There ain't no other love - Slavina

Je suis de nature terriblement méfiante, et de toute façon mes rapports avec les autres êtres humains sont très compliqués, mais je fais confiance à l'instinct de Slavenko. En fait c'est bien simple, il est la seule personne au monde en laquelle j'ai une confiance aveugle, donc à partir de là je m'en remets à lui parce que c'est déjà suffisamment épuisant de se méfier constamment de tout et de tout le monde. Je hoche donc la tête, sourcils légèrement froncés comme seul signe de ma contrariété. Non, là-dessus t'as sans doute raison, je pense qu'il l'aurait butée aussi. A moins d'être complètement idiot. Or c'est peut-être un sacré connard, mais je ne remettrais pas en cause son intelligence. Ne jamais sous-estimer ses ennemis, c'est une règle pour survivre. Je pourrais le tracer, oui. Avec un ordi. Et c'est là que Deirdre entre en jeu... Je n'ai pas de connexion internet ici mais il y a toujours des cyber cafés ou ce genre de choses, et ce sera toujours mieux, je serais moins facilement localisable si je ne suis pas à Slab City même. J'irais probablement à Niland pour ce genre de choses...

Je lis dans son regard l'assurance qu'il est sincère, et pour l'instant ça suffit à me rassurer. J'essaie de me contenter de ce que j'ai, et pour l'instant il ne peut pas me donner autre chose que des promesses malheureusement. Parce que tu crois sincèrement que j'aurais accepté de crécher avec les filles ? C'est très mal me connaître, j'aurais préféré retourner dans la tente qu'être avec elles. Je ne veux pas qu'on me confonde avec des putes. Et surtout je tiens à maintenir une certaine distance entre elles et moi... Et entre elles et Slavenko aussi. Je ne veux pas revivre la scène de Magda que j'avais retrouvée pendue à son cou parce qu'elle pensait qu'il pouvait être son sauveur. C'est mon mari. Là-dessus mes sentiments n'ont pas changé. Je plisse le nez, ajoute dans un sourire pour détendre l'atmosphère : Tu sais que si tu rajoutes un bébé dans l'équation, mes exigences en terme de logement vont être encore plus élevées ?

- Dis moi quand tu as le matos qu'il faut et on ira voir Rafa. Il est temps d'agir si je veux être bon dans neuf mois (je vise juste on sait jamais, des fois qu'elle serait enceinte rapidement...Je ne sais pas combien de temps ça prend pour qu'elle soit enceinte. Ça fait quoi ... Un mois qu'on baise sans contraception ?)

Un peu rasséréné par la discussion, je me cale contre le mur du van pour pouvoir passer un bras derrière Nina. Je me doute bien qu'elle n'aurait pas voulu être trop proche des filles, mais entre ce qu'on veut et ce qu'on peut, en ce moment il y a carrément un monde ! - Et quelles sont vos exigences Madame Kovacs ? Que je sache ce que je dois trouver ? J'ai une vague idée mais je préfère qu'elle me dise. - Sérieusement, tu préfères être en ville ou dans le campement ? Si on se débarrasse de Logan, on pourrait même partir ailleurs tu sais.

Je hoche la tête. Je vais essayer de contacter Hank. Et ensuite ce sera dès que Deirdre refait un voyage. J'ai tendance à être paranoïaque, j'ai peur que Logan surveille de près toutes nos anciennes connaissances. Mais pour Hank je ne me fais pas de soucis, il est terriblement doué dans ce qu'il fait, et comme il ne fait pas que flirter avec l'illégalité je sais qu'il a toujours couvert ses arrières. Je doute que ses appels soient tracés ou mis sur écoute, il est plus malin que ça.

Je me cale contre Slavenko dans un sourire, ramenant Padman contre moi. A présent qu'il est dans mes bras, il baille de nouveau, hésitant visiblement entre s'endormir ou non. L'idée de tomber enceinte m'effraie, vraiment. J'ai peur qu'on ne parvienne pas à se débarrasser de Logan, j'ai peur que Slavenko soit blessé ou pire encore, et puis j'ai aussi peur de tout ce qui effraie les futures mères j'imagine : ne pas être à la hauteur, ce genre de choses... Alors je me contente d'en parler comme si c'était un fantasme pour le moment, un joli rêve comme lorsqu'on était à Savannah. Partir ailleurs...? Je sais pas trop... Si on trouve un logement qui nous convient, qui nous convient vraiment je veux dire... On n'est pas si mal ici. On est tout près du Mexique, pas loin de San Diego, L.A. ou Las Vegas... C'est pas ce que je voulais ? Le soleil, la chaleur, la plage pas trop loin... Ouais bon, à condition d'avoir la clim, je vous l'accorde. Mais en réalité ce n'est pas pour ça que je veux rester ici, sinon je ne me plaindrais pas de l'endroit depuis des semaines, soyons sérieux. Alors j'avoue, un peu gênée : Je crois... Je sais pas, c'est rassurant d'être là... Dans l'anonymat, de ne pas être inquiétés par les flics ou autre... Tu vois ? Même si on parvient à tuer Logan, je sais que j'ai été trop traumatisée, trop souvent, pour me sentir en sécurité quelque part à nouveau. Je ne serais plus jamais tout à fait sereine, et Slab City semble être un endroit sûr quand on a tant de choses à fuir.

Et pour ce qui est de mes exigences... Mmh, ça dépend. Tu veux mes exigences réalistes ou mes fantasmes, Slavenko ? Non parce que j'ai une conscience très aiguë de ce qui est possible, et de ce dont je rêve. Et croyez-moi il y a un monde entre les deux.

La ville ne me déplaît pas non plus que l'endroit. Je sais déjà que je ne pourrais pas retourner dans le Bronx, cette ville n'est plus pour moi, trop de souvenirs blessants. Ici, j'aime comme Nina l'anonymat et la sensation de liberté. Sans l'épée de Damoclès qui plane au dessus de nos têtes, ce serait agréable. Et puis c'est près de la frontière, et c'est bien. Avec le business de Leg, et les filles, j'ai ma place ici. Le seul souci c'est que j'aimerais bien me ranger mais il semble que j'en sois incapable. Dès que je trouve un boulot il est illégal, exception faite d'avoir cloué trois tuiles sur un toit.

Je rigole quand même à la description qu'en fait Nina. La plage et le soleil. Surtout des températures infernales, oui. Mais je la trouve trop mignonne à donner des qualités à ce désert brûlant, encore que l'hiver ça ne doit pas être désagréable ici. Je me penche sur le cou de Nina, lui souffle d'un ton bas et grave - tes fantasmes, srce. Ce sont tes fantasmes qui m'intéressent. Je ne suis pas sur de parler uniquement de logement mais c'est pas grave, les bébés ne comprennent rien à cet âge là, pas vrai ?

Sa voix rauque, son souffle chaud contre mon cou me font frémir et je ferme à demi les yeux, savourant cette sensation délicieuse. C'est particulier parce qu'avec Padman entre les bras, je sais très bien que l'on ne va pas dériver comme on le fait d'ordinaire. Mes fantasmes, mh ? Je perçois le sous-entendu, mais j'essaie de rester sage dans mes réponses... Au départ tout du moins. Et bien je voudrais quelque chose de grand, une maison qu'on construirait nous-mêmes de toutes pièces, Sly m'a dit que c'était pas si compliqué que ça... Ou bien quelque chose de plus original, un bunker qu'on réaménagerait ou... Il m'a parlé de conteneurs qu'on peut assembler mais puisqu'on parle de fantasmes tout est possible, non ? Alors tant qu'à faire quelque chose de plus classe que des conteneurs, mh ? C'est original mais trop... Fragile en apparence, je trouve, j'ai besoin de me sentir en sécurité au cas où on ne l'aurait pas compris. Ce qui est ridicule parce que le Chalet était très sûr et on voit bien comment ça a fini... Mais je ne veux pas penser à ça, non, là je suis occupée à rêver, permettez ?

Du bout des doigts, je caresse les bras du bébé en laissant aller ma tête contre Slavenko. Ce serait pas mal qu'on ait un étage, on pourrait installer le bébé en haut, il lui faudra une chambre... Je ne veux pas qu'on ait tout d'une seule pièce comme au Chalet si on a un enfant, je sais qu'on va avoir besoin d'intimité ! Et puis deux salles de bain, une pour lui, une pour nous... Et dans la notre on aurait une grande baignoire pour prendre des bains moussants tous les deux, mh ? Je tends la joue pour réclamer silencieusement un baiser avant de poursuivre. Quelque chose d'un peu excentré par rapport au reste de la ville ou du campement selon où on trouve ce qu'on veut... Si on reste ici on pourra retourner à Las Vegas, dans le même hôtel, dans la même suite... Et on fera une nouvelle lune de miel. Il est à la fois étonnant et effrayant de constater que je n'ai pas perdu ma capacité à rêver.

- humhum deux chambres ça me parait bien zlato. Je ne veux certainement pas renoncer à notre intimité, elle sait bien qu'une des raisons qui m'effrayait pour avoir un gosse c'est la passion qui nous consume. Je veux bien laisser de l'espace, de la place à un petit être mais je ne veux pourtant pas m'éloigner de Nina d'un seul centimètre, j'ai trop besoin d'elle. Je pose ma bouche sur la peau nue de son cou en un long baiser appuyé où traîne un bout de langue juste pour la goûter. - par contre deux salles de bain, c'est pas exagéré ? Je cherche où glisser ma main pour trouver un coin de peau à caresser, me collant davantage contre Nina. Le bébé est en train de s'endormir, on pourra très bien le remettre dans son landau non ?

- Mais il faut que tu choisisses zlato. Bunker ou maison qu'on construit ? Que je sache ce que je cherche, humm ? Alyosha a dit qu'il se renseignerait pour moi, il avait l'air assez énigmatique. Un bunker je crois que ce sera possible avec son aide, mais t'aimeras avoir un truc confiné sans fenêtre ? T'es pas claustrophobe au moins ? Je bécote le cou de Nina de plein de bisous légers et soupirants. Je les suspends un instant quand Nina parle de Vegas. Je ne suis pas sur pour Vegas ! Comme m'accueillera Lorenzo ça reste un mystère. Après tout, il avait investi dans le Bronx Boxing et j'ai perdu le local et la marchandise. Encore que, il a au moins du toucher l'assurance.

J'écarquille les yeux, faussement outrée. Comment ça exagéré ? Tu as dit que tu voulais entendre mes fantasmes, alors j'ai bien le droit de rêver, non ? D'autant qu'en soi je sais bien qu'on n'aura pas l'utilité de deux salles de bain, pas tant que l'enfant sera petit en tout cas. Le problème de l'intimité se pose surtout pour la chambre, et pour le reste il se posera quand l'enfant grandira et qu'il commencera à pouvoir fouiner, mh ? Mais si on part sur une construction, c'est qu'on va y rester longtemps alors autant prévoir d'avance, non ? Je ferme les yeux dans un soupir de pur bien-être, autant au passage de sa langue sur ma peau que de ses doigts qui cherchent à se frayer un chemin sous ma robe. Sous mon nez, Padman commence à cligner des yeux, ses paupières se ferment peu à peu bien qu'il les rouvre de temps à autre comme s'il avait besoin d'être sûr de l'endroit où il se trouve.

Je dodeline de la tête. Je sais pas trop... Je veux pas d'un truc complètement confiné, Slavo... Disons que le fait qu'il n'y ait pas de grandes baies vitrées comme au Chalet, je peux l'accepter, mais ça donne quand même une idée de ce qui me plaît à la base. Un truc sans aucune fenêtre, je crois que ça m'angoisserait grave. Tu crois pas qu'on peut... Je sais pas... Avoir un bunker et aménager des ouvertures ? Je ne sais pas si ça se fait, j'y connais rien ni en construction, et encore moins en bunkers ! Je soupire en penchant la tête pour mieux lui offrir ma gorge à dévorer. Tu me laisses pas fantasmer tranquille... Je fais mine de grogner avant de répondre sérieusement : Je sais pas, je me dis qu'une maison ce serait peut-être mieux pour un enfant... Mais en même temps j'en sais rien, j'aimais bien l'idée de pas vivre dans un truc... conventionnel, tu vois ?

- Srce, tu sais bien que je veux toujours réaliser tous tes fantasmes, mais creuser des fenêtres dans un bunker, oublie mon ange. Je suis pas magicien. Le mieux que je puisse faire, c'est une terrasse. Tu veux une terrasse ? On pourra mettre une piscine, un bassin. On vivra dehors pour l'air et dedans quand il fait trop chaud. Qu'est-ce que t'en penses srce moje ?

J'arrive à glisser ma main sous la robe pur caresse sa cuisse mais je ne peux guère remonter bien haut, c'est à la fois frustrant et excitant. Je mordille le cou qu'elle m'offre, tout doucement, avec langueur. J'ai envie de ses seins, mais ils me sont inaccessibles. Mais j'aime assez l'idée de jouer avec le désir pour l'instant. -Tu veux du non conventionnel ? Ha, mais tu sais srce, déjà Slab City c'est pas très conventionnel. Moi j'aime bien l'idée d'être près du canal ou d'un réservoir. Ou avec l'eau courante. Ton ami là, il construit sa maison lui même tu m'as dit. Mais combien de temps ça lui a pris ? 'fin j'veux dire, on a neuf mois, allez dix...

Mais si y a aucune ouverture comment ça se passe pour l'aération ? Je me doutais que les fenêtres allaient être compliquées, c'est dommage parce que c'est la seule chose qui m'angoisse, le fait de ne pas avoir de lumière extérieure dans un bunker. Oui, c'est lié à ma peur du noir, je ne m'en cache pas du tout. D'un autre côté, je me sentirais tellement plus en sécurité dans un bunker que dans une maison ! Mais peut-être que j'aurais moins ce besoin de me cacher une fois qu'on se sera débarrassés de nos ennemis...? Je ne saurais dire. Oui, une terrasse c'est une bonne idée... Mais il faudra remettre des palissades alors, ou quelque chose pour préserver l'intimité... Peut-être des plantes qui survivent à la chaleur extrême ? Ca donnerait un côté plus... Je sais pas, j'aime bien l'idée d'avoir des plantes. On peut combiner les deux, palissades et végétaux cela dit, il y a forcément des choses qui tiennent dans le désert, il suffit de bien se renseigner. Tu crois qu'on pourrait... Installer des lampes un peu partout à l'intérieur...? Je veux pas vivre dans le noir. Oui parce que je ne le répète pas, mais l'eau courante et l'électricité sont mes deux conditions prioritaires. En fait ce sont même les seules conditions auxquelles je ne renoncerais pas, alors que je peux me passer de tout le reste.

Ma peau frissonne sous la caresse de sa main et je soupire d'envie en priant pour que le petit s'endorme. Il a les yeux parfaitement clos à présent mais j'attends encore un peu pour le poser dans son landau, je ne veux surtout pas prendre le risque de le réveiller. Je sais pas combien de temps ça va lui prendre, il a encore quasiment rien fait pour le moment. C'est Sly qui m'a dit que tout se faisait, avec de la récup' et des gens pour nous aider. Il a dit qu'il aiderait, d'ailleurs. En quoi je ne suis pas surprise du tout. Si c'est un bunker on pourra pas vraiment choisir l'emplacement, et j'ai peur de pas en trouver un assez grand... Celui qu'on a vu tous les deux ça irait pas. Pas avec un bébé. C'est tout d'une seule pièce et je ne veux pas de ça. Pour la maison je pense que neuf mois ce sera bien trop court... J'en sais rien en fait. Je fronce les sourcils. Toi qu'est-ce que tu veux ? C'est quoi tes fantasmes, mh ?

- Quoi, mais si y a des aérations, des buses qui sortent en surface sur le toit. C'est juste qu'il n'y a pas de fenêtre. Sur la partie en surface, comme j't'ai montré, il y a parfois des meurtrières, ça fait des mini fenêtres, c'est déjà ça non ?

Je la sens frémir et ça me plait un peu plus. Je tiraille le tissu de sa robe, par jeu amoureux. Je gronde de rire contre son cou à sa question. - Nina, srce moje, tu poses encore la question ? C'est toi mon fantasme, toi. Avec le bébé c'est un plus, mais je sais que je pourrais simplement vivre avec Nina si elle ne voulait pas de bébé ou si elle ne tombait pas enceinte. Avant toute chose, c'est elle que je veux passionnément. -Sly est architecte, rien lui semble insurmontable, mais je suis pas maçon mon amour.  On va rester à l’affût des opportunités pour essayer de se choper un truc déjà avancé. On met de l'argent de coté, ça va le faire. Et après on aménagera à notre guise. Avec des plantes, avec des guirlandes lumineuses, avec une cuisine ? Tu as oublié la cuisine, ha bah tiens c'est ça mon fantasme, ma petite femme nue sous un tablier en train de me cuisiner un truc... ce que tu veux, j'suis pas regardant. Padman a l'air de vouloir dormir mais je laisse Nina juger si elle veut le poser ou pas, l'incitant seulement, en continuant mes agaceries, mordillements et autres tentatives pour la dévoyer.

Y en a pas tout le temps des meurtrières... Mais oui, j'imagine que ce serait déjà ça, non ? Je ne sais pas, j'ai un peu de mal à me projeter. Je peux le faire en voyant un lieu si je sais que je peux l'aménager comme je veux, mais là je n'ai aucun bunker à visualiser, parce que le seul qu'on a visité ensemble ne me convient pas. Donc je ne parviens pas à me projeter, à imaginer les changements qu'on pourrait y apporter. Il me faut... Un coup de cœur, comme ça a été le cas pour le Chalet.

La réponse a beau être facile, je suis heureuse et soulagée malgré tout qu'il la fasse... Les premières semaines qu'on a passées ici ont été suffisamment dures pour que j'ai besoin d'être rassurée sur son désir et son amour, constamment. C'est pas de ça que je parle, tu sais bien... Il tente de détourner mon attention, je le vois bien, il n'empêche que c'est une conversation super importante ! Ce n'est pas comme si on allait avoir encore beaucoup de temps. Grossesse ou pas, les filles vont prendre le van bientôt... Peut-être pas à bâtir de toutes pièces... Une maison à retaper... On pourrait ne garder que les fondations... Je hausse les épaules, encore une fois je ne sais pas trop. Trouve-moi un tablier et je réalise ce fantasme même sans cuisine, tu sais...? On a bien un réchaud, si c'est que ça...

Comme Padman s'est endormi et que Slavenko me chauffe beaucoup trop, je m'arrache à ses bras pour aller poser le petit dans son landau. J'attends quelques secondes pour vérifier qu'il ne s'agite pas et ne s'éveille pas, et quand j'en suis sûre, je retourne vers le slave. C'est moi qui m'installe à califourchon sur lui cette fois, mes bras autour de son cou, ma robe soudain remontée sur mes hanches. Tu sais quoi ? Je sais pas ce que je veux parce que je ne sais pas ce qu'il y a ici... Alors désolée de te compliquer la tâche, mais le mieux c'est encore que tu cherches... Tout. Et ensuite on fera des visites, mh ? Comme dans les émissions à la télé de recherches de logements. Tu me les présentes tous et je choisis.

Enfin elle pose le bébé endormi (ça va être compliqué à gérer un môme quand même !! ) et je la récupère sur moi dans un élan avide où mes mains glissent sous sa robe. J'ai retrouvé tout mon allant quand il s'agit de Nina, restant cependant sauvage quant aux autres contacts intempestifs, fusse une poignée de mains. Je ronronne de plaisir, la bouche contre son cou sous son oreille. Je susurre déjà occupé à autre chose. - tout ce que tu veux zlato ! Je chercherais, j'ai déjà tes critères principaux donc...

Je remonte la robe de Nina pour dévoiler ses seins, et finalement dans la foulée, je lui ôte. Les globes crémeux m'attirent, ils m'ont trop agacé à se cacher sous ce tissu ! Le décolleté trop sage m'empêchait de les manger. Je les prends à pleine paume pour les remonter et mordre dedans tendrement, sans douleur. Les dents ripent sur la peau, la meurtrissant à peine. J'aspire brusquement un téton, enfouis mon nez contre elle, me shootant à son odeur. Je libère une main pour la refourrer sous sa robe, plonger entre ses fesses en écartant le tissu pour glisser dans l'interstice. J'ai besoin de sa peau sur mes mains, de cette sensation de douceur et de ce sentiment de jalouse possessivité. Je l'attire plus près contre moi, brutal, exigeant dans mes gestes.

L'intonation déjà plus rauque de sa voix, ses mains qui se baladent sous ma robe, son regard qui s'est assombri, tout me pousse à penser à une promesse de plaisirs à venir quand il répond qu'il fera ce que je voudrais. Je ne pense soudain plus du tout au logement, peut-être parce qu'ayant enfin posé Padman je m'autorise à laisser flamber le désir qui grondait dans mon ventre. Je lève les bras pour l'aider à me déshabiller, me cambre pour porter mes seins à sa bouche comme une offrande. Sa bouche sur moi éveille des images bien trop précises dans mon esprit. À mes fantasmes se mêlent des souvenirs crus qui hérissent ma chair, embrasent le sang dans mes veines. En quelques secondes j'ai oublié le bébé juste derrière nous, et toute idée de rester silencieuse. Je gémis de désir contre son épaule, plante mes dents dans sa chair lorsque sa main glisse entre mes fesses.

La position est à la fois excitante et frustrante parce qu'elle m'empêche de le toucher comme je le voudrais. Je dois m'écarter de sa peau pour passer ma main entre nous et atteindre son boxer, glisser mes doigts sous l'élastique. Sa queue est déjà dure contre moi et je couine brusquement de frustration en m'arrachant à lui. Les doigts crochetés à son caleçon, je descends le long de son corps en entraînant le vêtement avec moi, lui ôtant quand il soulève les fesses. Mes mains empaument ses hanches et je me penche, affamée, pour le prendre tout entier dans ma bouche dans un mouvement lent mais inexorable. Il bute au fond de ma gorge et je recule lentement en plissant les paupières. Je ronronne de contentement en têtant avidement son gland, le sang battant mes tempes sous les rush de désir qui me portent vers lui.

Je gronde de plaisir quand elle me mord, j'ai appris à apprécier ces marques de sa part, notre appartenance mutuelle passant par notre propension à nous dévorer. Je presse plus fort sa chair en représailles, et je goûte les palpitations de son corps contre ma main, ondulations excitées qui cessent quand elle s’arrache à moi pour mieux me revenir. Je me tends brusquement quand elle m'absorbe, surpris de son geste avide qui me tire un grognement. Ça reste une caresse que je ne réclame plus, mais qu'elle me dispense pourtant pour bruler les traumatismes dans le feu liquide du plaisir qui me saisit tout entier. Je plonge ma main dans sa chevelure luxuriante, m'y agrippe pour me retenir de forcer le mouvement de bassin.

Je me redresse, me penche vers elle pour pouvoir venir caresse ses seins de mon autre main, glissant entre nous pour aller chercher un globe crémeux - ah sa peau blanche ! - et le nicher dans ma paume avant de le malaxer et le torturer. Ma main pèse un peu plus fort sur sa nuque, réclamant qu'elle me prenne plus loin dans sa bouche. J'ai besoin d'avoir une forme de contrôle et ça passe par des gestes empreints d'autorité, de brutalité à laquelle je tiens savamment la bride, n'osant de toute façon pas encore flirter avec cette ligne où souvent je vrille. Je ne suis pas sur qu'on soit prêt pour ça, et encore moins avec un môme qui dort à moins d'un mètre de nous !

Je ne désespère pas, ou pas encore en tout cas, de parvenir un jour à regagner entièrement sa confiance au point qu'il ose me réclamer à nouveau. Il y a des caresses qui semblent interdites aujourd'hui, des gestes que j'ai mis des mois, parfois plus, à oser. Je n'ai plus connu de ces instants où il s'en remet à moi complètement, acceptant de rendre les armes, de s'offrir en confiance sans chercher à contrôler. On a beau s'être retrouvés, beaucoup de choses ont changé et je m'efforce d'apprivoiser la tournure nouvelle qu'a pris notre relation, pour l'apprivoiser lui aussi, parce qu'il n'est plus tout à fait le même aujourd'hui... Et moi non plus sans doute.

En attendant je me fais docile, comme à nos débuts, ce qui ne fait qu'accentuer la sensation de devoir repartir de zéro. Ses attouchements possessifs me guident, accompagnent mes gestes, m'autorisant ou m'ordonnant de poursuivre, je ne saurais dire. Je serre plus fort ses hanches entre mes mains en l'absorbant tout entier, sa queue emplissant ma bouche en m'arrachant un hoquet étouffé. J'ai envie de le faire jouir comme ça, de briser ses défenses jusqu'à ce qu'il lâche prise... Mais je crois que Padman qui dort juste à côté de nous m'empêche de laisser parler mes désirs profonds, par pudeur étrange puisqu'on ne peut pas dire que nos caresses soient chastes, pourtant !

Je mouille sa queue de salive, recommence jusqu'à ce que ses doigts tirent sur mes cheveux et alors je me redresse, rampant le long de son corps sur lequel je m'allonge, mes jambes de chaque côté des siennes, mes mains plongeant dans ses cheveux. Ma bouche revient sur la sienne dans un baiser avide et je frotte mon sexe au sien dans un simulacre d'acte sexuel, sans m'empaler sur lui. J'ai envie, besoin que ce soit lui qui vienne à moi, qu'il prenne ce qui lui appartient.

Le plaisir rushe dans mes veines, avec la brutalité d'un torrent de montagne, au point que je n'entends plus que le sang qui bat furieusement dans mes tempes. Mon ventre se contracte, coups de hanche à l'appui, ne réfléchissant pas si je veux jouir comme ça ou non, je suis juste dans l'instant présent, refusant la frustration. Mon regard est noir sur elle, furieux, impérieux, comme si elle risquait de me refuser quelque chose. J'ai besoin de sa soumission, de sa docilité consentante plus que jamais. Quand elle remonte vers moi mon bras s'enroule autour de sa taille et je l'attire plus près d'un geste propriétaire. Elle m'embrasse, étouffant mes grondements gutturaux et barbares.

Son petit jeu m'excite et me rend dingue, je la renverse sur le lit, l'écrasant, l'écartelant pour me loger entre ses cuisses. C'est ma place, d'ailleurs pour le prouver elle m'accueille avec facilité, ma queue se frayant un chemin dans ses chairs resserrées, mouillées et palpitantes. Brulante. Mes mouvements sont brefs et saccadés, je reste profondément planté en elle pour nous souder, nous fondre l'un en l'autre. Je viens chercher sa bouche, noue ma langue à la sienne avec ce désir inextinguible qui me pousse encore et encore en elle, nous empêchant de respirer sereinement. Dieu que c’est difficile de repousser les limites du plaisir qui grimpe avec cette fulgurance douloureuse, reins en avant, boule incandescente dans le bide.

Je jouis dans un grondement que j'étouffe dans une morsure au dessus de ses seins, avec l'avidité de la marquer, et presque de lui faire mal aussi au moment où le plaisir nous submerge. J'ai besoin qu'elle plante ses griffes dans mes épaules, qu'elle mêle la douleur à l'orgasme. J'ai des brusques bouffées de désir encore qui s'étiolent avec peine, restent accrochées à peau et s'attardent dans la chaleur infernale de notre étreinte. Dieu que j'ai envie de la baiser encore, plus fort, si fort que j'en tremble quand le plaisir reflue déjà.

Il n'a bien-sûr aucun mal à renverser les rôles et je me retrouve allongée sur les couvertures, le corps bientôt cloué aux coussins par sa queue plantée en moi. J'étouffe, de justesse, un cri contre sa bouche qui revient dévorer la mienne. C'est plus fort que moi, rester parfaitement silencieuse m'est impossible, je ne peux qu'essayer d'étouffer les gémissements qui persistent à me monter dans la gorge. Je tire sur ses cheveux, qui atteignent de nouveau une longueur décente, acceptable à mes yeux. Mon corps peine à se porter vers le sien tant ses coups de reins, brutaux, me plaquent contre les couvertures. Le plaisir monte trop vite, bien trop fort, mes dents se plantent dans sa lèvre inférieure, mes jambes se sont nouées autour de ses hanches et je m'arc-boute violemment quand l'orgasme me fauche, me transperçant de part en part.; La violence des sensations qui me traversent m'arrache un cri avant que mon corps secoué de spasmes ne retombe sur les couvertures.

Derrière lui, j'entends le bébé qui s'agite dans son landau, mais il ne se met pas à pleurer... Mon dieu j'espère ne pas l'avoir réveillé une seconde fois ! Il se laisse tomber sur le côté pour ne pas m'écraser et je bascule sur le flanc pour lui faire face. Je baisse les yeux, glisse les doigts sur la morsure rouge qui habille le haut de ma poitrine et une furieuse bouffée d'émotions me prend aux tripes. Bon sang que ses marques ont pu me manquer ! Je reviens vers lui, passe une jambe autour de la sienne pour coller nos corps dans un besoin désespéré de contact. Mes mains toujours dans ses cheveux, je soupire contre ses lèvres : Encore, encore... Je ne sais même pas de quoi je parle. De son corps soudé au mien, de ses dents qui marquent ma chair, de ses mains sur ma peau.

Couché sur le flanc, je coince Nina contre moi d'un geste impérieux tandis qu'elle vient s'enrouler dans le même désir de contact. A gestes saccadés on parvient à me débarrasser de mon tee-shirt, moi impatient et agacé par le tissu, et je me jette sur sa bouche en étouffant ses soupirs avec un grondement amoureux. Je mange sa bouche, suçote ses lèvre, mêle ma langue à la sienne. Rapidement mes baisers dérivent sur son corps et sa peau. Je lèche ses seins, le visage enfoui contre elle tandis qu'elle s'agrippe à mes cheveux. Dieu que j'adore son odeur, nos odeurs mêlées. Une bouffée d'amour rageur et sauvage explose dans ma poitrine, violemment possessif et jaloux quand je pense que d'autres ont osé la toucher. Le sang bat mes tempes avec cette sensation oubliée de désir de violence.

En traçant mon chemins, j'échoue entre ses cuisses, embrasse son sexe à pleine bouche, sans vraiment de douceur avant qu'elle ne me rappelle à l'ordre d'un soubresaut de son corps sensible de notre étreinte. Je geins contre sa chair et me fait plus doux, avide mais dompté. Ma langue glisse entre les replis humides et tendres, bécote, je mordille à peine, aspire tout doucement et la mange. Mes mains se sont accrochées à ses hanches pour mieux l'amener à moi. Je veux qu'elle halète mon nom et jouisse de mon fait, qu'elle se donne et m'appartienne.

Sa façon de dévorer ma bouche ne m'aide ni à reprendre mes esprits, ni à calmer mes ardeurs. On vient de faire l'amour et pourtant la fébrilité me gagne étrangement, teintée d'angoisse comme elle l'a souvent été entre nous, surtout à nos débuts. Des envies de brutalité me montent dans les reins, des envies de violence aussi parce que c'est encore le meilleur moyen pour qu'il réaffirme ses droits sur moi. Et paradoxalement l'idée m'effraie autant qu'elle m'attire, dans un mélange dérangeant qui hérisse ma chair. Je tire sur ses cheveux en me cambrant, geins de la sensation délicieuse de ses dents qui marquent ma chair.

En quelques secondes j'ai oublié à la fois l'endroit où nous sommes, et le fait que je suis censée rester silencieuse. Ça m'est de toute façon impossible quand il prend d'assaut mon sexe bien trop fort alors que je suis encore traversée par les frissons de l'orgasme qui m'a fauchée quelques instants plus tôt. Tous mes muscles se contractent dans un cri, mes membres tétanisés par les sensations trop violentes. Je replie les jambes, les écartant plus encore, et je tends les bras en arrière pour agripper l'un des coussins dans mon dos. Mon corps déjà arc-bouté sur les couvertures se soulève, ondulations de mes hanches qui se portent plus fort vers sa bouche. Je couine des suppliques à peine intelligibles où se mêlent son prénom et des "encore" en boucle, litanie amoureuse qui fait bourdonner mes oreilles. Comme souvent lorsqu'il vient déjà de me faire jouir, il ne me faut que peu de temps pour être secouée par un nouvel orgasme, dont la violence semble décuplée par mes sens à fleur de peau.

Comme avant, ce n'est qu'après une seconde étreinte fulgurante que je me sens un peu plus apaisé. Je plaque ma joue contre sa cuisse, une main posée, possessive et dans un geste très évocateur, sur son ventre crispé par les vagues de plaisir. Je la hume, me repais de sa jouissance, éblouit d'amour et de passion.

Je reviens la prendre dans mes bras pour me coller dans son dos. Mon bras se pose sur elle, coude sur le ventre, avant-bras entre ses seins, ma main enserrant sa gorge dans un geste amoureux et sans contrainte. Je caresse sa peau, murmure à son oreille des mots d'amour en serbe, des indécences aussi, mon corps pressé contre le sien tandis que je mange son cou, le lèche, le grignote, en grondant tout bas. Je lui dis qu'elle est mienne et que je la veux, je lui dis qu'elle est belle et qu'elle me fait bander, je lui dis un millier de choses dans le creux de sa peau, promesses d'amour renouvelé, éternel, envers et contre tout.

Les yeux clos, je flotte encore dans les limbes du plaisir alors qu'il me tient dans ses bras, ses mains possessives sur ma peau comme elles n'auraient jamais dû cesser de l'être. Un long moment je reste silencieuse et immobile, à me bercer de ses mots qui hérissent ma peau en chair de poule. Son souffle brûlant me chatouille la gorge, des ondes de chaleur rampent sous ma peau, relents des frissons de l'orgasme. Ce qu'il dit en serbe, je ne cherche plus à le comprendre, la musique de sa voix rauque me suffit et j'imagine les significations qu'il ne veut pas me donner.

L'après-midi s'écoule ainsi, le bébé nous laissant quelques heures de répit que l'on passe à se manger l'un l'autre, visiblement insatiables. Si nous n'étions pas dans ce van, à crever de chaleur, je pourrais presque croire que c'est une nouvelle escapade, de celles qu'on a toujours passées à baiser inlassablement et à se faire des promesses d'éternité. Je suis sur le point de m'endormir dans ses bras quand Padman réclame de nouveau notre attention. Cette fois je pense bien qu'il doit mourir de faim. Je soupire, m'arrache à regrets aux bras brûlants du slave et enfile une tunique légère pour ne pas rester entièrement nue. J'ai besoin de ça. Comme avant. Toute une journée, toute une nuit avec toi... Rien que toi et moi... Mais il faut que ce soit ailleurs, ça ne fonctionne que si c'est ailleurs. Il le sait et je n'ose de toute façon pas le préciser parce que pour le moment c'est impossible.

Le baby sitting, c’est vraiment crevant, je suis rincé quand Nina se lève pour s'occuper du bébé ! Heureusement que celui-ci fait visiblement sa nuit la journée jusqu'à ce qu'il soit l'heure pour lui de manger, avec la chaleur qu'il fait, je le comprends le môme ! Ma peau est moite de transpiration, mes cheveux qui ont repoussés suffisamment longs pour Nina me collent dans le cou. Pourtant, je suis bien je crois. Nina m'a donné un espoir, un projet et c'est le meilleur remède qu'elle pouvait me donner. Je roule sur le flanc pour l'observer avec l'enfant, imaginant quand ça sera le notre, un air grave sur le visage.

C'est sa remarque qui me sort de ma contemplation et me fait hausser un sourcil. -Une journée et une nuit ? ça doit pouvoir se faire srce...C'est pas que je sois étouffé par le taf. Peu importe où et comment, je pense être assez imaginatif pour pallier à nos problèmes de thunes et autre... -j'vais voir c'que j'peux faire pour vous satisfaire Madame Kovács. J'ajoute avec humour en ne voulant pas sombrer dans le pathos. -même si ça s'avère souvent épuisant, j'suis mort. Et on n'a rien à manger. Quand t'auras fini de nourrir Padman, je t'emmène bouffer au Boyuyu puisque son père nous a invité.

Je commence à m'habiller pour sortir, le soir tombant, la température devient acceptable.

Je prépare un biberon de lait pour le petit, on est censés les servir à température ambiante mais avec la chaleur qu'il fait l'eau est limite tiède. Sourcils froncés, j'essaie d'imaginer ce que ça pourrait être si nous avions un enfant, les choses auxquelles il faudrait penser constamment... Je crois que l'idée me fait encore peur, plus que je ne veux bien l'admettre parce que j'ai cédé bien trop rapidement face aux arguments pourtant bien maigres du slave. J'ai peur d'avoir dit oui pour de mauvaises raisons, d'avoir seulement laissé resurgir ce désir trop longtemps enfoui de maternité alors qu'au fond je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée... J'essaie de ne pas me focaliser là-dessus, récupère Padman dans mes bras une fois son biberon près pour me réinstaller sur les couvertures.

Étouffé par le taf ? Mmh, non, c'est vrai... Il n'a pas de boulot vraiment régulier en même temps alors forcément... J'arque un sourcil dans un rire. Quoi ? Épuisant de me satisfaire ? Je secoue la tête tout en vérifiant que le petit mange correctement. Non non, quand on s'est mariés, tu as promis de me satisfaire chaque jour jusqu'à la fin des temps, j'entends bien que tu tiennes parole ! Padman n'a évidemment aucun mal à manger, il semble affamé en fait je crois qu'il avait faim depuis un moment mais la chaleur doit l'assommer, je suis sûre que les bébés qui vivent dans les pays chauds dorment plus que les autres ! Moi ça m'endort en tout cas. Je lève sur lui un regard tendre parce que bon, honnêtement j'y crois pas trop. Te casse pas la tête, Slavo, on organisera ça quand les chose se seront tassées.

—Hé, j'ai quarante balais et il fait quarante degrés ! Évidemment que c'est épuisant, srce, t'as une forme olympique. Mais je tiens parole mon amour ! Du mieux que je peux.

Je ne cherche pas à insister, notre situation est bien trop précaire pour ça. Pourtant avec mon entêtement de Slave, je sais déjà que je ne peux pas ne rien faire. Parce qu'elle me l'a suggérée avec cette petite voix là, celle de princesse abandonnée, mignonne, adorable, qui me fait fondre et puis le programme est plaisant même s'il est aussi un peu terrifiant. C'est con à dire, mais j'ai peur de trop de bonheur !

Quand le gamin a fini de manger, on se prépare doucement pour aller au Boyuyu où on croisera surement son père - ou pas. En tout cas, on aura un truc à bouffer et c'est bien là ce que j'attends !