D'accord, mais est-ce que tu baises ? / Niisha

Tsarine

J'ai jamais été autant conscient de la durée de vie limitée de ma batterie de téléphone depuis que j'ai plus vraiment de prises partout pour le recharger ; il faut que j'en parle à Niilo.
J'ai fermé le vieux bunker dans lequel on a établi nos quartiers pour essayer de combattre la chaleur, et j'suis grosso modo assis au-dessus de la maison avec Carol & Lester, les deux hippies d'à côté qui ose croire que leur fils tout crade s'entend bien avec la mienne.
Disons que Nadeshda en bonne princesse aime bien le martyriser, je crois que ça sera plus juste.

« Bah il faut les arroser, c'est sûr, mais tu sais c'est des plantes qui aiment la chaleur à la base... Minette, sois sage un petit peu. »

Elle m'adresse un éclat de rire tout en me jetant sa peluche sur les genoux, avant de reprendre son activité de dessin dans la poussière ; cette gosse m'épuise. Je crois que Niilo est occupé avec Yng à regarder la voiture qui a un souci. Et comme on doit aller en ville dans peu de temps notamment pour trouver comment rafraîchir un peu l'atmosphère dans le bunker...

Je relève le regard vers mon mari qui s'amène, faisant se tourner Lester & Carol.

« Alors ? On a plus de carrosse ? »

Bah ouais, j'suis toujours une princesse.

STAFF - Froufrou Dramatique

-La putain de sa mère !

Le moteur crachote en réponse à l’insulte balancée en norvégien de la part de ta fille aînée. En culotte et soutif, la tête dans le capot du Land Rover, Yngvil par quarante degrés s'acharne sur la bagnole après que tu lui as passé le relais. Des longs cheveux nattés en le seul élément absolument impeccable de son apparence, elle finit par se redresser, le souffle court, essuyant son front d’un avant bras noir de cambouis.
Tu hausses les épaules.

-C'est pas grave on va trouver une solution.

Yngvil lève les bras et rabat avec colère le capot de la voiture sur le devant pour le refermer. Tu finis de récupérer les choses qui restaient dans la voiture pour les transférer à l'intérieur du bunker, et referme le carrosse qui a plus l'allure de la citrouille après minuit que de celui qui amène Cendrillon au bal après avoir fait toute cette route. Vous avez été retrouvés sur le chemin et pas dans les meilleures conditions.
Tu regagnes la proximité de ton mari pendant que Yngvil descend plusieurs sacs en bas.

-Nope je le crains.

Nadeshda tend les bras vers toi et tu la soulèves contre ta poitrine.

-Elle a pris cher avec le voyage, le moteur a cané. Fallait bien qu'elle nous lâche à un moment. Faut trouver un autre moyen d’aller en ville.

Tsarine

Vu ce que cette pauvre voiture a vécu pendant le voyage, mais que je ne détaillerai pas parce que Carol & Lester n'ont pas à savoir dans quelles circonstances on a traversé le pays. Cette fouine de Carol, qui ferait mieux de s'occuper de ses cheveux filasses, a bien voulu savoir pourquoi on était venus s'enterrer ici avec deux gamines, mais j'ai esquivé la question avec mes talents de conversation noble.
A savoir, j'ai répondu « tiens prend du thé glacé, m'ennuie pas ». Elle se l'est tenu pour dire, du coup.

« C'est pas très étonnant. »

Minette se pelotonne contre son père sans paraître se rendre compte qu'il fait bien trop chaud pour des câlins – ma digne fille ! – et j'ai un léger soupir ; il va falloir que je trouve une autre façon d'aller en ville.
On doit absolument isoler ce bunker, et ça serait génial d'avoir au moins un peu d'électricité. Lester se racle la gorge avec son air important qu'il fait parfois ; je suis sûr que ce mec était prof de fac avant me demandez pas pourquoi.

« Si vous promettez de ne rien casser, on peut vous prêter le van Volkswagen, qu'est-ce que tu en penses ma caille ? »

La caille fait la moue donc j'aide pour la décider :

« C'est moi qui conduirais, t'en fais pas. »

ça se voit qu'elle me connaît pas, parce qu'elle a l'air rassurée que je dise ça.

« Tu sais de quoi y a besoin pour réparer la caisse chéri ? »

STAFF - Froufrou Dramatique

La chaleur doit court circuiter ta tsarine de mari à force parce qu'il ne réagit qu'à peine, sans râler comme il le fait d’ordinaire quand quelque chose est vraiment chiant. Nadeshda doit beaucoup aider à son manque de forme également, et elle se serre contre toi malgré la chaleur. Sa peau nue colle rapidement à celle désagréablement ruisselante de ton torse, mais tu encaisses parce que c'est ta fille.
Tu réprimes un petit rire quand tu vois que les deux acceptent de prêter leur van parce que Alyosha a semblé les rassurer ; ils ne l’ont pas vu conduire ça se voit…!

-Faut changer le moteur, ça va nous coûter une blinde en ville, je vais voir si on peut pas négocier par ici.

Nadeshda a eu son compte de câlins et redescend, tandis que Yngvil refait surface, guerrière malgré sa tenue (ce sont ces chaussures de secu qui font tout). Sa peau blanche de russe a déjà commencé à virer miel.

-J’ai des nouvelles de Fayne ! s’écrie-t-elle.

Tsarine

« Tout le moteur ?! » je m'écrie.

Ah ouais mais non, là elle fait chier la bagnole ! Carol était en train de m'expliquer que si on trouvait de la bouffe bio on pouvait la ramener ça serait pas mal, et je lui réponds distraitement :

« T'en fais pas, mon mari a un radar à magasin bio. »

Elle a un léger rire qui sait pas trop où il en est, et je tends la main à Nadeshda qui veut m'offrir un caillou qu'elle doit trouver joli. Une vraie future décoratrice d'intérieur, cette gamine. Elle repart en piaillant un truc à l'intention de l'autre gamin, et je suis à peu près certain qu'elle l'a traité de manant en russe.
Je vais rien dire et partir du principe que Lester n'enseignait pas la littérature russe à l'université.

« Vaut mieux chercher ici ils auront ptêt au Buyuyu. »
« Boyuyu », me corrige mon insolente mouflette, qui apprend décidément trop vite, trop de trucs.
« Tu veux que j'aille demander ? J'ai encore deux trois trucs à troquer, j'pense, si j'cherche bien. Ah ? Alors Yng ? »

STAFF - Froufrou Dramatique

Ah ! Il était temps que ton mari réagisse. Tu acquiesces, l’air désolé et épuisé par cette chaleur écrasante à laquelle il faudra bien que tu t’habitues par la suite. La remarque d’Alyosha sur les magasins bio est ponctuée d’un sourire fané de ta part.

« J’ai pas trop fait le tour de la ville encore, mais t’inquiète, si on trouve on te ramène ça. »

Il est apparu rapidement que Slab City fonctionnait énormément sur le partage à partir du moment où les habitants avaient confiance en vous...ou si on savait bien négocier. Inutile de préciser lequel de vous deux a gagné la confiance et lequel de vous deux se démerde le mieux avec le marchandage.

« C’est ce que je pensais ouais. Après j’ai fait crédit à un client pour le peyotl l’autre soir et... » Tu réponds d’un regard agacé à ton mari que tu sais pas adorateur du tout de ce principe. « Ca vaaa c’était trois fois rien. En attendant maintenant il nous doit un truc. Je suis sûr qu’avec le rappel de la dette et un sourire ça peut passer crème. »

Tu siffles.

« Minette ! Reviens ici ! »

Elle te lance son regard de canaille qui teste son père, tandis qu’Yngvil s’approche de toi, téléphone à la main. Tu t’en saisis, par sûr d’y croire.

« Fayne arrive. »

Tsarine

J'aime pas du tout l'expression de Carol à la promesse de Niilo. J'espère qu'elle est consciente qu'il lui a pas promis de levrette claquée, parce que c'est pas le cas ! Et cette andouille de Lester qui ne voit pas l'oeil de sa femme qui frise, quel crétin morveux celui-là.
Je ne dis rien, portant le regard sur ma gosse qui s'éloigne bien ostensiblement avec des rires amusés, et est très consciente que Niilo va la rappeler. Mieux, ça la fait encore plus marrer.

« Nadeshda, on t'a parlé. »

Elle pouffe, mais consent à revenir vers nous, mais un tout petit peu. Je tourne un regard bleu foncé blasé vers Niilo quand il déclare avoir fait crédit à quelqu'un ; j'adore quand il m'écoute absolument pas, comme ça.
Il coupe toute protestation, et je secoue légèrement la tête, refusant de me disputer avec lui devant Lester & Carol.

« Okay, okay. S'il a ce qu'on cherche, c'est pas plus mal, mais c'est toi qui te chargeras du sourire. »

Je me redresse quand Yngvil s'approche en déclarant que Fayne arrive ; je me l'étais un peu sortie de la tête, pas que je ne l'aime pas au contraire, mais son sort occasionnait bien des inquiétudes. Je ne savais absolument pas où elle était et on est partis de NY pour fuir des gens puissants, donc sa survie était forcément un peu... questionnée.

« Elle sait quand elle arrive ? Il faut qu'on range la Jungle ! »

Minette se redresse, s'écriant « je t'aide ! »

STAFF - Froufrou Dramatique

Nadeshda obéit toujours un peu plus à Alyosha – ou Yngvil – qu’à toi. Quand elle sera adolescente viendra le moment où elle te hurlera dessus en te disant qu’elle te déteste et que de toute façon t’as pas d’ordres à lui donner, vu que t’es pas son père. Pour l’instant, elle fait juste la chipie ; vous vous prendrez la tête plus tard sur ces histoires de paternité revendiquée.

« Ne t’en fais pas. Et je vais même emmener Norne et Nell pour être certain d’avoir de bons arguments pour le convaincre. »

Tu lui accordes un clin d’œil ponctué de ton sourire ravageur – est-ce que Carol a frétillé ?! - avant que Yngvil ne te transmette le message de Fayne. Ton téléphone a lâché quelque part pendant ta fuite et vous êtes désormais deux sur celui de ta fille. Tu essaies de convaincre cette dernière de s’en séparer afin de minimiser les potentiels de recherche faits sur vous, mais d’une part une fille de son âge ne laissera jamais son téléphone, et surtout Alyosha stresserait trop de ne pouvoir te contacter si besoin.

« Non elle ne sait pas, apparemment elle a fait du stop depuis New-York. » et elle a eu la bonne idée d’écrire ses messages en Norvégien. « Mais elle dit qu’elle est proche d’ici. »

Minette, très heureuse de réaménager l’intérieur de la Jungle, se manifeste. Tu rends son portable à ta fille qui passe autour de ses hanches une ceinture de balles permettant de charger son flingue. Elle est presque habillée comme ça.

« Bon, je vais au Boyuyu et on se retrouve là pour aller en ville ? »

Tsarine

« Oui emmène-les », je fais dans un sourire à mon mari, qui y répond largement, faisant presque glousser Carol.

Je la calme dès que tout le monde a le dos tourné d'un regard plus glacial que la perspective de la Neva un petit matin au mois de février ; tu touches à mon mari connasse je t'arrache la gueule. Elle a un rire nerveux, et je détourne les yeux en me disant que j'ai imposé mon point de vue, avant de me lever pour attraper ma mouflette :

« Oui on a qu'à faire ça ! Mais non j'oublie pas ton Chuma, regarde je l'ai. »

Minette le veut absolument – Chuma c'est son doudou – et je lui file avant de descendre la volée de marches qu'on a construit et qui mène à l'intérieur de la Jungle. Les plantes se froissent sur notre passage, et je redresse la feuille immense d'un avocatier qui a bien repris et qui est en plein milieu du passage.

« Bon. On va créer un endroit à Fayne où dormir, hmm ? »

Nadeshda approuve et dépose son Chuma dans un pot, s'attirant un soupir de ma part, alors que je commence l'inventaire de ce dont j'aurais besoin en ville pour la Jungle.

On a fini une heure et demie plus tard, et après avoir fermé le bunker et emmené avec moi Minette, Ragnarok et Nass qui voulaient venir, j'emprunte les clés à Carol qui essaie de m'assurer qu'elle ne voulait pas draguer mon mari.
Je ne l'écoute absolument pas, à peine poli, et vérifie l'état du van en fouillant partout, la gamine installée à côté de moi et les spitz couchés au sol avec un sourire immenseeeeeee, ravis de partir en ballade.

Quand Niilo arrive, Minette lui dit que Carol le drague.

« Nad, chut. T'as trouvé chéri ? »

STAFF - Froufrou Dramatique

Rodrigo est un mexicain échappé de taule qu’il ne vaut pas chercher, avec son physique sec de combattant des arènes et sa peau marbrée de tatouages, mais le regard noir de ses petits yeux enfoncés dans ses orbites qui ont pris quelques coups semble s’adoucir quand il te voit ; question de respect ou de compassion méprisante, tu ne saurais le dire, dépourvu de psychologie que tu es. Le caractère sage de Norne et Nell qui tout de même en imposent, ainsi que ta capacité à t’exprimer de manière ferme mais diplomate, font que l’affaire est rondement menée. Tu acceptes un verre d’alcool pour conclure cet accord, dont tu te débarrasses discrètement par la suite.
Tu ne bois déjà pas par -40 en Norvège, alors par +40, laisse tomber.

Les deux chiennes de garde trottinent nonchalamment autour de toi quand tu reprends le chemin du bunker, ayant laissé Yngvil aller au boulot : une armurerie sommaire aménagée dans une carcasse de vieux bus scolaire. Pas question pour ta fille de déprendre de vous, ou d’habiter avec vous dans le bunker sans rien glander – ça pour le coup, elle le tient de sa mère.

« Presque. » tu réponds quand ton mari t’apostrophe, répondant à ta fille d’un sourire – tu te fais tout le temps draguer, même approchant de la quarantaine. « Il y a un genre de gros débarras près de la frontière où bossent des ferrailleurs, il y va en fin de semaine. Il me ramènera ce qu’il faut. En attendant il faut se débrouiller avec...ça. » tu désignes le van qui vous a été prêté. « Salut Ragnarok. »

Le clebs sort la langue, perpétuellement heureux.

Tsarine

J'ai un grand soupir théâtral quand il désigne le van, avant d'attacher ma gamine qui coince sur Chuma dans la ceinture de sécurité en me disant très sérieusement qu'il ne faut pas qu'il ait de « traunatisme crâmien » si on a un accident.

« Traumatisme crânien, chérie. Et on n'aura pas d'accident, c'est moi qui conduis. »

Elle m'épuise, vraiment, je suis super heureux de l'avoir mais elle réfléchit vraiment trop vite ; dire que ma mère m'a toujours pris pour le roi des imbéciles, apparemment mes gènes sont un peu plus intelligents que moi, ou Nessie a fait des miracles.

« ça ira, tant qu'on garde le Rover, je me vois pas vivre sans bagnole ici. »

Je mets le contact, faisant gronder le moteur empoussiéré du van, qui toussaille de dingue, semble éternuer un grand coup et enfin ronronne régulièrement.

Ragnarok couine de joie à la salutation de son propriétaire, battant du pompon en balayant le museau de sa fille qui grogne de sa voix suraiguë pour signaler qu'elle est là. Ma perpétuelle angoisse revient.

« ça craint rien d'aller à la ville d'à côté, hein ? »

STAFF - Froufrou Dramatique

Tu couves du regard Nadeshda qui fait bien attention à prendre soin de son Chuma, avec un vocabulaire qui montre clairement que d’une part elle est intelligente, d’autre part que vous parlez suffisamment autour d’elle pour qu’elle intègre des tournures extrêmement évoluées pour son âge. Tu aurais répondu une remarque terre à terre du genre « mais c’est une peluche ! », mais Alyosha te devance en répondant de manière...abstraite parce que cet homme conduit...tout à sa manière, on va dire.

« Non clairement. »

Le moteur tressaute tandis que ton mari met le contact, ses mécanismes se mettant en branle lourdement sous la chaleur du désert. Tu abaisses un pare-soleil qui semble sur le point de te tomber sur les genoux, et un collier de...dents ? Chute sur tes cuisses. Tu le récupères et le fais jouer entre tes doigts, avant de le donner à Nadeshda qui le réclame comme un nouveau joujou.

« Ca craint d’exister, ici. » rectifies-tu. « Mais c’est toujours mieux que prendre le risque d’être surpris et poursuivi ailleurs. »

Tu jettes un regard à Nadeshda qui joue de manière très intéressée avec le collier, presses la cuisse de ton mari.

« Je suis là. Il ne t’arrivera rien, tant que je suis là. »

Tsarine

Il n'y a pas grand-monde sur la route, on est très, très loin de l’effervescence new-yorkaise quand on sortait de la ville ; d'un autre côté y a tellement tout à NY qu'on sortait jamais de la ville sauf pour aller en weekend dans les environs, et c'était rare.
Même l'avion on pouvait le prendre là-bas ; aller faire les courses dans la ville d'à côté en voiture, c'était pas vraiment ma vie avant qu'on ne doive s'enfuir.
Je crois que mon cœur se rappellera toujours du presque arrêt cardiaque que j'ai fait en constatant que le Chat était l'objet d'une fusillade avec ma famille dedans. Niilo me sort de ces mauvais souvenirs comme s'il le sentait en me serrant la cuisse, et j'ai un léger sourire :

« Oui. Oui, je sais. Je veux qu'il n'arrive rien à personne, c'est tout. »

J'étais déjà angoissé avant mais alors depuis qu'on a Minette, … ça s'est un peu transformé. Je suis encore plus stressé mais je gère un tout petit peu mieux parce que si elle a besoin de moi, c'est pas le moment de péter une crise d'angoisse. Je jette un coup à son nouveau jouet, grimace : c'est dégueulasse !

« Tu penses pouvoir isoler le bunker ? Le top ça serait de faire un peu baisser la température, et je me demandais si on ne pouvait pas l'isoler un peu comme une maison. On perdrait de la place mais... » j'ai un haussement d'épaules.

Minette réclame de nouveaux poissons, enjouée.

STAFF - Froufrou Dramatique

Ton étreinte se raffermit l’espace d'un instant avant de se dissoudre ; il fait tellement chaud que vos câlins en sont devenus finalement assez rares, alors chaque marque d’affection en ressort plus intense et sincère qu'autrefois. Au delà du fait que vous avez une fois de plus failli mourir bien sûr.

-Nous allons faire de notre mieux. J’ai de la noblesse russe sous mon toit, tu crois vraiment que je ne vais pas prendre toutes les précautions possibles ?

Tu restes le soldat de la tsarine, non mais !
Et cela vaut pour Nad autant que pour ton mari. Tu replaces derrière ton oreille une mèche qu'une bourrasque engouffrée par la fenêtre est venue prendre pour jouet, tends la main pour maintenir Nadeshda quand tu vois apparaître un petit obstacle sur la route. Le van se secoue lourdement puis reprend sa route sous le soleil de plomb.

-On passera pas notre vie ici. Quand tout se sera tassé, je t'emmènerai en Norvège et il n’arrivera plus rien à personne.

Tu retires le collier bizarre à Nad qui commençait à le mettre à la bouche, ignore sa protestation en le rangeant.

-On va perdre de la place mais c’est une bonne option, durable et pas trop chère. Je devrais pouvoir m'en charger. Je vais faire un nid à Fayne aussi.

Tsarine

Ma fille – ma digne fille ! – a un piaillement de bonheur quand le van encaisse une grande secousse, mais je fais semblant d'être désolé avec une petite grimace :

« Désolé. »

Je reprends ensuite le sujet de conversation précédent, faisant un sourire sans quitter la route des yeux parce qu'une bestiole que j'ai pas eu le temps d'identifier l'a traversée en courant et que je ne veux pas l'écraser.

« Je sais, je te fais confiance. »

Je ne précise pas qu'il me connaît et que du coup je vais probablement angoisser pendant très longtemps à cause de tout ça.

« Ouais. Parlant de ça, tu sais ce qui serait cool, c'est que quand on aura un peu de blé de côté, on trouve un deuxième bunker. Parce que niveau intimité j'vais vite être carrément dépassé moi. J'adore les filles mais... »

Je forme les mots sans les prononcer parce que Minette a une manie très chiante de retenir les expressions qu'il ne faut pas.

« Ta queue me manque. »

STAFF - Froufrou Dramatique

Ton regard se teinte d’une lueur étrange qui montre que tu as parfaitement compris ce qu'il vient de dire. Ton sourire, lui, lui répond très simplement que c’est réciproque. Nadeshda lève le nez, semblant se demander ce que vous racontez.
Malgré tout il y a certaines choses bien à vous que vous parvenez heureusement à garder secrètes.

Si la ville est considérée comme tel c'est parce que les lieux qui la constituent semblent beaucoup plus solides et possèdent électricité et eau courante, des luxes que vous n’avez plus depuis que vous avez fui et que certains éléments qui valaient cher chez vous sont simplement partis en fumée. Le van s’incruste toutefois mieux dans le paysage que le LR, quoiqu'il annonce directement la couleur au sujet des personnes qui sont dedans.

-T'avais un plan particulier ? demandes-tu.

Les zones d’ombre, plus nombreuses, sont un véritable paradis que tu accueilles avec plaisir. Quand vous vous arrêtez, les chiens sautent du van dès lors que la porte leur est ouverte, jappant leur bonheur à qui veut, ou ne veut pas, l’entendre.

Tsarine

Vu le pétillement sympathique, il a compris ! J'ai un sourire suffisant et un peu rêveur, que je garde tout le long de la route jusqu'à la ville.
Nadeshda s'amuse, en descendant du van, à me sauter dans les bras dans un cri heureux. Si c'est pas à cause d'elle, c'est à cause des deux spitz qui à leur habitude font un potin d'enfer en essayant de rivaliser ; y a pas de doute j'adore notre discrétion...
Je réceptionne donc ma gosse, la calant ensuite sur ma hanche.

« Oh non ! Chuma ! »

Je me penche pour ramasser le pauvre Chuma qui s'est sans doute fait un traunatisme crâmien en tombant d'aussi haut, mais Minette le cale sous son menton avec affection, donc, ça ne doit pas être mortel.

« Il y a une espèce de vendeur d'un peu tout, débarras, droguerie, quincaillerie... je pense qu'il aura ce dont on a besoin pour isoler le bunker. Et je fantasme d'un café dans un bar ! »

Les deux spitz nous suivent en secouant joyeusement le pompon, ravis de se promener, sans laisse parce qu'il en ont totalement pris l'habitude.

STAFF - Froufrou Dramatique

Tu as un moment de stress quand ton mari, toujours dans sa grande discrétion, s’exclame au sujet du doudou de votre fille. Vous avez merdé sur ce coup, car vous n'en avez qu'un seul exemplaire ; si par malheur elle le perd, vous êtes dans la merde. En même temps vous n’en avez toujours eu qu'un et s’il avait eu un frère jumeau pas sur que Yngvil aurait pensé à l’emmener le soir où elle a fait votre sac en vitesse parce que c'est la plus rapide de vous trois.
Fort heureusement le doudou est juste tombé par terre ; ouais, la gravité des crises d’angoisse change un peu quand on a un môme.

Tu éclates de rire en commentaire sur l'histoire du café, passes un instant ton bras contre ses reins pour l'emmener avec toi.

-Va pour le café, viens on va chez Queenie.

Il fait un peu plus frais quand vous pénétrez dans le fameux dinner, où circulent les charmantes serveuses en petites jupettes et patin à roulettes, même si on sent que la climatisation si elle existe va pas tarder à rendre l’âme. Nadeshda récolte l'attention d'une petite serveuse à couettes, tatouée de partout, et l'insulte en russe (on ne fait pas un compliment avec ce regard).
Toujours est-il que même si ce café n’est pas le meilleur que vous avez pu avaler dans votre vie, il passe assurément bien à côté des moyens archaïques que vous avez au camp depuis quelque temps…

Tsarine

Nasdrovie et Ragnarok sautent sur la banquette, et le petit orange se couche en mettant sa tête en travers des genoux de Nad, ne protestant même pas quand elle lui tire une oreille pour le caler comme elle veut.
J'avais un peu peur de la cohabitation de Minette avec les animaux, mais ça se passe très bien – hormis mon pauvre Nemo qui des fois pique des crises de jalousie terribles. Je m'installe sur la banquette qui gagnerait sans doute à être rembourrée – et changée de couleur si on veut mon avis... – calant un talon non loin de mes fesses.
J'ai dû abandonner les costards trois pièces à New York en partant ; en fait j'en ai encore un que je portais quand on est partis, mais j'ai racheté des jeans sur la route, et des t-shirts. Plus exactement j'essaie d'avoir des t-shirts sans que Minette ne me les pique parce qu'elle aime dormir avec...

Bon là ça devrait aller. Je donne un gâteau à ma fille qui le mâchonne avec application, les deux spitz évidemment au taquet si jamais des miettes tombent – et elles tomberont.
J'ai un soupir de satisfaction en buvant le café même si leur perco mériterait un petit nettoyage.

« J'ai peur de m'ennuyer un petit peu à Slab, tu sais, la Jungle mérite pas tant de soins... »

Je laisse traîner ma phrase, parce que je m'occupais de la précédente, avec deux jobs à temps complet, alors oui effectivement après la fuite, la fièvre, et la peur, je me trouve un petit peu... désoeuvré.
J'aime m'occuper du bunker, de Minette, et des animaux mais j'ai l'impression de ne servir à rien, et ma dévorante énergie n'aime pas trop ça, en fin de compte.

« J'me demandais si j'allais pas travailler un peu à la bibliothèque de Slab... »

STAFF - Froufrou Dramatique

Très honnêtement, tu t'attendais à cette remarque. Tu connais Alyosha depuis un moment maintenant, et tu te demandais sincèrement quand est-ce qu'elle allait tomber. Alyosha est perpétuellement stressé. Et paradoxalement, il a besoin de stress pour vivre. Sans aller jusqu'à la fusillade dont le Chat a été victime, tu sais que ses multiples boulots et occupations le tenaient en haleine quand bien même ils nécessitaient qu'il se came et boive mille litres de café.
Tu t'apprêtes à dire que Minette aussi demande de l'attention, mais tu es fauché dans ton élan par son idée. La bibliothèque de Slab City est aménagée dans une petite carcasse d’on ne sait trop quoi et elle fonctionne en autarcie, comme beaucoup de choses ici.

-C'est une bonne idée, finis-tu par dire. C'est quelque chose qui te ressemble bien.

Tu avales une gorgée de ton café avant de poursuivre avec un rire.

-Attention hein c'est la petite bibliothèque de quartier, tu vas certainement croire qu'ils manquent de culture ici.

Tsarine

Niilo a l'air de vouloir répondre quelque chose mais je suis trop rapide avec mon idée, et il s'arrête... avant de dire que c'est une bonne idée. Je ne sais pas à quel moment son avis a pris une telle importance dans ma vie, mais je suis soulagé qu'il trouve que c'est une bonne idée.

« Oh oui je sais. Mais vu la population qui réfléchit je suis sûr que ça sera intéressant comme livres, et ceux qui n'y seront pas je les rajouterai. »

Je fais un sourire à mon mari, alors que Minette mâche son gâteau et en donne généreusement au spitz. J'avale une nouvelle gorgée de café.

« Je pourrais emmener Minette avec moi, je lui montrerais des livres, ça lui sera très profitable. »

Plus profitable en tout cas qu'étaler des miettes sur une banquette en vinyle à la couleur atroce. Je l'arrête dans son mouvement et elle lève son grand regard bleu foncé vers moi interrogativement, eeeeeeeeet je jure que mon cœur se casse un peu la gueule comme à chaque fois qu'elle me regarde avec cet air de confiance absolue et d'interrogation.

« Ne fais pas ça chérie, d'accord ? »

Elle acquiesce alors que Ragnarok nettoie la banquette à coups de langue.

STAFF - Froufrou Dramatique

Tu acquiesces.

-C’est une très bonne idée.

Il faudra faire attention à Minette justement parce qu'il peut arriver n’importe quoi. Mais aussi bien qu’Alyosha ayant appris à être partout et tout le temps avec la naissance de Nadeshda, toi tu as dû apprendre à ne pas tout le temps les avoir dans ton viseur avec ta notion de garde du corps bien ancrée en toi après ces années passées au Bronx. Alyosha saura prendre soin de la Minette comme la prunelle de ses yeux, même ici. Il faut juste que tu l’intègres.
Ton regard attrape le sien, plus sombre et plus bleu encore, grandi par l’interrogation, qu’elle lève sur son père.
Putain qui aurait cru que la tapette russe tapinant pour ta cousine et indépendante au possible deviendrait cet homme d'affaires marié et père de famille ?

-Elle aura vite lire, la connaissant. Elle est très intelligente.

Là, peu de doute, c’est probablement héréditaire.

Tsarine

Il confirme simplement mon idée, et alors que Minette me regarde avec ses grands yeux de bébé – même si elle parle bien, même si elle est géniale, ça reste une toute petite fille qui a besoin de ses parents. Je souris à ma fille qui glousse en réponse avec son Chuma tout crasseux qu'on va devoir laver bientôt laver calé sous son menton.
Elle passera certainement la lessive plantée devant la machine inquiète pour son doudou. Je vais ptêt le laver à la main.

« Je n'ai aucune notion pour apprendre à lire à un enfant. Mais je suis sûr qu'ils ont des bouquins là-dessus à la bibliothèque, si jamais ça l'intéresse je pourrais l'aider. »

Pour le moment elle a plus envie de terminer son gâteau, et moi mon café, donc on s'entend très bien tous les deux comme il se doit. J'avale la fin du liquide, et repose la tasse avant d'appeler une serveuse à jupette qui miracle est plus intéressée par Minette que par Niilo ou moi.

Du coup je suis encore de bonne humeur quand on ressort du dinner, et qu'on prend la direction du magasin général – on va dire que c'est ça – crasseux et encombré. Nad glousse d'approbation devant les plantes, mais je la reprends gentiment ; j'en ai assez chez moi.

« Alors tu veux quoi pour isoler ? Nasdrovie, viens ici. »

La chienne blanche me revient dans les jambes avec un couinement.

STAFF - Froufrou Dramatique

-Tu t'y prendras très bien parce que tu es son père. Moi c'est ma mère qui m'a tout appris.

Tu triches un peu parce que tu as une mère conteuse qui transmet avant tout une tradition orale et c'est en suivant sur le papier les mots que tu connaissais par cœur dans ta tête que tu a pu relier les deux.

-On ne sait pas combien de temps on va rester ici alors il faut se préparer à l'éventualité de lui apprendre nous mêmes les bases de la vie. Tu feras ça très bien.

Tu termines ton café et percute que Alyosha est de meilleure humeur que d'habitude sans que ton manque d’imagination et de psychologie n’y trouve une explication rationnelle et simple. C’est ainsi que vous vous retrouvez dans cette immense caverne d’Ali-Baba avec pour tâche d'y trouver de quoi isoler un bunker, et de manière de faire que des souvenirs fugaces de l'ancienne Jungle. De Clyde et Valentina.
Pas facile.

-Attention, préviens-tu.

Un mouvement se propage dans un tas de plantes et soudain un pot se casse la gueule sur le sol, laissant passer la truffe humide d'un animal qui se presque vers Nadeshda.

Tsarine

J'aime bien comme Niilo a des certitudes comme ça dans la vie, sans que je n'ai aucune idée d'où il les tire, notons bien – mais ça fait plaisir à constater, qu'il croit en moi de cette façon-là. Je ne pense pas avoir level up en Killy Dahl par la magie de la parentalité, mais bon, je peux essayer d'apprendre à lire à ma Minette si elle en a envie, je ferais comme d'hab et chercherais à peu près partout des réponses à toutes les questions qui me viennent.

Une fois entrés dans l'entrepôt d'un magasin qui je constate vend aussi des fringues d'inspiration militaire... Non attend c'est des vraies rangers ça ? … ça pourrait m'être utile, parce que le sable avec mes baskets c'est super chiant.
J'ai laissé Minette marcher à travers les allées, elle est accompagnée de Ragnarok & Nasdrovie – qui la trouvent immanquablement plus marrante que nous, haaaa, l'esprit joueur des spitz – et relève les yeux quand mon mari fait « attention » de sa voix calme et contrôlée d'iceberg.

Un bestiau sauvage sort des pots de plantes renversés dans un hurlement sauvage, déclenchant les aboiements furieux des spitz... et Minette qui se met à pleurer, bien sûr.
En deux pas j'ai récupéré ma gosse, ce qui n'empêche pas le bestiau sauvage de se cogner à moi en manquant son freinage, et il tombe lamentablement le cul passé entre les pattes avant dans un dérapage incontrôlé.

Bon en manière de fauve c'est une jeune chienne qui appartient apparemment au propriétaire des lieux dont l'énorme voix résonne dans tout l'entrepôt :

« MISSY TU VIENS ICI ! »

La chienne glapit et file, mais dans le sens opposé. Nasdrovie a l'obligeance de se taire enfin, me jette un regard tout fier d'elle, et Minette s'accroche à moi, ne voulant plus marcher. Tu m'étonnes, si c'est pour se faire manger par des chiens.

Comme j'arrive pas à me décider sur les rangers, j'emmène ma troupe jusqu'au rayon quincaillerie où on retrouve Missy qui doit guetter un trou de souris, le cul en l'air. Ragnarok et Nass vont l'aider, pensant que c'est un super jeu.

« ça m'rappelle quand on construisait la Jungle », je fais remarquer « j'avais emmené Nass aussi, mais dans mon sac. »

» Okay on va parler du fessée, fessée, fessée... FECEPS / Niisha
» mais hurle. (MEREDITH)
» Mais qu'est-ce que tu connais, toi, à l'âme des hommes, hein ? / Legenko
» Dei || « Coupez moi la tête si vous voulez, mais ne me faites pas de mal ! »
» MAMA / j'ai voulu la diriger chez elle mais il y a le cran de sûreté