There ain't no other love - Slavina

Elle se fout gentiment de ma poire et je trouve ça adorable. C'est dire si je suis guimauve quand il s'agit de Nina ! -j'suis ravi que tu me trouves confortable. Je fronce un peu les sourcils en surjouant l'air dépité et je grogne vaguement quand elle dit que je suis beau. Je sais qu'elle le fait pour m'embêter alors j'ajoute avec un ton ironique - beau ET viril !


Je donne précautionneusement à boire au môme, espérant ne pas m'y prendre trop mal, avant de donner le bébé à Nina. La façon dont son visage s'illumine me ravit et me fait mal à la fois. Je prends le temps de la regarder avec le bébé, s'occuper de lui et une bouffée d'amour explose dans mon ventre, ma poitrine, retenue par un soupir intérieur. Je finis par m'arracher à ce spectacle pour à mon tour me déshabiller et me glisser dans l'eau qui apporte un peu de fraîcheur. L'enfant a l'air plutôt heureux d'être dans l'eau ce que je comprends facilement ! Il tape des mains sur l'eau ce qui a l'air de l'amuser follement, il doit avoir l'habitude des baignade, l'eau ne l'effraye pas du tout. -c'est un petit poisson ce gosse. Comme toi Ribica.

Je roule des yeux. Oui oui, beau et viril, tout ce que tu veux mon amour. Je plisse le nez, ajoute d'un ton gentiment moqueur : Tu sais t'as pas besoin de l'dire, mh ? Je n'ose pas lui dire que ça risque de devenir suspect qu'il tienne ainsi à assurer à ce point sa virilité ! Comme si quelqu'un en doutait !

Mais j'oublie ces plaisanteries dès que j'ai le bébé entre les bras. La sensation de son corps doux et chaud contre ma peau m'émeut beaucoup trop pour que ce soit anodin. Nos regards se croisent, ses yeux noirs grands ouverts braqués sur moi, brillants, jusqu'à ce qu'il se fende d'un sourire qui me fait littéralement fondre. Je crois bien que l'eau lui plaît, en effet. Je le tourne pour qu'il soit dos à moi et face à Slavenko qui nous rejoint, afin qu'il puisse jouer dans l'eau comme il veut. Tu sais la plupart des enfants adorent l'eau. C'est bien pour ça qu'on a ce truc là... Comment ça s'appelle ? Ah oui, les bébés nageurs. Je ne sais pas à partir de quel âge c'est mais je crois que ça commence assez tôt. En tout cas les bébés adorent l'eau, parce que ça leur rappelle le ventre de leur mère à ce qu'il paraît. Padman se met à babiller joyeusement et un sourire émerveillé naît une nouvelle fois sur mes lèvres. Dans quelques temps il tiendra assis je crois... Tu sais ce qui serait bien ? Une petite piscine, pour qu'il puisse barboter... J'essaierais de voir si j'en trouve une pour Sam.

J'ai un rire amusé à sa précision. - j'sais pas, tu te sens bien obligée de dire que je suis beau ... C'est l'inévitable battle beau-viril entre nous depuis le premier jour où elle m'a sorti que j'étais beau ! Mais quelle drôle d'idée ! Depuis on se chamaille avec ça, et c'est devenu une plaisanterie de couple avec laquelle on joue.

Je joue un peu avec le gosse, faisant semblant de lui envoyer des pichenettes d'eau ce qui le fait rire. - ha ? Je ne savais pas mais en tout cas celui là aime bien. Je tends les mains pour lui prendre les siennes et le tracter vers moi. Il gigote les pieds dans l'eau, nageant ainsi un mètre alors que je le soutiens, jusqu'à ce que je reprenne dans les bras pour ensuite le rentre à Nina. -bonne idée, ça doit pas être très compliqué à trouver en plus. D'occaz' ou en récup'. Je suis sur qu'on doit trouver plein de trucs pas trop cher pour les bébés, et en plus vu le temps que ça sert, ça doit même pas être vraiment usé. Tiens, regarde le landau de Padman, il est bien non, il est pas neuf, mais il est bien. Je réfléchis tout seul à haute voix. Avoir un bébé, s'équiper pour, finalement, ça n'a pas l'air si insurmontable ni si cher que ça.

J'écarquille les yeux. Oui, moi ! Moi je peux te faire un compliment, mais toi tu peux pas t'en faire à toi-même enfin ! Je secoue la tête dans un rire. C'est comme si je te disais que je suis belle et sexy. Ça se fait pas. D'une part parce que bon, pour être tout à fait honnête je ne le pense pas du tout depuis que nous sommes arrivés ici, ensuite parce que ce serait beaucoup trop prétentieux.

Je hausse les épaules. Je sais pas si ça vaut pour tous les enfants, mais pour beaucoup en tout cas. Après j'imagine qu'il y a des exceptions, c'est comme pour tout. Je souris de le voir jouer avec le bébé, penche la tête sur le côté en plissant les yeux parce que j'ai oublié mes lunettes de soleil ET mon chapeau... Bah trouver des trucs neufs ici de toute façon c'est un peu mission impossible... Les boutiques spécialisées sont à Niland, et encore si on veut un vrai centre commercial il faut sans doute pousser plus loin encore. Mais d'occasion ça fait l'affaire, oui... Je chercherais ça, je trouverais bien un truc à troquer pour lui choper une piscine, j'suis sûre que ça fera plaisir à Sam. Je fronce les sourcils soudain. Enfin j'crois que Sam crèche surtout à droite à gauche et qu'il a pas d'endroit vraiment à lui... Alors j'sais pas trop où il la mettra, la piscine... P't'être chez Sly ? Ca ne prend pas beaucoup de place et puis ça se dégonfle facilement de toute façon.

Padman gigote, bat des pieds ce qui me fait rire jusqu'à ce qu'il me donne un coup dans le ventre. Non pas que ça fasse mal, non. Mais je baisse les yeux, attrape son pied dans un sourire avant de tilter brusquement. Je blêmis, perd mon sourire aussitôt parce que le geste en lui-même suffit à me faire penser que ça fait des semaines que j'ai oublié un truc. Un truc putain d'important en plus !

- Hé si je peux ! Parce que beau c'est pas un compliment pour un homme ! Alors on n'est jamais si bien servi que par soit même. Et puis srce, tu peux dire que t'es belle et sexy, ti si divna. J'ai dit que je trouvais ma femme toujours aussi merveilleusement bandante ?

- c'est aussi bien finalement, franchement à quoi ça sert d'acheter tout l'temps du neuf ? Surtout pour les bébés. C'est claquer du pognon inutilement. Regarde, il a l'air heureux ce gosse. Pourtant, on peut pas dire que son père l'élève de façon conventionnelle. Je ne pense pas à sa mère, je l'aimais pas. Un agent de la DEA, j'préfère l'avoir loin de moi même si c'est pas la drogue qui m'occupe en ce moment. -Chez Sly ou au Boyuyu ? Il passe pas mal de temps là-bas non ?

Nina pâlit et je m'inquiète en tendant les bras pour récupérer le gosse. - Hé ça va ? Il t'a fait mal ? C'est que c'est un sacré champion. Viens là p'tite terreur

Mais bien-sûr que si c'est un compliment ! C'parce que c'est pas ta langue maternelle l'anglais qu'tu dis ça, mais j't'assure que ça se dit ! C'est pas comme si je disais qu'il est joli ou mignon, là ce serait bizarre. Mais c'est l'éternel débat qui se répète, vous voyez, et je sais déjà que cette discussion ne mène à rien, on ne tombe jamais d'accord. Pourtant je ne m'en lasse pas, parce que c'est un débat insouciant, signe que tout va bien entre nous. Je roule des yeux. Je préfère quand c'est toi qui le dis, moja duša. Me faire des compliments à moi-même n'a aucun intérêt à mes yeux. En plus je n'ai pas toujours tant manqué de confiance en moi. Avant Tobias, j'étais parfaitement consciente de mon charme et de mes atouts, après tout j'en jouais tous les jours pour séduire les hommes et les voler. C'est ce qu'on m'a fait qui a, au fil du temps, terni l'image que j'ai de moi-même. Slavenko était parvenu, à force de patiente, à me rendre plus indulgente, à me permettre de m'aimer à nouveau. Malheureusement mon séjour entre les mains de Logan a remis les compteurs à zéro.

Je hausse les épaules. J'pense que le môme s'en fout, s'il connaît que ça il se rend pas compte de la différence. Puis bon, on élève bien des gamins dans les pays du tiers-monde et dans les bidonvilles, hein. Ici il est quand même heureux. Je suis certaine que Samuel subvient à tous ses besoins, j'ai confiance en lui pour ça. Ouais mais je sais pas s'il emmène le petit au Boyuyu. Enfin, si on lui trouve la piscine il la mettra bien où il veut !

Les yeux grands écarquillés, j'ai oublié cette conversation légère en regardant mon ventre. Je lève le nez, secoue la tête en balbutiant. Non, non il m'a pas fait mal... Je crois que je suis à deux doigts de suffoquer, mais je n'ose pas lui dire la raison de mon trouble. Il faut que je récupère du fric, et que j'aille dans une putain de pharmacie. Je ne veux pas l'affoler avant d'être sûre, après tout je panique peut-être pour rien... J'ai trop peur qu'il se tire cette fois si je lui refais le même coup qu'après la Slava.

J'ai récupéré le bébé et je le tiens simplement pour le laisser s'ébattre dans l'eau et s'épuiser à jouer. Par contre je m'inquiète de la pâleur soudaine de Nina. -ça va srce ? J'ai l'impression qu'elle a mal au ventre ou la nausée. Un truc qu'elle a mangé ou bien le contraste de l'eau froide. En tout cas difficile de ne pas voir que quelque chose ne va pas même si ça n'a pas l'air très grave. En tout cas ça m'inquiète quand même parce que je la sais fragile et que de toute façon, je m'inquiète toujours pour elle. Bébé ou pas. J'essaye de l'inciter à faire attention à elle mine de rien. Le bébé calé sur l'avant bras, je me rapproche de Nina pour lui caresser la joue de ma main libre. -Tu veux sortir zlato ? Je le laisse encore jouer 5mn et je sors aussi. J'ai peur qu'il attrape froid et puis il a p'tre faim non ?

Je cligne des yeux, essaie de rassembler mes esprits et de ne pas m'affoler... Enfin pas plus que je ne le suis déjà en tout cas, ce qui s'avère quand même assez compliqué. Je relève les yeux sur lui quand ses doigts mouillés glissent sur ma joue, et je me force à esquisser un sourire que j'espère rassurant. Ok, se concentrer sur l'instant, là, tout de suite. Faim je sais pas, il avait mangé quand Samuel me l'a donné... Il m'a donné de quoi le nourrir bien-sûr, heureusement d'ailleurs. C'est sans doute ce qui doit s'avérer le plus compliqué quand on vit sur le campement, sans eau ni électricité, la bouffe. Heureusement que la ville est juste à côté et qu'il doit trouver le nécessaire à la supérette ou à la pharmacie pour le lait.

Je vais sortir, oui. Je lui laisse le bébé, parce que soudainement le tenir dans mes bras devient douloureux, et je sors de l'eau pour m'enrouler de suite dans la serviette de bain que j'ai emportée avec moi. Je me connais, je sais que je suis bien trop impatiente pour attendre et je lâche : Tu sais quoi ? Je vais aller nous trouver de quoi manger, pour nous, et je te rejoins au van, ok ? Je crois qu'on va avoir Padman toute la soirée voire cette nuit alors autant faire des provisions, mh. Mes lèvres s'étirent en un nouveau sourire et je m'éloigne sans lui laisser le temps de protester. Je passe seulement par le van enfiler un truc et récupérer de la thune, et je file à la pharmacie.

Je regarde Nina sortir, ne comprenant pas trop ce qui se passe mais soit. Certainement un truc de nana (en quoi j'ai pas totalement tort) et puisqu'elle me sourit, je ne cherche pas trop à approfondir le problème. Surtout que j'en ai un de problème, elle me laisse seule avec le gosse. Hummmm suis-je qualifié pour ça ? Je ne suis pas du tout convaincu ! Je fais quoi si il pleure ? Bon ben, je gérerais !

D'ailleurs, c'est ce qui se passe quand on sort de l'eau, parce que le gamin n'a pas l'air de vouloir et il pleure un peu, caprice de môme que je tente de calmer d'une voix grave et basse. Je l'enveloppe dans une serviette pour l'essuyer doucement - le plus doucement que je peux avec mes grosses paluches - en lui parlant (en serbe, zut, c'est ça qui vient tout seul pour le bercer). finalement il se calme une fois sec et rhabillé, la couche changée surtout, et je le laisse sur la serviette le temps moi aussi de remettre mon pantalon et mes godasses puis on tee-shirt. Mes cicatrices ont meilleure allure et à force de les mettre à l'air et au soleil, la couleur rougeâtre s'estompe en moins moche.

Je remets le gamin dans son landau et on rentre tout doucement à ce qu'il faut bien appeler la maison, à savoir le van.

Je crois que je marche tellement vite pour aller à la pharmacie que je dois probablement battre un record. Heureusement il n'y a pas grande monde et je n'ai pas besoin de faire la queue pour acheter le test de grossesse. Le problème maintenant, c'est plutôt de le faire discrètement. Du coup, je vais au Sleepy Wolverine parce que j'ai les clés, et j'utilise les toilettes du bar. Les quelques minutes qu'il me faut attendre pour voir le résultat s'afficher me paraissent insurmontables, et je cligne des yeux lorsqu'il s'avère être négatif. Etrangement, je ne ressens pas un soulagement si grand que ce que je pensais... Je crois qu'une partie de moi est déçue, et je ne m'y attendais tellement pas qu'il me faut quelques minutes pour accepter la déception qui me poigne la poitrine.

Je devrais retourner à la pharmacie pour acheter une pilule contraceptive et ne plus avoir à revivre ce genre de moment... Et pourtant dans un élan de stupidité sublime, je me convaincs que Slavenko m'attend et que je n'ai pas le temps d'y retourner. Alors je rentre au van, légèrement nauséeuse, toujours un peu pâle je crois, où mon mari m'attend déjà avec le bébé. Je referme derrière moi, ôte mes sandales à nouveau. Et puisque le test était négatif, je décide de jouer l'honnêteté. On s'est bien juré de ne plus se mentir, non ? Il dort ? Je demande avant de jeter un oeil au landau, où le gamin est allongé, mais les yeux grands ouverts. J'ai hum... Je me suis souvenue que je prenais plus la pilule depuis qu'on est arrivés ici.

En attendant Nina tout se passe bien et le bébé est sage dans son landau duquel je n'ose pas trop l'enlever. Tant qu'il se tient tranquille, ça me va. Je mets à sécher les serviettes et je reviens près du môme aussitôt, n'osant pas le quitter des yeux. Quand Nina rentre, j'avoue que je suis soulagée de son retour même si je constate aussitôt qu'elle revient les mains vides ce qui ne laisse pas de m'inquiéter, ou m'intriguer, un mélange des deux en fait. A son explication, je me trouve con parce que moi aussi je n'ai pas pensé à ce détail. Avant la Nouvelle Orléans, on venait juste de pouvoir à nouveau sans capote et après...après je n'ai pas posé la question, et elle non plus. Je crois qu'on n'avait simplement pas envie d'évoquer le sujet surtout qu'on ne s'est pas touché pendant quinze jours au bas mot.

ha....Et du coup ? Je hausse un sourcil interrogatif, pas vraiment inquiet en fait, surement parce que contrairement à avant, ça ne me dérangerait pas qu'elle tombe enceinte. Tu crois que t'es enceinte ? T'as des...nausées ? ce qui expliquerait sa pâleur de tout à l'heure. J'esquisse un sourire. Bon, on n'est pas dans la situation idéale, clairement pas, mais ça me déplairait pas qu'elle soit enceinte. On en avait le projet après tout.

Je hausse un sourcil, sincèrement surprise parce que je m'attendais à ce qu'il blêmisse de trouille. A moins qu'il suppose que si je suis revenue, c'est que je ne suis pas enceinte ? Je secoue la tête à ses questions. Non... Enfin je crois pas, je viens de faire un test et c'était négatif. C'est vrai que j'ai eu des nausées violentes lorsque je suis tombée enceinte la première fois, mais il paraît que chaque grossesse est différente alors ça ne veut probablement rien dire. Il faudra que je refasse un test dans deux semaines, au cas où... Parce qu'il faut un peu de temps avant que ça puisse se voir sur un test, et comme on fait l'amour tous les jours en ce moment rien n'est sûr pour les jours passés... Ce qui m'inquiète encore même si j'essaie de ne pas le montrer. Et je... J'ai oublié mais faudra que je retourne à la pharmacie, acheter une pilule. C'est un pieux mensonge, j'y ai pensé mais je n'ai pas eu le courage de retourner là-bas. J'ai d'ailleurs complètement oublier de ramener à bouffer comme j'avais dit que je le ferais, mais j'imagine que ça ne le surprend pas du coup. Comme on n'a pas de capotes à disposition, ça veut aussi dire ceinture jusqu'à ce que j'y retourne.

Je soupire, m'installe en tailleur sur les couvertures. Je sais pas pourquoi j'y ai pas pensé... Une partie de moi est quand même immensément soulagée... Parce que ça ne m'avait pas traversé l'esprit, mais si les capotes étaient obligatoires au Red Manor, Logan ne s'en est pas encombré cette fois... Et ouais, l'espace d'un instant j'ai craint que le pire se soit produit. Mais c'était il y a presque deux mois, s'il m'avait mise enceinte, le test aurait été positif. S'il l'est dans deux semaines, ce sera forcément de Slavenko. Excuse-moi pour tout à l'heure, j'ai paniqué.

Je ne pense pas au fait qu'elle aurait pu être enceinte d'un autre parce que j'occulte savamment la partie des quatre jours au Red Manor. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour avancer. J'ai mis dans une boite fermée à clef dans mon esprit, on verra plus tard si ça me pète à la gueule, mais pour l'instant le fait est que je vais mieux. Si tout n'est pas réglé, je reprends plaisir à des gestes et au sexe. Je suis beaucoup moins sauvage et timoré, et c'est bien mieux. Ça va chaque jour bien mieux et nos étreintes passionnées renaissent de leurs cendres.

-Alors p'tre que t'es enceinte ? Je hausse les épaules doucement. -Tu devrais pas reprendre la pilule avant d'être sure, ça peut faire mal au bébé si t'es enceinte non ? Ces trucs chimiques là, c'est surement pas bon, peut-être même qu'elle pourrait faire une fausse couche, ou je sais pas quoi... Je fronce les sourcils, tergiverse silencieusement avant de livrer le fond de ma pensée. -De toute façon, ce serait pas grave...on en veut un de gosse... ? Mon ton se fait interrogatif parce que je l'interroge. A-t-elle changé d'avis ? Elle a eu l'air plus catastrophé qu'autre chose après tout.

Je fronce les sourcils, je ne sais pas quoi penser de cette idée. Je... Je pense pas mais... Oui, peut-être. En même temps comment pourrais-je le savoir ? Ce n'est pas comme si j'avais eu un instinct quelconque la première fois que c'est arrivé, n'est-ce pas ? Pour ce que j'en sais, notre étreinte rapide de tout à l'heure quand j'ai ramené Padman a très bien pu être la bonne ! Ou la mauvaise, plutôt... Enfin je crois ? Je ne comprends pas bien pourquoi il parle de faire mal au bébé, si j'étais enceinte à nouveau je m'attendais à ce qu'il exige l'avortement une nouvelle fois, alors qu'est-ce que ça change ? Oui 'fin c'est un cercle vicieux si je la reprends pas avant d'être sûre... À moins qu'on s'abstienne pendant deux semaines. Ce que je ne dis pas, c'est que je serais incapable de prendre cette décision cette fois-ci. C'est pour ça que j'angoisse tant à l'idée d'être enceinte, d'ailleurs. Parce que je ne pourrais pas mettre un terme à cette grossesse, je n'en aurais pas la force, pourtant je sais qu'on ne peut pas élever un enfant dans ces conditions.

Alors j'écarquille les yeux, sincèrement surprise et c'est un euphémisme, quand il demande si on veut toujours un enfant. Pardon...? Ce serait pas grave ? Est-ce qu'il est complètement malade ? Je pensais... Je pensais que t'en voulais plus. C'est vrai, j'ai tiré cette conclusion toute seule mais parce qu'elle me semblait être la plus évidente. Outre le fait qu'on vive dans un van sans eau courante et que nos seules possessions soient de vieilles couvertures, il a tendance à oublier que des hommes veulent toujours notre peau, non ?

Je grimace. L'abstention pendant deux semaines ne me parait pas réjouissante à présent que j'ai redémarrer la machine. Je pourrais répondre qu'il y a les capotes, mais ça n'est pas vraiment la question en jeu. Non, la question en jeu, c'est notre avenir, rien de moins.


Je réponds d'un ton aussitôt sur la défensive, avec cette intonation bornée très slave et caractéristique -pourquoi j'en voudrais plus ? J'ai mis assez longtemps à me décider et bordel, je ne suis pas une girouette ! Évidemment, j'ai déjà la réponse du pourquoi, je ne suis pas totalement con, juste entêté. Je grommelle en désignant Padman qui nous regarde avec ses grands yeux comme des billes sans doute un peu inquiet de mon ton plus grave et sérieux quand ce môme doit seulement être entouré de hippies peace and love.

Je désigne du menton le bébé dans sa poussette et j'affirme. - ça parait pas si compliqué de s'en sortir, même ici. Il a pas l'air malheureux ce gosse, j'vois pas pourquoi le notre le serait.

Je cille au ton buté, presque agressif qu'il emploie et que je ne lui ai plus entendu depuis longtemps. Il y a encore quelques mois de ça il ne trouvait aucune raison valable d'avoir un enfant avec moi, et à présent il me regarde comme si ma question était ridiculement insensée. La différence, c'est qu'aujourd'hui j'ai des dizaines de raisons valables de ne plus vouloir d'enfant. Tu me poses sincèrement la question ? Quelques semaines plus tôt, il allait si mal (et moi avec) que je craignais à tout moment de le retrouver avec le canon du flingue dans la bouche. Il m'a après tout avoué lui-même qu'il avait souhaité mourir. Après ce que j'ai vécu, l'enfance que j'ai eue, il est évident que je ne ferais pas un bébé pour l'abandonner ensuite. Or je ne suis pas certaine d'être en mesure de protéger un enfant, ni des autres, ni de nous.

Je fronce les sourcils, secoue la tête et réponds d'un ton qui, je l'espère, n'est pas trop abrupt. Sans doute parce que Samuel n'est pas recherché par des types qui veulent lui faire la peau et foutent des contrats sur sa tête ? Non parce qu'il est bien mignon de ne prendre en considération que le lieu, mais c'est loin d'être notre seul problème. On fait quoi s'il nous retrouve ? S'il nous arrive quelque chose qui s'occupera de lui ? Ou si on s'en prend à lui ? Outre la peur panique que notre bébé hypothétique se retrouve privé de ses parents, je suis aussi terrifiée à l'idée qu'on puisse lui faire du mal pour nous atteindre. Je secoue doucement la tête, désigne ce qui nous entoure d'un mouvement du menton. Et puis on vit dans un van. On n'a même pas de lit, on peut même pas se doucher avec de l'eau potable, comment t'élèves un enfant ici ? Ici à Slab City c'est possible, bien-sûr, mais ici, dans ce tas de ferraille ? Oui, c'est possible aussi, mais je refuse de faire un enfant pour lui offrir ce genre de vie. Il ne mériterait pas ça.

Je m'assombris et mon visage se ferme à la mention de il, Logan. Mais aussi Aleks. Ceci dit je suis conscient du danger, de plus en plus et je ronge mon frein depuis que la chasseuse a failli me livrer à mon ami. J'essaye d'économiser un peu de fric pour m'acheter une arme digne de ce nom, raison pour laquelle je continue à faire les missions de Machete. Je réfléchis d'ailleurs à d'autres boulots plus lucratifs. Je gronde, contrarié parce qu'elle a raison et que ça va contre ce rêve nouveau de paternité. -S'il vient on le butera.

Je ne suis pas d'accord avec sa vision des choses. Je ne vois pas cette vie comme si nulle ou pathétique. En ce moment peut-être, mais les choses peuvent s'améliorer même si on reste ici. Disons qu'en ayant été élevé au milieu des bombes, je trouve l'endroit encore calme pour élever un gamin. -Et alors ? Tout ça c'est du matériel ! Ça se trouve ! Surtout que même si t'étais enceinte, il resterait encore quelques mois pour bien se loger. On irait en ville, on louerait un truc... Le Bronx c'était pas non plus l'idéal. Ça change pas grand chose qu'il fasse vingt degrés de plus. Je soupire et finis par lâcher l'affaire dans un haussement d'épaules, le visage toujours buté. -de toute façon c'est inutile de se prendre la tête puisque tu dis que le test est négatif.

Je sens que je m'assombris à mesure qu'il se fait plus buté, plus dur aussi. J'étais habituée à ce qu'il me parle comme ça, même plus durement encore, habituée plutôt à ce qu'il se braque et s'emporte pour un rien. Mais depuis Savannah il avait beaucoup changé, il essayait vraiment de se raisonner, de discuter plutôt que de s'emballer. On essayait de rétablir le dialogue. Mais c'est justement parce qu'il se braque comme avant que je réalise à quel point le sujet est important pour lui. Je ne réponds rien quand il dit qu'on tuera Logan s'il nous retrouve. Bien-sûr que c'est ce qu'on aimerait, moi la première... Mais je sais aussi que ça ne se passe pas toujours comme on le voudrait. Il faut prendre en compte cette éventualité. Si on ne parvient pas à le maîtriser et qu'il y a un bébé au milieu, ça change complètement la donne. Je ne veux pas mettre un enfant en danger. Notre enfant... Dieu que l'idée me fait mal.

Je sais, je dis pas que c'est Impossible d'avoir un enfant dans cette ville. Juste que je ne peux pas envisager d'en avoir un ici, dans ce van, dans cette configuration là. Bien-sûr qu'on peut avoir des mômes partout, bien-sûr qu'il a grandi dans un pays en guerre mais est-ce que ça veut dire pour autant que je ne peux pas vouloir mieux pour nous ? Est-ce que c'est mal de vouloir offrir autre chose ? On n'est pas censés vouloir le meilleur pour nos enfants ? Je fronce les sourcils, secoue la tête parce que moi je n'ai pas renoncé à ce qu'il y ait une meilleure communication entre nous. Je tends les mains vers lui, lève le nez jusqu'à ce qu'il s'accroupisse devant moi. Réagis pas comme ça... Je ne cherche pas à le braquer, seulement à lui faire voir la vérité en face. On n'est pas sûrs que je sois pas enceinte... Et j'ai pas encore repris la pilule... J'hésite, fronce les sourcils avant de demander : Tu veux un enfant, Slavenko ?

Je me laisse fléchir, m'accroupissant devant elle, avant de poser genoux à terre pour m'asseoir sur les talons. Mon regard sombre et trop grave se plante dans le sien qui ne l'est pas moins. La question est d'importance et les babillements de l'enfant qu'on garde et qui reste sage dans son landau, jouant avec les rayons de lumière, ne fait que renforcer cette impression. C'est une projection de ce qu'on pourrait être. Je ne réponds rien quand elle me gronde doucement, comme est-ce qu'elle voudrait que je réagisse sérieusement ? Elle aurait préféré que je m'en foute? Je n'aime pas trop cette bizarre inversion de rôle qui me fait sentir plus profondément mon égoïsme quand je refusais ce bébé. Et si elle ne voulait plus jamais de bébé ? Je ferais comme elle, à étouffer ce désir ? Est-ce que ce serait plus facile du fait que longtemps je n'en ai pas voulu ou au contraire est-ce que ça n'en serait que plus dur ?

Sa question voit une réponse brève et sans hésitation, alors que mes mains sont accrochées aux siennes -oui C'est un peu court peut-être et j'ajoute -J'ai pas changé d'avis et puis tu m'as dit que les raisons de faire un gosse c'était souvent égoïste. Ben, depuis...ça, je me dis que si je meurs, je ne laisse rien sur cette terre. (oui j'ai complètement oublié Danilo dans l'équation. Y a rien à faire, je ne l'ai jamais considéré comme mon fils)

J'éprouve un léger soulagement lorsqu'il prend mes mains dans les siennes pour s'accroupir devant moi. La déception et l'incompréhension que je lis dans son regard me font mal, je ne pensais pas que ça lui tenait à cœur. À dire vrai même à Savannah lorsqu'il m'a dit qu'il était prêt, je pensais qu'il le faisait pour moi, pour ne pas me perdre ou parce que c'est ce que moi je voulais. Je ne pensais pas qu'il en avait réellement envie lui-même, pas à ce point en tout cas. Et je m'en veux terriblement d'être celle qui l'empêche de rêver, mais je désire cet enfant depuis trop longtemps pour ne pas déjà vouloir le protéger. Je sais qu'il veut la même chose mais contrairement à moi il est aveuglé par son désir. On ne peut pas nier Logan ou ce qu'il nous a fait, on ne peut pas prendre le risque qu'un enfant tombe entre ses mains, on n'a pas le droit de faire ça. Oui, les raisons de faire un enfant sont souvent égoïstes, mais paradoxalement je sais aussi qu'on ne peut pas être égoïste avec notre enfant.

Sa détermination me fait fléchir, baisser ma garde et je baisse les yeux dans un soupir douloureux. Je veux pas faire un bébé juste pour... Pour laisser un héritage sur terre. Je veux l'élever avec toi, Slavenko. Et je prendrais pas le risque de faire un bébé pour l'abandonner. Je sais qu'on n'est jamais à l'abri, même si on était un couple normal et sans histoire dans un petit quartier résidentiel des USA, je peux toujours me faire renverser par une voiture demain, il peut toujours faire une crise cardiaque ou que sais-je. Mais il y a des choses qu'on peut éviter, qu'on doit essayer d'éviter en tout cas. Je relève les yeux vers lui en serrant plus fort ses mains dans les miennes. On n'a pas le droit de le mettre en danger... Si on... Si on fait ça il faut qu'on assure nos arrières... En somme, il faut qu'on bute Logan et Aleks. Attendez... Si ? Si on fait ça ? Putain, tu sens comme tu rends les armes déjà, Nina ?

Les hésitations de Nina me font mal mais pire que tout, le mot héritage. Je me crispe quand elle l'utilise, c'est un mot que mon père ou mon oncle auraient pu utiliser. Est-ce que je suis simplement en train de m'accrocher à un vain rêve ou à un devoir familial qui resurgirait à la culpabilité latente que j'éprouve d'avoir brisé ma famille (fût-elle tarée). Oui, je suis désemparé face aux arguments de Nina, mais pas ceux qu'elle croit. Elle me fait m'interroger sur les raisons de mon désir, et je ne suis pas sur qu'il soit très sain. Mes mains se desserrent, et c'est elle qui y reste accrochée tandis que c'est mon tour de baisser les yeux vers le sol, les épaules voûtées. Pourtant, ce n'est pas un héritage de moi que je veux laisser - à la limite génétiquement, je pourrais me contenter de Danilo - mais une trace de nous, de notre amour.

Je pousse un léger soupir en hochant la tête. Je sais bien qu'elle a raison. De toute façon, môme ou pas, vivre en regardant au dessus de son épaule constamment, c'est pas une vie. - Je vais m'en occuper, Nina Mon premier objectif, le plus proche, le plus atteignable, c'est Aleks. Je sais qu'il n'est pas loin, et peut-être que la chasseuse pourra m'aider à le coincer si je lui propose assez de fric. Voilà toujours la même rengaine. Le fric.

Je secoue doucement la tête. Non, on va s'en occuper. C'est toi et moi, Slavo. Je ne le laisserais pas tout gérer seul comme si c'était de sa faute, il n'est pas plus responsable que je le suis. Et je n'ai certes plus d'ordinateur à disposition pour le moment, mais je n'ai pas perdu mes compétence pour le moment. Je peux me rendre utile, tu sais ? Et Deirdre m'a dit qu'elle ferait souvent des allers-retours entre ici et NY, qu'elle pourrait me ramener des trucs... S'ils ont tout pris à l'appart et que j'ai plus de PC, je peux toujours la mettre en relation avec Hank pour qu'il me fasse parvenir du matos... Je ne veux pas le mettre en danger mais je crois qu'il suffirait seulement de faire ça discrètement, je n'ai pas besoin de grand chose mais si on s'en prend à Logan par la suite, un hackeur sera le bienvenu je pense.

Je finis par souffler : Je retournerais pas à la pharmacie... Sous-entendu : je ne reprendrais pas la pilule. De toute façon, je mettrais peut-être des mois à tomber enceinte. Et si ça arrive plus tôt que prévu, alors on fera en sorte de régler nos affaires avant d'être trois... Ou bien je crèverais en essayant, mais je n'offrirais pas cette vie-là à notre enfant, c'est une certitude. J'essaie de ne pas trop penser à ce que cette décision implique, de ne pas m'emballer, je fonctionne en pilote automatique et je penserais aux conséquences plus tard... Sans doute une fois devant le fait accompli.

Notre conversation est de toute façon interrompue par les babillements de Padman qui commence à s'agiter dans son landau. Il ne s'est toujours pas rendormi et je pense qu'il doit grandement s'ennuyer ! Je lâche les mains de Slavenko pour me lever et aller le récupérer, pour le prendre avec nous sur les couvertures.

- Hummhumm c'est bien que Deirdre et Legence soient dans le coin, mais je ne suis pas sur de vouloir les impliquer plus que trouver quelques infos ou des armes. Je sais que Nina me comprend sur ce point. Certes, je suis un soldat, habitué à perdre des camarades au combat, mais cette fois j'ai le sentiment que Goran est mort dans ma guerre. C'était seulement pour me sauver de ma propre bêtise - nous sauver - et en quoi sa vie valait-elle moins que la mienne ? Je ne peux pas regretter que Nina soit sauvée, mais j'ai du mal à accepter cette mort pour sauver ma vie. - Raphaëlle - tu sais la détective - avec elle je devrais pouvoir savoir où se trouve Aleks. C'est le danger immédiat le plus proche. Il me faut juste du pognon pour pouvoir la convaincre de me localiser Aleks.

Je suis bouche bée quand elle sous-entend qu'elle ne reprendra pas de contraception. Je presse ses mains, le regard brillant même si je me force à tempérer mon enthousiasme. - Tu es sure ? Si tu préfères attendre encore un peu, je comprendrais srce... Mais j'ai un large sourire qui dément mon envie d'attendre. Et le fait que le bébé qu'elle pose entre nous n'est pas le notre ne fait rien pour apaiser mes rêves et mes désirs. Quel dommage que je ne puisse pas faire l'amour à Nina là tout de suite ! On l'aurait fait maintenant ce bébé !

Je secoue la tête. J'ai pas l'intention de l'impliquer, juste lui demander de me ramener quelques affaires. Elle s'est proposée et ça la mettra pas en danger, elle fait le trajet quoiqu'il arrive. Ce n'est pas comme si elle allait se déplacer à NY ou revenir ici exprès. Mais le matos informatique coûte une blinde et je n'aurais jamais les moyens de m'en procurer ici. Or j'ai des affaires chez Hank, j'en avais déplacé quelques uns quand j'ai quitté l'appartement lors du départ de Slavenko à Chicago. Et je n'ai pas vraiment besoin d'avoir mon ordinateur, juste du matériel en état de fonctionner. Je pourrais toujours les rendre à Deirdre pour qu'elle les ramène à Hank une fois que j'aurais fini de les utiliser. Et quand bien même, je suis sûre qu'il accepterait de tout me laisser, ce n'est pas comme s'il manquait de pognon. Moi non plus je n'ai pas envie que d'autres soient blessés à cause de nous. C'est bien pour ça qu'il va devoir accepter mon aide, d'ailleurs, parce qu'il ne pourra pas faire ça tout seul.

Je fronce les sourcils à la mention de la chasseuse de primes. Tu crois vraiment que tu peux lui faire confiance ? Qu'est-ce qui te dit qu'elle te balancera pas cette fois ? Aleks peut toujours lui proposer plus de thunes, c'est comme ça que ça fonctionne et je ne sais pas ce que vaut la loyauté ou la conscience de cette fille. Moi j'ai pas confiance en tout cas, elle a voulu buter mon mari alors forcément à partir de là...

Je secoue la tête. Non, je ne veux pas attendre. J'hésite avant d'ajouter : Mais promets-moi qu'on s'occupera de ça avant... Avant que le bébé soit là, si je tombe enceinte. C'est surtout pour ça que je ne veux pas attendre, je sais que si le fantasme de ce bébé flotte au-dessus de nos têtes, alors on se bougera pour régler nos emmerdes. Je ne veux pas qu'on se laisse crever ici, qu'on s'enterre dans ce van. J'aspire à mieux que ça, à autre chose et je ne vois pas vraiment d'autre moyen de convaincre Slavenko qu'il est urgent de faire quelque chose. Je me rassieds en tailleur, installe Padman entre mes jambes en tenant ses mains dans les miennes avant de promettre plus gravement : Je ne ferais pas d'enfant avec des types à nos trousses. Donc au pire, on a neuf mois pour les buter.

Je ne pensais pas seulement à son problème de matériel informatique. Je me parlais plutôt à moi même, parce que la BDT dans le coin, il est extrêmement tentant d'y faire appel pour résoudre la question. Sauf que je ne suis pas sur qu'on soit à la hauteur. J'ai encore besoin d'évaluer les risques et de reprendre confiance. M'occuper du cas Aleks va me permettre de faire les deux.

- J'sais pas. Question de feeling ? Elle a renoncé à 5000$ en me laissant partir, j'crois qu'elle a compris qu'Aleks éliminerait les témoins après nous. Finalement qui sait s'il n'est pas une menace pour elle aussi ? En tout cas, j'peux toujours jouer sur ça. Je ne pense pas que ça soit si loin de la vérité, c'est un sale bâtard... Je ne tiens pas rigueur à Rafa de m'avoir planté, après tout je lui ai tiré dessus sans hésitation, sauf qu'il n'y avait plus de balle dans son flingue. Et puis j'ai bossé pour elle, avec elle, on a discuté de choses relativement intimes; son ex et Nina. Je peux me gourer mais je ne la sens pas me livrer maintenant. - elle connait bien le coin et elle a le numéro d'Aleks pour peu qu'il ait gardé le même. Tu crois que tu pourrais tracer un appel pour le localiser ?


Je suis ravi qu'elle ne veuille pas attendre. On va dire que mon horloge biologique s'est brutalement réveillée. Comme quoi ça n'arrive pas qu'aux gonzesses. J'ai pas envie d'être un trop vieux père ! Je veux être encore capable de protéger mon enfant. - On va s'en occuper, srce. De ça et de trouver un logement qui te convienne, à toi et au bébé. De toutes façon, les filles vont récupérer le van, faudra bien qu'on se dégote quelque chose pour nous. Je veux pas que tu crèches avec elles.