mon ventre me fait frémir longuement et je soupire en me crispant sous ses doigts. Je lève sur lui un regard empli d'espoir soudain, un peu trop sans doute. C'est vrai... Tu voudras bien qu'on continue à chercher ? C'est un rêve utopique je le sais bien, un fantasme même, mais j'aimerais trouver plus qu'un endroit sûr, je voudrais trouver un endroit qui nous plaise.

Son exclamation me ferait rire si je ne le sentais pas si sérieux. Mais enfin moi aussi j'en veux Slavo ! Je dis juste que je ne veux pas que ça. Je prends son visage en coupe entre mes mains, presse ma bouche contre la sienne, longuement. Zelim te, mon amour, constamment, je t'assure... Un soupir meurt contre ses lèvres et je m'alanguis contre lui, pivotant légèrement sur le flanc pour presser mon corps contre le sien alors que je répète sur un ton plus rauque : Constamment.

Je gronde d'approbation —da, ti si divna ! Je palpe ostensiblement ses fesses avec un air amusé, comique, pour la faire rire. —Mouai, je préfère quand t'as quelques kilos en plus, mais c'est parce que j'ai de grandes mains, zlato ! Nina est la femme la plus magnifique du monde entier, je ne la vois que dans un halo qui la sublime tant je l'aime. Même sans sa peau blanche, même sans le renflement plus charnu de ses seins, même sans jolie robe ou sans artifice.

J'esquisse un sourire ironique pour ne pas me laisser submergé par l'émotion. Je préfère jouer la carte de l'humour graveleux d'un ton sans équivoque — Ah, tu vas t'occuper de moi ? C'est très bien ça. Je caresse tendrement son visage, embrasse le bout de son nez, promettant avec plus de sérieux parce que c'est important — Bien sur, on trouvera quelque chose qui te plaise mieux. Demain, on retournera finir le coin qu'on a commencé à explorer. Et sinon, celui qu'on a trouvé, il te plait ?

Son corps vient échouer contre le mien et son ton rauque m'électrise brusquement. Ma langue cherche la sienne sensuellement, avide de ces sensations de douceur, de volupté. Depuis la baise dans la bagnole et notre retour au van, je me sens différent, en manque. Je rate une, puis deux respirations, en m'affolant déjà contre son corps trop chaud, trop doux. Je me jette dans le plaisir, m'offre, mais aussi vient prendre ce que je veux en enfouissant brutalement mon nez entre ses seins pour qu'elle presse ma tête contre elle. Mes mains se crispent sur ses flancs et je la pousse pour la faire rouler sur le dos. Je descends, embrasse son ventre, relève la tête pour poser un regard noir de désir sur elle. —écarte les jambes chérie, hum ?

J'approuve dans un sourire. Mh mh, de grandes mains, dont tu te sers très bien d'ailleurs... Je vais me remplumer moja duša, t'en fais pas. Pour lui plaire, rien que pour lui plaire, parce que si ça ne tenait qu'à moi, je ne ferais pas le moindre effort, mon apparence m'est égale... Au contraire dans ces circonstances je crois que je chercherais surtout à me faire le plus discrète possible. Mais ce n'est pas ce que je veux quand il est là, j'ai besoin de lire le désir dans ses yeux, toujours. Et puis avec quelques kilos en plus, j'ai la sensation que ses mains sont juste à la taille parfaite pour empaumer mes seins, à moins que ce ne soit l'inverse...

Sa répartie me tire un sourire mutin et j'opine du chef. Oui, je vais m'occuper de toi... Et à cause de son sous-entendu, mon ton est à présent lourd de promesses. Ses doigts qui courent sur mon visage provoquent des arcs électriques dans tout mon corps, je vibre contre lui, je suis sûre qu'il peut sentir les battements de mon cœur qui s'accélèrent. Je veux quelque chose qui nous plaise mieux à tous les deux, pas juste à moi. J'y tiens vraiment, de la même façon que j'y tenais pour le Chalet ou pour l'appartement, pour tout ce qu'on a toujours fait ensemble. Moui... Il est vachement sombre... En plus de la peur du noir, être enfermée dans une cave pendant trois jours m'a fait développer une certaine claustrophobie. Heureusement cette fois Logan me gardait dans une chambre, je dois m'estimer chanceuse, non ? Quoiqu'il en soit un bunker sans ouverture aucune... J'ai peur de paniquer. Malgré tout je ne veux pas avoir l'air trop compliquée alors j'ajoute dans un léger sourire : Mais sinon oui, il est bien... Il sera bien une fois qu'on aura enlevé toutes les bestioles.

Ses baisers, ses mains qui se font plus possessives sur moi me tirent un long gémissement de plaisir anticipé et je suis déjà en train de m'abandonner entre ses bras, je le sais. Je rejette la tête en arrière pour lui offrir mes seins, mon corps à dévorer et je me laisse basculer sur le dos sans lutter, bien sûr... Je tends une main que je fourre dans ses cheveux, comme à chaque fois qu'il s'apprête à m'accorder cette caresse-là, et j'écarte les jambes, docile, mon regard noir posé sur lui.

Je souris de sa précision, nostalgique, elle faisait ça avec le Chalet, cherchant à m'impliquer à tout prix quand moi la seule chose qui m’intéressait en premier lieu, c'était de lui plaire,de la satisfaire. Au final, je me suis impliqué, investi, je me suis attaché très fort au Chalet et on l'a perdu. Je ne suis pas sur d'avoir envie d'aimer un autre lieu, de me croire ailleurs chez moi. J'ai juste besoin d'un endroit qui soit un point d'attache où la retrouver, c'est elle ma maison aujourd'hui mais je sais aussi qu'il ne sert à rien de lutter contre l'entêtement de Nina ! —hummhumm on trouvera, t'en fait pas. Si celui là va pas, on trouvera autre chose. Une maison, un appart', une casemate, ce que tu veux moj andjeo. Et son corps cherche le mien et j'oublie ces futilités.

J'ai envie d'explorer son corps lentement, j'ai envie de gouter nos gouts mêlés sur ma langue, j'ai envie de la respirer, de sentir sa douceur et son besoin de moi, de retrouver et d'assouvir toutes ces pulsions de désir de possession. J'en envie qu'elle soit mienne. Ma bouche se pose sur son sexe en un baiser appuyé où je la sens frémir. J'ai chaud de désir et je me voute sur Nina, prédateur qui tient sa proie à sa merci. C'est une succession de baisers d'abord en surface, et puis intrusif où se mêle ma langue suave. J'aspire doucement les chairs, les goûte avec un grondement ronronnant de satisfaction. Rapidement, je plonge mes doigts en elle pour venir deux, trois fois, très fort. Je les retire pour les lécher, frémissant de désir, avant de me pencher à nouveau sur elle après l'avoir abandonnée quelques secondes. J'écarte les grandes lèvres pour reprendre bien plus doucement par une myriade de petits baisers et de coups de langues un peu partout sur son sexe offert, titillant aussi l'entrée entre ses fesses.

Je m'écarte, la respiration courte et saccadée, pour pouvoir faire retomber un peu la pression. Je me sens déjà bien trop chaud, bien trop excité aussi alors que je voudrais bien qu'on y aille un peu plus lentement dans la montée du désir et son assouvissement. J'ai envie de nous apprivoiser un peu mieux que ça. —assieds toi en tailleur srce, j'ai envie de te toucher. Dans la même position, je m'installe très proche, devant elle, à la toucher. Mes mains empaument aussitôt ses seins d'un geste possessif en les malaxant doucement. Je tâtonne sur sa peau, son ventre, reviens sur les globes crémeux aux pointes rosées. J'explore sa peau, son plaisir aussi, suivant d'un regard lourd, attentif, possessif, la montée du désir et de l'envie. Une main vient jouer entre ses cuisses par moment, un doigt qui se mouille à son antre avant de toucher ailleurs, d'explorer. Mon érection se dresse entre nous, fière, tendue mais je laisse Nina décider de ses gestes sans interférer, concentré sur elle.

Dieu que cette caresse a pu me manquer, c'est dingue quand on pense que je n'aimais pas particulièrement ça avant... Mes amants s'y prenaient certes mal, mais j'ignorais dans tous les cas que ça pouvait être bon à ce point-là. On peut reprocher à Slavenko toute la brutalité du monde, il n'empêche que personne n'a jamais été aussi attentif que lui à mon plaisir, dès le premier jour, mais plus encore au fil du temps. J'ai découvert plus que le plaisir entre ses bras, j'ai découvert un lien si pur qu'il me semble surréaliste, et le sexe est le moyen le plus évident d'exprimer ce lien, mais pas le seul. Avec le temps, on a appris d'autres façons d'exprimer cette passion dévastatrice qui nous lie l'un à l'autre... Heureusement d'ailleurs, il y a trop d'épreuves qu'on n'aurait pas pu traverser sans ça.

Mais quand il glisse ainsi entre mes jambes, son regard noir levé sur moi, je ne peux pas nier que le lien charnel entre nous m'est vital, primordial, je ne pourrais plus m'en passer... C'est pour ça que je désespérais tant de le retrouver. Les doigts crispés sur ses cheveux, je me cambre plus brusquement quand il plonge ses doigts en moi. Mon souffle se raccourcit et je n'arrive pas à réprimer les mouvements qui me portent vers sa bouche, mon corps le réclamant sans que je sois en mesure de lutter. Je suis amplement disposée à me laisser aller et je couine de frustration, d'incompréhension quand il s'écarte de moi alors que je suis déjà brûlante, trempée.

Je plonge mon regard noir, dilaté dans le sien et je me redresse en tremblant pour prendre la position qu'il demande. Slavo... Zelim te... Un lourd soupir me monte dans la poitrine pourtant je ne réclame pas, et je me laisse faire quand il tend les mains vers moi. Ma peau se hérisse sous ses doigts, les pointes de mes seins se tendent, durcissent sous ses caresses et je geins chaque fois qu'il revient s'égarer entre mes cuisses. Mon sexe palpite, cherche à retenir les doigts qu'il retire à chaque fois, me laissant sur ma faim. Je tends la main, enveloppe son sexe de ma paume, soupire de le sentir pulser en réponse à ma caresse possessive. Je me penche en avant, viens chercher sur sa bouche un baiser langoureux où je mordille ses lèvres. Je passe ma langue pour me faire pardonner, raffermit ma prise sur sa queue dans un nouveau soupir. J'ai envie de le goûter et ma bouche dérive, abandonne ses lèvres au profit de sa gorge que je mords doucement, descend vers son torse autant que la position me le permet.

Face à face, je bénis la position qui nous permet de nous explorer aussi sensuellement, aussi pleinement. j'ai besoin de sentir sa peau contre mes doigts, de l'appréhender de cette façon possessive qui la fait indubitablement mienne, sans équivoque. Nos corps sont irrésistiblement attirés l'un par l'autre et c'est bon de se laisser porter par l'évidence de notre lien charnel. C'est extraordinairement bon surtout de ne pas penser, ne pas se laisser envahir par des mauvais souvenirs parasites, de ne penser qu'à nous et au plaisir qui découle de nos gestes.

Elle relâche ma bouche et se penche dans un mouvement qui m'électrise, onde qui traverse mes nerfs, les fait vibrer d'anticipation. Je glisse une main sous ses cheveux, caresse ses épaules et pèse doucement sur sa nuque pour l'inciter à poursuivre vers l'objet du délit. Heureusement que ma femme est souple ! J'enserre sa nuque sans contrainte pourtant quand elle approche, pousse un grondement plus marqué pour l'encourager. Je me laisse submerger par la vague de désir brutale qui me retourne le ventre, dans l'attente de cette caresse très attendue cette fois et sans angoisse.

Sa main qui se crispe sur ma nuque me fait m'immobiliser, jusqu'à ce que je sois sûre que c'est bien pour m'inviter à continuer et non pas à interrompre mes mouvements. Le désir s'enroule autour de mes reins et je pousse un soupir approbateur en me penchant encore. J'ai beau être souple, je n'en suis pourtant pas à opter pour l'inconfort si je peux l'éviter, et je finis par déplier les jambes pour pouvoir m'agenouiller devant lui. Je pose mes mains à plat sur son torse en me penchant plus avant, ma bouche reprenant sa trajectoire le long de sa peau. Ma langue court le long de son ventre, traçant un chemin humide sur sa chair qui frémit à mon passage.

Je lève les yeux sur lui, guette la progression du désir dans son regard qui s'obscurcit. Mes mains glissent, pesantes et possdssives, le long de ses flancs, enserrent ses hanches quand je pose ma bouche sur sa queue. J'ai envie de prendre le temps moi aussi de le redécouvrir, de me réapproprier sa peau dans cette caresse qu'en plus il m'a au départ refusée. Je me sens moins enragée, plus sereine dans la façon dont mon corps appelle le sien, le réclame. Je le prends lentement dans ma bouche, l'une de mes mains délaissant son flanc pour s'enrouler à la base de sa queue. Je ne le lâche pas des yeux, j'imprime sur ma rétine chaque crispation de son visage, chaque frisson de sa peau, le moindre soupir lui soulevant le torse.

Au fur et à mesure de sa caresse, je me voûte sur elle, me recroqueville pour former un cocon avec son corps alors que sa bouche de velours va et vient sur moi. J'ai plongé mes mains dans ses cheveux, je caresse son dos et sa peau de satin. Je viens chuchoter à son oreille d'une voix saccadée de plaisir -Nina, volim te, volim te moj andjeo. Je me laisse envelopper dans la chaleur de notre amour sans lutter, je la relève pour l'embrasser, me collant à elle avant de me déployer à mon tour.

Je la reverse dans mes bras en l'embrassant avec une passion voluptueuse, dévorante, qui me fait vibrer des pieds à la tête. Nos corps s'unissent quand nous tombons de concert dans les couettes et les coussins. Je lui fais l'amour sans cesser de l'embrasser malgré le manque d'oxygène et le feu liquide qui me courre dans les veines, raréfie mon souffle et me pousse à augmenter la cadence, à coups de reins marqués malgré la sensualité de l'étreinte.

Je n'ai pas ressenti ça depuis une éternité, cette communion parfaite de nos êtres, la volupté qui nous enveloppe tout entiers pour chasser l'angoisse. La dernière fois, je crois que c'était au Chalet. Nous étions plus sereins encore, plus heureux aussi et pourtant paradoxalement c'était quand même moins fort, parce qu'aujourd'hui toutes ces émotions s'accompagnent de la gratitude éternelle que je ressens à avoir encore droit à ses bras après l'avoir cru perdu à jamais. Je me redresse quand il m'y incite, sans opposer la moindre résistance, et ma langue s'enroule autour de la sienne avec la même avidité qu'elle s'enroulait autour de sa queue. Je bascule sur le dos, m'enroule autour de lui quand il unit nos corps enfin. Il n'y a pas de lutte dans notre étreinte, pas d'angoisse ni d'urgence, son corps est le prolongement du mien, son plaisir se répercute dans chaque fibre de mon être, amplifiant le mien. C'est un cercle vertueux qui se répète à l'infini, une onde de chaleur qui enfle dans mon ventre à mesure qu'il accélère. Accrochée à lui, les doigts ancrés dans sa chair, je n'ai pas besoin de parler, de réclamer encore, de lui demander de continuer, ou d'aller plus fort. Les mots sont Inutiles parce qu'il sait, il sent, parce que nous sommes connectés comme avant. L'orgasme qui nous emporte au même instant me coupe le souffle avec la violence d'un tsunami et je m'effondre dans les couvertures avec cette impression étrange que ma conscience vole en éclats.

Une minute, ou une éternité plus tard, je viens me blottir contre lui, me fais un nid de son corps, nous enveloppe dans un cocon brûlant de couvertures et d'oreillers. Mes mains palpent sa peau, comme pour s'assurer qu'il est bel et bien là. La voix rauque, erraillée d'avoir tant gémi, je murmure : Volim te. Ja volim te. Je ferme les yeux, me gave de son odeur, de sa chaleur, à m'en rendre malade. C'est ici ma place... C'est là que je devrais être, tout le temps. Mon cerveau doit être dérangé parce que malgré l'épisode du Chalet, j'ai toujours la sensation que dans ses bras, rien de mal ne peut m'arriver. J'enfouis mon visage contre son torse, m'y cache au point de mourir de chaud, sans me soucier du fait que ça devient difficile de respirer correctement dans cette position ! Je suis à toi. À toi.

L'extase nous emporte de concert et je déconnecte de tout. J'oublie même à quel point ça peut être dangereux de déconnecter à ce point là, d'oublier les dangers extérieurs. Il n'y a que nous, en un seul être au même cœur qui bat, au même souffle haletant, aux mêmes nerfs qui vibrent de plaisir, saturés.

Je roule sur le coté, la retenant contre moi quand elle se niche, crevant de chaud, mais quelle importance ? Elle est là et je l'aime d'une force qui me laisse comme toujours ébloui. Je roule sur le ventre en m'extirpant des couvertures pour respirer et j'offre mon corps en coussin à Nina pour qu'elle fasse sa jolie panthère alanguie sur moi. Nos peaux moites, luisantes, sont en contact. J'enroule ses mèches de cheveux mouillés autour de mes doigts. Ses déclarations rendent mon visage grave et sérieux parce que je les ressens au plus profond de mon âme. -c'est ta place. Tu es à moi Tout ceux qui ont voulu nous séparer ont échoué, parce que je ne peux pas vivre sans elle et elle sans moi. Je le sais bien, j'en suis intimement convaincu depuis Savannah. J'ai essayé de lui rendre sa liberté pour qu'elle soit heureuse mais sans succès. Comme je ne peux pas être heureux sans elle. Je ne peux même pas vivre sans elle, la vie n'a alors aucune saveur. Mais aujourd'hui, même dans ces conditions désastreuses, je suis bien parce que je suis avec elle à nouveau connecté. - ti si lepa srce moje. Je la câline du bout des doigts, dans le silence de ce désert aride autour de nous, écoutant les battements de son cœur et son souffle doux. Je la berce, je me berce ainsi, saturé de plaisir, apaisé cette fois, plus confiant en l'avenir ou au moins dans le présent. -ja volim te.

Je bouge pour me serrer plus fort contre lui quand il repousse les couvertures, comme si je craignais d'avoir froid. Je n'aurais jamais cru le dire un jour mais le froid me manque. Ça me manque qu'il m'enveloppe dans une couette pour me porter jusqu'au lit, qu'il me niche contre lui la nuit pour me réchauffer, qu'il se douche à l'eau brûlante seulement pour me plaire. Heureusement qu'il ne laisse pas la chaleur raccourcir nos câlins parce que je ne supporterais pas l'éloignement physique, je préfère encore mourir de chaud. Il répète que je suis à lui et, les yeux clos, je laisse ces mots tournoyer dans mon esprit, se graver sous ma chair, effacer le souvenir de la voix ennemie qui a commis l'affront de les prononcer à sa place. C'est à Slavenko que j'appartiens, à lui seul. La combinaison des endorphines et de la chaleur étouffante finit par avoir raison de moi, et comme je suis nativement en confiance entre ses bras, je sombre dans le sommeil.

Il est agité mais je ne me souviens d'aucun cauchemar, et il fait nuit noire lorsque je rouvre les yeux, dérangée par la chaleur. Même les yeux écarquillés, je ne distingue rien, la pollution lumineuse ici est très faible et à l'intérieur du van de toute façon rien ne passe. Mon rythme cardiaque s'emballe, je tâtonne à côté de moi jusqu'à trouver le corps de Slavenko sous mes doigts. Je le connais par cœur, même dans le noir je ne peux me tromper. J'hésite un instant, par peur de le réveiller mais comme souvent la peur l'emporte et je soulève son bras pour me glisser dessous, me blottir contre sa peau brûlante. L'obscurité est totale mais pas le silence, les habituels bruits du désert la nuit attisent mon angoisse. On entend des bruissements, sans doute des bestioles qui rôdent autour du van et je finis par craquer lamentablement en murmurant d'une voix tremblante : Slavo...? Mes doigts se crispent sur son bras et je poursuis un ton plus bas encore : J'ai peur. Question fierté on repassera, mh ?

Je m'endors collé à elle, la protégeant de mon corps, ou au moins j'en ai l'illusion, ce qui est suffisant. Nous avons tous les deux des sommeils agités, les miens sont toujours peuplés de rêves énigmatiques à tendance angoissante ou triste ou de cauchemars trop réalistes mais rien qui ne me sorte du sommeil. C'est Nina qui me me fait sursauter brusquement, et je suis aussitôt sur le qui-vive. Je me redresse pour écouter en chuchotant tout bas -y a quelque chose ? Je suis toujours parano depuis notre évasion et encore plus en étant réveillé ainsi. Je cherche le flingue et le donne à Nina avant de me lever pour passer les godasses. -Je vais vérifier, bouge pas.

Prudemment, je sors du van, muscles tendus et j'attrape la barre de bois laissée négligemment près de la porte. J'écoute et je commence un tour de campement, avant d'entendre ce qui a réveillé Nina. Ce sont des mecs bourrés qui passent très au large de chez nous. Je pousse un soupir silencieux de soulagement. Par acquis de conscience, je vérifie encore le campement et les alentours avant de revenir au van. -c'est moi Je pose mon arme improvisée et rentre dans le van. -c'est des mecs bourrés qui vont au canal mais ils sont loin. Le son porte ici. J'allume la guirlande avant de m'asseoir, à poil et rangers passées aux pieds mais même pas attachées.

Je ne peux plus vraiment compter sur lui pour éloigner mes cauchemars, je le sais, parce qu'il est déjà trop occupé avec les siens, et surtout parce qu'il est bien trop paranoïaque pour rester calme. Mais cette fois je ne veux pas qu'il me prenne dans ses bras pour me rassurer -enfin si, je le veux constamment, mais pas que !- j'ai vraiment l'impression qu'il y a du bruit dehors. Plus que d'habitude je veux dire. Evidemment il se réveille, sursautant presque, et je secoue la tête tout en sachant que la pénombre l'empêche de me voir. Je sais pas... Je ne suis sûre de rien, mais moi aussi je suis trop parano à présent. Je préfère qu'on se réveille pour rien, plutôt que de me rendormir et me réveiller demain dans une cave en Louisiane. On ne m'y prendra pas deux fois.

Je récupère le flingue en fronçant les sourcils, comme c'est lui qui sort j'aimerais autant qu'il le garde mais je sais déjà qu'il est inutile de protester, et je me redresse pour m'asseoir en tailleur, à l'affût. Le temps me semble s'étirer à l'infini, et bien-sûr je panique à l'idée qu'il lui arrive quelque chose. Je me crispe toute entière quand la porte s'ouvre à nouveau, me détends à peine au son de sa voix... Et reprends mon souffle quand il allume la lumière, enfin. Je soupire, essaie de rassembler mes esprits, baisse le nez d'un air contrit. Excuse-moi, j'ai paniqué... Je me glisse près de lui, pose doucement ma joue contre son omoplate dans un geste à la fois câlin et repentant. Tu reviens te coucher...? Je ne sais pas si on parviendra à se rendormir mais le jour n'est pas encore levé...