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 Home sweet home - Slavina

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MessageSujet: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:04


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27 juillet - 17h50

Je suis derrière le van en train de pousser l’unique roue accrochée qui menace de ne pas le rester longtemps ! Ce qui ne serait pas grave en soit, je veux juste que le van décolle son cul de ce putain de sable ! Je gueule à l’attention de Ryan par dessus le bruit du gros pick-up “vas-y, ça bouge, ça va être bon ! Encore !” Et d’un coup ça se décolle dans un soubresaut qui manque de me faire tomber. J’ai un cri de victoire même si la roue, elle reste sur place. Mais c’est un détail ! Un franc sourire étire mes traits fatigués, j’ai bossé comme un damné pour être prêt pour ce soir ! Après encore beaucoup d’efforts, on arrive à transporter la caravane à l’emplacement rêvé. Je voudrais aller chercher Nina au Queenie pour l’amener ici, mais j’ai trop peur qu’on nous pique emplacement et caravane. Faut quelques jours pour que les résidents assimilent que c’est à nous. Alors je demande à Ryan de passer dire à Nina qu’elle peut venir à l’arbre aux fantômes ! C’est comme ça que je l’appelle, elle comprendra.

Pendant ce temps, je monte la tente près du van, tout le monde sait que c’est la nôtre. Et je commence à décharger la caravane de tout ce qu’on a mis dedans pour récup’. Des tôles, des portes, des pieds de tabourets, des trucs à réparer (je ne sais pas s’ils peuvent l’être, mais en tout cas, on les a pris, par exemple y a un grille pain et une table à trois pieds.) Je chasse quelques petites huit pattes, les annihilant soigneusement quand j’en vois une. Je suis impatient que Nina arrive que j’ai un regard d’énergie malgré la crasse, la sueur et l’état général dans lequel je suis, lessivé mais pour la première fois depuis qu’on est ici, satisfait d’un boulot accompli. Je jette de fréquents regards vers le chemin par lequel, en toute logique, elle va arriver. ​

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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:04

Je suis soulagée parce que j’ai pu parler avec Queenie ce matin, et qu’en effet la fille qui jusque là faisait le service de nuit va partir. Les horaires ne lui conviennent plus, je crois qu’elle veut juste changer de boulot en fait, je n’ai pas demandé. Quoiqu’il en soit, me faire changer ne lui pose pas de problèmes, elle a moins de mal à trouver du monde pour bosser la journée de toute façon. J’ai pu voir avec elle le détail des horaires… théoriques. Aujourd’hui, c’est donc la dernière fois que je suis de journée -sauf exceptions- et dès demain je pourrais commencer le service du soir. L’idée de passer plus de temps avec Slavenko ne me fait plus si peur, au contraire je crois même que je m’impatiente… L’appréhension est toujours là, bien-sûr, mais elle ne prédomine pas sur le reste, ce qui est un sacré progrès. C’est Ryan qui vient me chercher, ou en tout cas me prévenir parce qu’il arrive un peu en avance et que je ne peux pas m’absenter tout de suite. Mais je suis heureuse d’apprendre qu’au moins, ils ont réussi à déplacer le van !

Il est 18h05 quand je file, pour une fois je ne suis pas en retard, et je presse le pas pour gagner le point de rendez-vous, qu’on ne nous a pas volé entre temps ! Je repère la caravane de loin, et un sourire fleurit sur mes lèvres quand la silhouette du slave en sort, les bras chargés. Mon regard s’illumine en se posant sur lui et je m’approche en m’écriant : Eh, on a de l’ombre ! Rien que ça, c’est un miracle dans le coin, vous ne vous rendez pas compte !
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:09

J’ai installé la tente sous l’arbre justement, j’espère juste ne pas mettre gouré dans mes calculs pour savoir où tomberait l’ombre demain matin ! Mon regard s’éclaire de l’enthousiasme de Nina, que je n’ai vue qu’une fois que j’étais descendu de la caravane. Je dépose la dernière caisse en plastique, qui n’est pas éventrée, rien que pour ça c’est un miracle à récupérer ! On peut mettre de l’eau dedans, elle pourra baigner ses pieds, je ne sais pas, je pensais à ça… J’esquisse un sourire sans pourtant m’approcher - même pour lui dire bonjour ou m’embrasser - j’ai perdu ce réflexe. “Oui de l’ombre. D’ailleurs tu vas m‘aider.” Quand la chaleur m’a obligé à faire une pause, j’ai bricolé le cable trouvé à la décharge pour qu’on puisse y accrocher un des batiks. Vu qu’on en a pas beaucoup, on devra le décrocher pour dormir, mais c’est un détail. En attendant, on a une putain de voile d’ombrage ! “On va accrocher ça à l’arbre, et au sol pour le tendre. Où est-ce que tu le veux ?”

Une fois qu’elle a choisi, on fait plusieurs essais, Je grimpe sur un tas de planches pour accrocher le câble avant de le déployer. “Comme ça ? Est-ce que c’est dans le bon sens pour faire de l’ombre ?” J’ai jamais installé de truc comme ça, on en avait pas au campement militaire, je crois que ça aurait fait trop romano ! Enfin là avec notre caravane et nos batiks, manque plus qu’un banjo ou un violon. Une fois le cable tendu, de façon à ce que le tissu fasse un triangle, je me recule pour juger de l’effet. Entre le van, la tente et ça, on dirait un vrai campement. “Qu’est-ce t’en penses ?”
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:09

Je ne m’attends pas à ce qu’il s’approche pour m’embrasser, les baisers volés sous la tente sont restés une exception, et le simple fait qu’on parle l’un avec l’autre est déjà un progrès immense, je crois qu’il ne faudrait pas vouloir brûler les étapes… Pourtant d’une certaine façon, ça me manque, je me souviens très bien d’avant, de la façon dont je me jetais à son cou dès qu’il passait la porte de notre appartement, enroulant mes jambes autour de sa taille, dévorant sa bouche comme si je trouvais mon oxygène dans son souffle. Mais la mélancolie qui découle de ces souvenirs me fait bien trop mal, alors je me console en songeant que ce soir, les choses ont déjà évolué. D’ici quelques jours, nous aurons de nouveau une porte à passer, ça aussi c’est un progrès.

Je l’aide à trouver un emplacement pour tendre le batik, pas trop sûre de mes calculs quand à l’ombre moi non plus, mais on finit par trouver quelque chose qui semble pas trop mal. C’est bien, c’est vraiment bien. La moindre parcelle d’ombre vaut de l’or. On trouvera plein de toiles et on fera un truc immense. Quand t’auras mis les palissades. Je ne tiens pas à partager, oubliez de suite l’idée d’une vie en communauté, je crois qu’on l’aura compris. Les palissades ne nous protègeront de rien, en revanche elles nous éviteront les curieux et les visites désagréables, des gens du coin en tout cas. Il nous faudrait au moins un deuxième plaid, on n’a plus rien pour dormir… A part ma serviette de toilette, peut-être, mais elle n’est vraiment pas très grande. Je hausse les épaules, souris en avisant le van. T’as bien bossé, c’est allé vite ! Merci, d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:10

“C’est pas grave, on le décrochera tout à l’heure pour dormir, et je le remettrais demain après ton travail” Comme ça elle aura un peu d’ombre. Bon, le plaid est un peu minable d’est vrai, j’ai découpé des bandes pour nos mains hier, et il a un peu morflé. Il était déjà pas neuf… “Ouai, on essaiera de mettre les palissades assez vite. On a déjà pas de trucs pour la commencer.” C’est pour ça que j’ai pris des portes, des planches, tout ce que j’ai pu trouver d’utile. Pour l’instant, j’ai tout sorti en tas. J’essuie la sueur de mon front et ma barbe, me maculant de crasse un peu plus. “Je récupère mon sac et j’aimerais bien aller me laver…” Pas besoin de marcher trente minutes, nous sommes à côté du canal ! Ca c’est un sacré changement. Je remonte dans le van pour prendre le sac dans lequel il y a mes affaires de rechange, qui sont aussi sales que celles que je porte, vu que j’ai pas pris le temps d’aller laver mes fringues ou d’aller me laver. Je savais que j’allais bosser toute la journée, et que pour être prêt quand Ryan se pointerait, je ne devais pas trainailler.

“Dans la semaine, j’irais aider Ryan à monter des palissades en plus chez lui, c’était le deal. Ca a été facile avec son pick-up. On a attaché les câbles à ses pare-buffles. Bon, on y a laissé la dernière roue, mais elle était pas très utile. Au moins comme ça, le van est droit.” Et il faut aussi que je retourne voir Machete, pour des missions, pour qu’on ait un peu de fric même si j’appréhende de laisser Nina seule ici, dans ce lieu encore non apprivoisé. Mais j’ai appris à vivre avec cette peur. Disons qu’après ces trois jours où je savais ce qu’on faisait d’elle - Logan n’étant pas avare de détails - je suis à la fois plus, et moins flippé. Un paradoxe à devenir fou. Seulement, je n’ai pas trop le choix, il faut bien gagner un peu de thune. L’idée de Mexicali ne ma parait plus si folle en fait.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:10

J’acquiesce, c’est vrai qu’il a récupéré beaucoup de choses pour les palissades, en même temps à la décharge c’est ce qui se trouve le plus facilement, je crois bien. Tant mieux, faut que je me lave moi aussi. J’ai crevé de chaud toute la journée, comme à chaque fois, et j’ai hâte de me débarrasser de l’uniforme que je n’aime vraiment pas beaucoup. Dans une autre vie, dans notre vie d’avant, ça aurait pu être un jeu, un déguisement pour le faire fantasmer peut-être, comme celui de la secrétaire ou de l’hôtesse de l’air. Aujourd’hui c’est seulement une robe qui me colle à la peau au niveau de la poitrine alors que je meurs de chaud, et qui n’est pas assez moulante au niveau du bas, ce qui fait que j’ai toujours l’impression qu’on peut voir dessous. Oui, c’est vrai. D’ailleurs j’ai parlé avec Queenie aujourd’hui, je commence les nouveaux horaires dès demain. Du coup si tu aides Ryan dans la semaine, j’en profiterais pour fouiner un peu et voir si je peux récupérer des trucs. A la décharge, notamment, elle est immense et il doit y avoir pas mal de choses qu’on n’a pas vues. Je ne reparle pas d’aller à Niland, j’ai compris que ça l’angoissait trop pour le moment et je n’insiste pas. Je crois que je vais attendre qu’on soit allés au Mexique et je verrais ensuite.

Il récupère ses affaires, moi les miennes, et on abandonne les lieux pour aller vers le canal. Il n’est vraiment pas loin, et surtout comme il n’y a que peu de végétation haute, on a même la vue sur la caravane depuis le canal. Il me reste du savon dans le sac, je suis ravie de pouvoir l’utiliser ailleurs que dans les douches communes, et j’ai même des affaires propres… Il faut juste que je lave ma tenue du jour, tourner avec deux tenues c’est vraiment le bordel quand il fait si chaud.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:11

Je ne prête pas attention à ce qu’elle porte et la robe de chez Queenie ne me choque pas, mais je sais qu’elle a trop chaud. C’est un exploit non quand on la sait si frileuse. Ca c’était à NY, la période dont je ne veux pas parler, ni même y penser mais qui me parasite malgré tous mes efforts. Par contre, la nouvelle de son changement d’horaire me fait plaisir je crois. C’est une joie mêlée d’appréhension, mais je crois quand même que la satisfaction domine. Je pourrais faire des “passages” sans la laisser seule trop longtemps ici, c’est plutôt bien. J’ai juste peur qu’à être ensemble tout le temps, on se tape sur les nerfs. J’ai conscience d’être pénible - je le sais - parce que je suis trop inquiet, trop sur la défensive aussi, distant, et à la fois vigilant. Ce n’est pas compliqué de comprendre qu’on est tous les deux en plein choc post-traumatique. On le serait à moins.

Nous allons vers le Canal, en cinq minutes être au bord de l’eau, ça tient d’un petit miracle. Comme la veille, je m’assieds sur le béton pour ôter mes rangers. “Tu peux voir pour troquer des objets au vieux, tu sais celui qui répare tout. Peut-être bien qu’il aura des tentures…Et sinon, on ira à Mexicali bientôt” Bientôt, je me laisse ainsi une marge pour contrôler l’angoisse. C’est plus une formulation qu’autre chose, je sais bien qu’elle ne patientera pas encore un mois, mais au moins deux jours ? J’ai bon espoir. “Demain soir quand tu prendras ton service, j’irais travailler aussi.” Mais pas ce soir, je suis perclus de courbatures. Je ne suis plus en assez bonne forme physique. Je ne mange pas assez pour beaucoup de dépenses énergétiques et j’ai du mal à me remettre du séjour entre les mains de Logan. J’enlève mon pantalon pour me glisser dans dans l’eau, posant comme la veille, le glock enroulé de tissu au bord. Je frissonne de plaisir à la sensation de fraîcheur sur ma peau. Je m’asperge énergiquement, la nuque, le visage, je m’enfonce dans l’eau pour me cacher afin de pouvoir ensuite remonter un coin de tee-shirt et m’essuyer avec. Je tends le bras pour attraper mon sac sur la berge et en sortir mes affaires sales que je plonge dans l’eau. Je sécherais bien même avec mes fringues d’ici ce soir de toute façon.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:13

Pour une fois, il est plus rapide que moi à se déshabiller, d’habitude il ne se lave pas avec moi et je suis surprise qu’il le fasse. Il l’a déjà fait hier, mais je ne pensais pas que c’était acquis, d’ailleurs je ne le pense toujours pas, j’accueille chaque progression avec prudence, par peur de la chute. Je lui réponds tout en dénouant mes cheveux et en défaisant, ensuite, mes sandales. Ouais, il vient boire le café chez Queenie tous les matins… J’y serais pas le matin du coup mais je trouverais bien un moyen de le croiser au campement. Ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup d’endroits où traîner dans le coin. Cela dit, on se cantonne frileusement au campement, mais il y a pas mal de choses à faire en ville, dont certaines sont assez surprenantes. Il y a même une boîte de nuit, je n’ose pas imaginer ce qu’elle vaut, mais elle a le mérite d’exister. L’idée qu’il retourne en mission ne m’enchante pas, je me fais trop de soucis pour lui, mais je garde mes craintes pour moi, de la même façon qu’il le fait, je le sais. D’accord, j’ai vu pour mes horaires. Je fais 18h - 4h pour le moment, mais c’est susceptible de changer. Il n’y a pas vraiment de service fixe, ça dépend des employés qu’elle a au moment M et de la façon dont on arrange nos emplois du temps. Si la fille qui fait le matin ne peut venir qu’à 5h, elle décalera mes horaires par exemple. Et comme elle va embaucher une nouvelle personne pour l’un des services de la journée, je ne sais pas encore comment ça va s’articuler. Mais globalement, je commencerais entre 18 et 20h, et je finirais entre 4 et 6h. Le reste de l’année c’est différent, elle peut embaucher plus de monde, mais en plein été, la ville aussi attire moins.

J’ôte mon uniforme et je le rejoins dans l’eau, me laissant glisser en sous-vêtements. Il faut que je me lave, et que je lave la robe ainsi que les sous-vêtements, mais me montrer complètement nue devant lui c’est plus… Compliqué. Je commence par ce qui me semble être le plus simple : nettoyer la robe. De la même façon qu’il nettoie ses fringues, d’ailleurs. L’un à côté de l’autre, on lave nos fringues un peu gauchement. C’est quand même fou quand on sait qu’il n’y a pas si longtemps, c’est lui qui me savonnait… Je finis par lâcher, plus pour meubler le silence qu’autre chose : Faudrait que je négocie pour une troisième tenue…
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:33

Je lave mon treillis et mon tee-shirt noir délavé, l’autre, le blanc, je l’ai sur moi, c’est plus compliqué, mais je le frotte un peu pour faire illusion. “Hum, c’est chiant de laver tous les jours.” Mais elle a encore moins le choix que moi. A l’occasion, je peux garder mes fringues sales, de la veille, ça m’incommode, mais depuis qu’on est ici, mon odorat commence à s’insensibiliser progressivement ! Il n’est plus si délicat . Faut dire que globalement, ça pue la trans’ de partout. Le déo, on oublie dans ce trou à rats. “tu voulais te trouver des fringues pour le soir” Je soupire en regardant mon tee-shirt, moi non plus ce ne serait pas du luxe d’en avoir un ou deux de plus. Quelques hommes sont torses nus dans le campement, mais pas tant que ça. Le soleil cogne trop fort et seuls ceux qui ont la peau tannée s’y risque. J’ai pris pas mal de coups de soleil sur les bras depuis que je suis ici, et je n’ai de toute façon aucunement l’intention de me balader comme Sly, à moitié à poil.

Je reviens sur cette histoire d’horaire. “Je rentre souvent plus tard...on doit faire la route après avoir passé” C’est plus six heures que quatre. Ca dépend combien on fait de voyage. Mais comme je suis dépendant du véhicule de Machete, de toute façon, je rentre en même temps que lui, quand tout le boulot est fini. Parfois, si on a juste un groupe, ça va plus vite. D’autres fois, on a plus de gens, et ça commence à discuter sur les prix, alors là c’est long. Les mexicains sont volubiles quand ils s’y mettent. Je plonge ma tête sous l’eau et j’emprunte le savon pour me laver le crâne. C’est là où je bénis d’avoir rasé mes cheveux. Je l’ai fait pendant la cavale pour être moins identifiable, et puis après, vu la chaleur ici, j’ai constaté que c’était une bonne idée. Le plus compliqué, c’est la barbe, je n’ai rien pour la raser qu’un vieux rasoir en plastique qui a connu des jours meilleurs, et sa lame est émoussée. Heureusement, j’ai peu de barbe en fait, mais elle pousse par touffes et j’ai l’air de rien. Comme toute la population de Slab City ! Ils sont loin les top model de Manhattan ! Je prends ma décision brusquement, sur une inspiration douloureuse aux accents angoissés “Ecoute qu’est-ce tu dirais qu’on aille à mexicali demain ? Tu bosses que le soir et moi aussi… On aura pas de thunes mais tu te débrouilleras…”
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:33

Je hoche doucement la tête. Ouais, j’ai besoin de fringues… Contrairement à lui je n’ai pas été très chanceuse dans la villa qu’on a cambriolé sur la route, celle qui y vit ne fait vraiment pas du tout la même taille que moi, et sachant que j’ai beaucoup minci en plus ces derniers temps, je rentrais au moins deux fois dans ses affaires. Du coup, j’ai seulement piqué deux robes dans lesquelles je flotte mais qui ont le mérite de ne pas tomber au point de me foutre à poil au moindre mouvement… Pour le reste, je suis vraiment à court de vêtements, de sous-vêtements aussi, surtout qu’ici il fait une chaleur infernale, on transpire toute la journée alors porter les mêmes fringues deux jours de suite, c’est juste l’horreur. Quand j’ai fini de rincer ma robe, je l’étends sur le béton avant de me décider à me déshabiller tout à fait. Je garde le soutif pour l’instant, mais je compte sur le fait que l’eau n’est pas complètement transparente pour enlever ma culotte. Je deviens rouge pivoine en le faisant, genre il m’a jamais vue à poil, et je m’emploie à la laver méthodiquement, essayant de ne pas trembler spasmodiquement. Je sais que tu finis plus tard, mais ça collera toujours mieux que mes horaires actuels. Ma voix est bien mal assurée et j’évite très soigneusement de le regarder. J’ai des sous-vêtements de rechange dans ma besace mais j’aurais voulu ne pas les mouiller… Je réfléchis à comment je vais me démerder à sortir de l’eau sans qu’il me voit complètement. Putain.

Sa proposition ne me surprend pas suffisamment pour me faire complètement oublier mon malaise, mais elle détourne au moins légèrement mon attention. Oui, bien-sûr, je me débrouillerais ! Je saute sur l’occasion, par crainte qu’il ne change d’avis. L’idéal ce serait d’y aller tôt, à l’heure où les gens partent bosser, pour trouver une maison ou un appart’ à forcer… Ensuite je pourrais faire les poches au marché, puis du vol à l’étalage mais ce serait bien qu’on ait un peu de thunes quand même. De l’argent volé, mais de l’argent malgré tout ! Et puis peut-être que j’aurais plus de chance cette fois et qu’on trouvera des choses intéressantes si on tente un cambriolage. Le truc c’est que pour le coup, je ne suis pas du tout sûre qu’il accepte… Il a l’air angoissé à l’idée qu’on se fasse prendre, comme si le kidnapping remettait en cause mes compétences alors que ça n’a jamais posé problème auparavant.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:33

Je perçois rapidement son malaise quand elle ôte ses sous-vêtements, et je la comprends. Parce que je préfère garder mon tee-shirt mouillé sans le laver que l’ôter, alors je ne vais pas lui jeter la pierre. D’ailleurs instinctivement, je me détourne, pour lui laisser de l’intimité. De l’intimité ! J’ai autrefois exploré la moindre parcelle de sa peau, le moindre recoin de sa chair. Je fais mine d’être occupé à laver mon treillis, mes cheveux, peu importe. “Oui enfin t’emballe pas...il faut vraiment faire gaffe. La police ne rigole pas avec les voleurs, encore moins quand ils sont gringos. Mais l’appart’ c’est envisageable, et le vol sans prendre de risque.” Les prisons mexicaines ne sont pas réputées pour leur accueil, mai à choisir, je préfère le Mexique et le risque de prison, plutôt que les USA et Niland, où Logan peut nous retrouver trop facilement. Dans mon esprit la frontière est une barrière pour son influence, peut-être que je me trompe lourdement encore une fois. Je ne pose pas la question à Nina. Le spectre de Logan est déjà assez lourd à porter comme ça, sans qu’en plus on en parle ! Ce ne seraient que d’inutiles spéculations sans fin.

Pour laisser Nina tranquille, je pose mes affaires sur le rebord et je tente une ou deux brasses en m’éloignant du bord et en lui tournant le dos. Je tâte prudemment la profondeur, je déteste ne pas avoir pied. Je reviens sans la regarder, et je me raccroche au bord avec soulagement. A mon tour, je me hisse sur le rebord, et je m’occupe d’essorer ma lessive pour l’étendre et la faire sécher. Je m’assieds au bord du canal, d’abord recroquevillé pour enserrer les genoux dans mes bras, dans un geste de pudeur. L’eau est quand même plus fraîche ici qu’au réservoir et ça fait du bien d’avoir cette sensation de “frais” même provisoire. Surtout qu’à cette heure ci, la température extérieure descend doucement.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:33

Je fronce légèrement les sourcils. Je sais bien, et on sera prudents. J’ai envie de nous trouver des affaires mais pas à n’importe quel prix, et je ne suis pas décidée à nous envoyer en taule non plus ! Cela dit je pense qu’il y a des coins suffisamment reculés sur la route pour qu’on puisse risquer d’entrer dans un appartement par effraction sans avoir d’ennuis, il suffira de bien surveiller les alentours. Mais une habitation, c’est possiblement plein de vêtements gratuits et de la bouffe, et si on est vraiment chanceux, du cash. D’autant qu’à la frontière et aux alentours, les mexicains ne sont pas fans de la carte bleue, ils paient tout en liquide. Ce serait vraiment un moyen rapide de se refaire et c’est pour ça que j’insiste autant. On choisira le lieu ensemble, ça ira. C’est la seule chose que je sais faire, le seul domaine dans lequel je peux me rendre utile et merde, je crois qu’en ce moment on en a vraiment besoin !

Dieu merci, il se détourne de moi, devinant aisément ma gêne, et je peux reprendre mon souffle même si je suis toujours tendue. Comme il me tourne le dos, je défais mon soutien-gorge pour le laver de la même façon. J’essore ensuite mes sous-vêtements pour les étendre avant qu’il ne sorte de l’eau. Bon, c’est là que ça se complique. J’inspire longuement, cherchant toujours une solution avant d’oser demander : Tu peux… Tu peux me passer ma serviette ? Je demande de la même voix mal assurée. Je n’ose pas lui demander explicitement de se tourner, parce que ce serait admettre à voix haute que je ne supporte pas l’idée que mon propre mari me voit nue, mais j’ose espérer qu’il comprendra de lui-même le message subliminal…

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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Je perçois aussi son agacement, mais je ne peux pas me défaire de cette forme d’angoisse pernicieuse. Je sais bien qu’elle est douée en cambrioleuse, je ne crois pas avoir jamais douté de son talent, elle a en moi un fervent admirateur, mais j’ai peur quand même. Mais c’est surtout le vol à la tire qui m’angoisse le plus, assez bizarrement.J’ai un vague geste d’excuse “mais oui, je sais bien que ça ira” ça ira mais….il y a ce foutu mais. Mais si ça n’allait pas ? Mais si la poisse nous collait à la peau ? Mais … Si…. Mes deux pires ennemis.

Je tourne la tête vers elle quand elle m’interpelle, et je cille. “Heu...oui bien sur.” Je me lève pour fouiller dans son sac et prendre la serviette que je lui apporte avant de me retrouver stupidement à ne pas savoir comment m’en sortir.J’évite son regard. Je crois que je rougis autant qu’elle avant de me tourner brusquement pour aller fouiller dans mon propre sac. Cigarette numéro 4 - j’en ai fumé une dans la journée - me sauve la mise. Debout sur le bord en béton du Canal, je me tiens à distance, le dos tourné, en allumant ma clope. Je me rassieds en me décalant d’un bon mètre, les yeux rivés sur l’eau du canal. Il y a des gens qui se baignent plus bas et leurs éclats de voix, leurs rires, me parviennent. Est-ce que nous serons comme ça un jour ? Il me semble que c’est impossible. “On fera du stop jusque Niland et on prendra le bus pour aller jusque là bas. Pour rentrer, on verra si on trouve une caisse…” Je préfère penser à autre chose qu’à Nina ne voulant pas se déshabiller devant moi, comme moi je ne veux pas le faire non plus. Et cette fois, le factuel de notre sortie de demain est parfait pour ça. Je tire lentement des lattes sur ma clope, yeux mi-clos perdus sur l’eau grise du canal.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Dieu merci il comprend sans que j’ai besoin de le formuler et me tourne rapidement le dos, ce qui me permet de sortir de l’eau. C’est malgré tout un moment terriblement gênant et une boule de tristesse et d’anxiété mêlées se forme dans mon estomac. Ne pas être capable de passer outre ma peur pour me montrer face à lui me rend terriblement malheureuse. Parce que je n’ai rien oublié, que notre relation a toujours été profondément charnelle et que je sais pertinemment que je n’aurais jamais la sensation de l’avoir pleinement retrouvé tant qu’on ne se sera pas retrouvés de cette façon-là. Et pourtant ça me semble irréaliste. Peut-être que s’il était en mesure de m’apprivoiser, d’apaiser mes craintes, les choses seraient différentes, malheureusement on est tout aussi réticents et gauches l’un que l’autre. Il nous a fallu quinze jours pour oser nous embrasser, du bout des lèvres seulement, et on tremblait si fort tous les deux que j’ai bien cru qu’on allait mourir.

J’acquiesce à ses propos, me gardant bien de souligner que si on trouve des choses à voler, il nous faudra un véhicule pour les rapporter... Il en est conscient mais encore dans le déni visiblement pour l’instant, alors je ne dis rien. Je me sèche en vitesse pour pouvoir au moins enfiler des sous-vêtements propres et remettre directement par dessus le tee-shirt dans lequel je dors. Maintenant qu’on a bougé le van, je sais qu’on va dormir ensemble cette nuit, toute la nuit, et cette pensée me réjouit autant qu’elle m’effraie. On récupère silencieusement nos affaires pour regagner le van, et je propose : Tu peux décrocher le batik ? Le jour a commencé à décliner, et on peut utiliser les câbles tendus pour étendre nos vêtements encore mouillés. Pendant qu’il s’en charge, je fouille dans mes affaires pour en sortir les boîtes en plastique qui contiennent notre repas du soir. Ce sont des restes des plats cuisinés ce midi par le cuistot, comme ça arrive parfois, et c’est bien meilleur que la salade en boîte ! On a de l’omelette froide, des pommes de terre, et un peu de ragoût aussi. Tout le monde est content : la bouffe n’est pas gaspillée et ça évite qu’on se serve dans le frigo en plats à emporter. Du coup, j’en ai profité pour chourer des couverts, ça servira toujours !
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Je ne force pas les choses parce que je suis dans le même état qu’elle et je crois même que ça me gênerait qu’elle se change devant moi et que de toute façon je détournerais quand même le regard. On en est là. On reprend nos affaires pour rentrer à notre nouveau camp. Je décroche le batik à sa demande et j’accroche mes fringues lavées au câble : deux pantalons, un tee-shirt, plus ceux de Nina. Quand aux vêtements que je porte sur moi je n’ai que mon caleçon et mon tee-shirt - quelle drôle d’allure avec mes rangers ! - elles sont trempées mais je vous assure que je n’ai pas froid. Je prépare le foyer pour le feu tout à l’heure pendant qu’elle sort une boite qui attire mon attention. La nourriture n’a jamais été un plaisir ou passion chez moi, en général je ne mange que pour me nourrir, mais je sais quand même apprécier quand ça sort de l’ordinaire ! Et là c’est carrément un repas, un vrai repas cuisiné. Je viens m’asseoir sur le batik qui nous évite la poussière et je me fais la réflexion à haute voix “tu as vu qu’il y en a qui se sont fait comme un parquet de terrasse ? Pour éviter la poussière ?” Parce que c’est ça le plus pénible, bouffer de la poussière à longueur de journée.

Je prends le couvert qu’elle me tend et on mange tout les deux en même temps, partageant à même la boite. Ma cuisse touche la sienne, sans que ça m’émeuve, mon attention tournée vers la nourriture, besoin primaire et vital. En fait, je crève la dalle, je n’ai mangé que le reste de sandwich ce matin, et vu comme j’ai bossé, mon corps réclame. Je m’efforce de manger lentement, presque à son rythme pour ne pas la léser “C’est bon” C’est aussi une des raisons qui m’a poussé à accepter ce voyage à Mexicali, si on vole une maison, on trouvera peut-être de quoi avoir un réchaud ou un barbecue pour cuisiner nous même. C’est très dur de devoir trouver sa bouffe au jour le jour. C’est quelque chose qui ne m’avait pas du tout manqué, et qui ne me rappelle que trop mes premières années à Sarajevo avant que je ne rentre dans l’armée où nous étions nourris un peu plus correctement. Quand je fais les missions pour Machete, je trouve là-bas au Mexique de quoi manger pas cher - quand j’ai le temps ce qui n’est pas toujours le cas - ici c’est plus compliqué, heureusement Nina bosse au Dinner.

“J’ai mis la tente quand même le temps de laver le van...A moins que tu veuilles dormir dedans déjà cette nuit ?”
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Une fois le plaid au sol, je m’installe dessus dans un geste devenu habituel, la position pour manger n’est pas des plus agréables, on passe notre temps à se péter le dos mais c’est une chose à laquelle on s'habitue. J’ai vu ça oui, je sais pas trop comment on pourrait faire avec de la récup’... Des palettes tu crois ? J’ai peur que les espaces entre les planches soient un peu trop grands, mais dans tous les cas ça nous surrélèverait un peu. D’autant que les palettes sont faciles à trouver pour moi, il suffit d’attendre les livraisons au dinner et d'être le premier à les récupérer, si je passe en service de nuit il y a de grandes chances pour que ce soit le cas. Tous les commerces en ville savent que les campeurs récupèrent ce genre de choses et ils les laissent dehors, ça les débarrasse. En revanche c’est pris d’assaut assez rapidement, forcément.

Je souris en hochant la tête, plantant ma fourchette dans une pomme de terre épicée. Si je fais le service de nuit ça risque d’arriver plus souvent que je puisse récupérer la bouffe. Alors qu’en quittant à 18h, ils gardent souvent pour le repas du soir, il suffit de faire réchauffer. C'est un dinner, j’appellerais pas ça un restaurant. Dans tous les cas il semblerait que ce changement d’horaires soit bénéfique pour d'autres raisons que celles qui m’ont motivée au départ. Le seul inconvénient, même si je n’ai aucunement l’intention d’en parler au slave, c’est qu’on risque un peu plus d’emmerdes la nuit… Slab City, c’est le genre d’endroit où on vous déconseille de sortir seul après une certaine heure, je ne sais pas à quel point cet avertissement est fondé ou non. Certains ont juste peur des gens bizarres qui traînent au campement alors que la plupart sont inoffensifs. Mais ils ne le sont pas tous, loin de là.

Je secoue la tête à sa question. Non, si ça t’ennuie pas je préférerais attendre qu’on ait tout nettoyé… Oui, je pense entre autre aux araignées, par exemple… Et puis même, ce van est resté dans une décharge je ne sais combien de temps, ce serait bien de passer un coup d’eau dessus avant d'emménager.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Je ne me leurre pas sur les emmerdes qu’elle doit forcément avoir au Queenie. Le pire ce n’est pas forcément les slabbers, mais les routiers de passage. Pas mal sont des gros lourds qui pensent qu’ils peuvent se taper la serveuse. Mais Nina sait gérer ce genre de choses mieux que moi finalement, je dois bien me rendre à l’évidence. Et je lui laisse toujours le glock17 la nuit, pour qu’elle puisse se défendre, c’est le moment le plus critique, quand la chaleur n’abrutit plus les abrutis justement ! Moi, je peux me débrouiller encore, même sans arme. J’aimerais trouver d’autres munitions, mais c’est compliqué. Du 9mm ça court pas les rues, ici c’est plutôt le calibre carabine qu’on trouve et encore faut-il avoir de quoi payer, on en revient toujours là.

J’ai un sourire quand Nina dit qu’elle ramènera plus souvent des restes, c’est presque la meilleure nouvelle de la journée après le fait que le van ne se soit pas casser en deux au moment de son extraction. Je suis d’accord avec elle concernant le nettoyage, c’est bien pour ça que j’ai remonté la tente, mais je voulais être sur. Je me contente de hocher la tête en mastiquant une nouvelle bouchée consciencieusement. “Des palettes c’est le mieux. Il faut juste les démonter pour récupérer les planches et les poser au sol. Et sinon, on peut monter des palissades rapidement avec.” Je sais monter rapidement des campements en bois, pas que je sois boy scout, mais à l’armée, on faisait aussi ce genre de chose. C’est assez amusant de constater que ces années là me servent plus que toute ma période de vie à NY. Je sais faire une tourelle de surveillance entre des poteaux et des arbres par exemple ! Des poulies de traction, des palissades, monter un camp. A quatorze ans, c’est à moi que mon père confiait ce genre de chose. Mon regard se perd dans le vide à ces souvenirs. Ce qu’il y a d’étrange, c’est que ce que j’ai vécu entre les mains de Logan a tué toute culpabilité en ce qui concerne mon oncle et mon père, mais être ici à Slab City, déclenche souvent des souvenirs et vagues de nostalgie, de regrets doux-amers. Mais c’est encore le moins “pire” des émotions qui m’empoisonnent.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Je finis de mâcher avant de hocher la tête d’un air entendu. Alors tu devrais faire le tour de la ville quand tu rentres vers 6h, y a souvent pas mal de palettes à récupérer. On peut le faire ensemble j’aurais à peine fini mon service. Deux heures avant lui si on reste sur ces horaires-là, ça me laisse le temps d’aller me laver, de nettoyer mes fringues, et je peux l’attendre à la caravane avant qu’on ne reparte ensemble. Il n’y en a pas pour très longtemps, ce n’est pas comme si tous les commerces avaient des livraisons de palettes, et surtout ils ne sont pas livrés tous les jours ! Mais globalement je pense qu’entre ces livraisons et la décharge, on devrait s’en sortir pour en ramasser suffisamment assez rapidement. Les palissades sont ce qui importe le plus à mon sens, bien plus qu’une terrasse qui nous protégerait de la poussière mais ne nous isolerait pas des intrus. D’autant que le van, maintenant qu’il est vide, devrait être nettoyé rapidement, une fois à l’intérieur on aura moins ce problème-là. Le sable qui n’arrête pas d’entrer dans la tente, c’est un enfer. D’autant que Slavenko n’ôte quasiment jamais ses rangers…

Je cale avant lui, bien-sûr, et je le laisse terminer la boîte avant de la mettre de côté, je ne peux pas la récupérer, il faut que je la rapporte au dinner demain. Je ne fais pas trop attention à ce qu’on mange, j’ai si peu d’appétit ou d’attrait pour la nourriture que ça m’est bien égal. Il me paraît loin le temps où je m’extasiais parce que Slavenko passait chez le traiteur pour me faire plaisir… J’ai espoir (l’espoir, ce truc hyper dangereux que j’aurais dû tuer depuis longtemps déjà) que nous installer dans le van et aller à Mexicali impulse une nouvelle dynamique dans notre quotidien, et entre nous. Quelque chose de plus… Sain, peut-être ? Il reste des choses à faire ce soir ? Avant de partir demain ? Ou on est “en repos” ? Je demande dans un demi-sourire en me tournant vers lui.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

“oui, on fera ça, À quelle heure ils viennent porter les palettes ? Plus tôt ? Je peux toujours faire un tour plus tôt.” Quand on a qu’un petit voyage, je rentre vers quatre heures, ce qui me permettra de passer chercher Nina au Queenie. Si ça colle avec un arrivage de palettes, ça pourrait le faire. Je pense comme Nina que les palissades sont plus importantes avec le nettoyage du van et le fait de trouver un matelas - j’ai le dos cassé de ces nuits à même le sol, si on excepte le batik qui n’a rien d’épais !

Avec un soupir de satisfaction, je termine volontiers la bouffe avec application, ne laissant pas une miette puisque ce n’est pas le genre de chose qui se garde et que Nina devra rendre la boîte. Comme on va au Mexique, on se trouvera à manger là bas demain. Je relève la tête vers Nina à sa question, une ombre de sourire répondant au sien, dans la surprise de sa formulation. “Hum on est en repos, si tu veux bien. Je me sens pas le courage de laver le van maintenant, d’accord ?” Je n’ai quasiment pas dormi et avec l’activité physique et la chaleur, je me sens épuisé. Et je préfère être en forme pour demain, déjà se taper le trekking jusque Mexicali et puis je sens bien que je vais être en hyper-vigilance.

J’allume le feu préparé dans le foyer. Ici tout brûle bien tant c’est sec, je ne galère jamais à faire flamber le bois. Quand c’est fait, je me recule pour m’appuyer au tronc d’arbre, triturant le paquet de clopes dans lequel il en reste une. Je sais que je ne la fumerais pas tout de suite, mais jouer avec le paquet m’aide à gérer l’envie, le manque. J’ai posé le glock près de moi, et c’est le moment où je m’autorise un peu à me détendre. L’endroit est nouveau mais ça a l’air calme, je crois que le van et la tente, plus le feu détournent les gens qui vont encore se baigner. Il y en a moins la nuit, forcément. Je suis jambes nues et j’écrase un moustique vorace sur ma cuisse. Je devrais remettre un futal mais il est encore humide alors j’hésite.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:34

Je hausse les épaules. Je sais pas exactement, faut que je me renseigne, mais si c’est avant 6h je pourrais les récupérer moi, du coup. Je ne sais pas encore comment on va s’organiser avec la nouvelle mais pour le moment il n’est pas question que je finisse à six heures, donc j’aurais tout le temps de faire le tour. Après il y a l’heure à laquelle ils livrent, mais il faut laisser le temps aux commerçants de décharger aussi, donc je crois qu’il va nous falloir quelques essais pour être rôdés. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’à cette époque de l’année, la plupart de ceux qui utilisent les palettes sont des gens qui sont là depuis longtemps, et dont les palissades ou autre sont déjà faites. On a moins de “concurrence”, si on peut appeler ça comme ça, que durant les mois où il fait plus frais.

Mon regard s’éclaire à sa réponse et je secoue la tête. Non, un repos ça me va très bien, au contraire. Je trouve qu’on a bien bossé, et en plus une longue journée nous attend demain, on mérite de se détendre un peu. Les yeux rivés sur ses mains, je le regarde allumer le feu, fascinée par la façon dont il se déploie pour éclairer autour de nous. Je dois rapidement me reculer aussi, si je ne veux pas mourir de chaud, et je garde un moment les yeux baissés, hésitante, en me mordillant les lèvres. De temps en temps, je lui lance des regards en coin, et je finis par demander : Je peux…? En désignant ses jambes, ses bras. J’ai envie de me caler contre lui, chose que j’aurais faite naturellement avant, sans demander la permission. En fait, avant, je serais probablement nue sous mon tee-shirt, et je m’installerais d’autorité à califourchon sur ses jambes. Là, je n’en demande pas tant ! J’ai l’impression d’être une ado, timide, mal à l’aise alors qu’on se connaît par coeur, que pas une seule parcelle de ma peau ne lui est étrangère.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:35

Heureusement qu’elle ne veut pas soudainement se mettre à nettoyer et ranger parce que je suis au bout de mes ressources physiques ! Sa demande me laisse coi, et au départ je me demande de quoi elle parle avant de comprendre à son geste. J’ai un instant de pure hésitation, de surprise aussi parce que je ne m’y attendais pas du tout. Et puis je hoche la tête en répondant tout bas “oui…” Je ne dis pas bien sur, parce que rien n’est évident en ce moment, j’en ai bien conscience.

Avec maladresse, je l’accueille contre moi pour lui servir de dossier, quand l’arbre me sert à moi de support. C’est plus confortable de pouvoir s’appuyer sur quelque chose, ça repose les muscles du dos. J’accuse le choc du contact de sa peau contre la mienne. Alors que tout à l’heure, en mangeant, je n’y ai pas pris garde, cette fois c’est différent. Je suis focalisé dessus, avec cette drôle d’appréhension mêlée de trouille qui me noue le ventre. On se câle le mieux possible, dans des gestes empruntés et gauches et je ne sais pas où poser mes mains. Les laisser pendre sur le côté est vite inconfortable, mais je n’ose pas les poser sur elle, ce qui donne un geste entre-deux bancal. Je replie mes doigts et pose simplement mes mains à demi-fermées sur le côté de ses cuisses, contre les miennes, en espérant ne pas l’effrayer. Ou m’effrayer moi.

Parce que la douce chaleur qui m’envahit est terrifiante. Trop douce, trop intime, trop “ancienne époque” , avant, avant ici, avant le passage destructeur entre les mains de Logan. Je cesse quasiment de respirer, souffle ténu le temps d’apprivoiser ce nouveau contact. Enfin, je me dis que c’est comme le baiser hier, mais pour autant que je l’ai embrassée, ce n’est pas redevenu naturel d’un claquement de doigts. Je suis toujours aussi gauche et elle aussi. Mais, point positif, on a envie de se réapprivoiser, c’est plutôt bien !
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:35

Comme je sais bien que rien n’est acquis, je ne suis pas du tout sûre qu’il accepte. A dire vrai je suis prête à cette éventualité, en revanche je ne sais pas trop comment je réagirais s’il répondait non, je ne saurais pas faire comme si de rien était. C’est risqué de rompre ainsi l’équilibre, mais je sais aussi que si je ne prends pas de risques, on n’avancera pas. Parce qu’il n’a pas vraiment l’air prêt à en prendre… Je ne le presse pas, n’insiste pas, ne me détourne pas non plus. J’attends, un long moment, qu’il se décide et m’autorise à venir près de lui. Je crois que j’en suis soulagée mais ce n’est pas forcément très clair dans mon esprit. Je me décale doucement, attend qu’il ait écarté les jambes pour venir me glisser entre, maladroitement, timidement aussi. Mon dos vient épouser son torse et je retiens mon souffle le temps, moi aussi, d’apprivoiser cette sensation. Moi je sais pourquoi j’ai du mal avec le contact physique, c’est d’une telle évidence que je suis sûre qu’il le sait aussi. En revanche je me demande ce qui le pousse à agir de la même manière, est-ce ce qu’il a subi ou bien le fait qu’il n’arrive plus à me toucher, justement parce qu’il sait ce qu’Il m’a fait ?

Je me fige, me tend légèrement quand ses mains se posent, même légères, sur mes cuisses laissées nues par le tee-shirt. Mon rythme cardiaque s’emballe dangereusement dans une cavalcade qui n’a rien à voir avec du désir. Des flashs me reviennent, m’obligeant à fermer les yeux, et je dois me crisper toute entière pour ne pas me mettre à trembler. C’est terrible mais Logan a fait un travail remarquable. J’ai oublié la douceur des mains du slave sur ma peau, la façon dont mon corps se mettait à l’unisson du sien, les soupirs qu’il savait me tirer en m’effleurant à peine. J’ai oublié le désir, la douceur, le plaisir, cette sensation de ne plus toucher terre au point d’avoir l’impression d’être sous héroïne. Maintenant quand il me touche, ce sont les mains de Logan qui s’imposent à mon esprit, dures, dévastatrices, la douleur qui en découle. Les marques qu’il avait imprimées sur ma peau ont disparu, plus personne ne les voit et pourtant j’ai l’impression de les sentir encore, je pourrais les dessiner du bout des doigts tant le souvenir de ces blessures est imprégné dans mon cerveau. Je frissonne, mue par une envie de fuir que je refrène péniblement. Je me force à agir à l’opposé de ce que me dicte ma tête, et je bouge légèrement les épaules pour me caler un peu plus étroitement contre Slavenko. J’aimerais qu’il redevienne le refuge qu’il a toujours été à mes yeux, et je m’en veux de le craindre comme si c’était lui qui m’avait blessée.

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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:35

Je ne bouge pas - figé, contraint. Seul mon coeur bat la chamade, comme celui de Nina et pour les mêmes raisons, une trouille viscérale. En plus je perçois nettement les réticences de son corps, et ça ne facilite pas le contact. Elle se cale plus près de moi mais je ne fais pas un geste pour l’enlacer ou la toucher, je ne suis pas sûr qu’elle soit prête pour ça, ni moi de l’être. Je me demande pourquoi elle est venue contre moi ce soir si elle tremble si fort et si elle a si peur, parce que je ne lui demande réellement rien, et je me serais contenté encore une fois de passer la soirée près d’elle comme ça me convient depuis qu’on est sorti de cet enfer. Dans la tente c’était plus facile de se laisser aller, l’obscurité, le fait qu’on soit allongé, que j’étais tout habillé aussi. Je me sens bien trop nu, bien trop exposé, et encore heureusement que je suis derrière elle, qu’elle ne voit pas mon visage plein de désarroi.

Un long moment, je me sens si mal que je crois bien que je vais m’éloigner ou tomber dans les pommes. C’est le symptôme classique des crises d’angoisse, je le connais par coeur. Le savoir et le reconnaître aide à le gérer. J’essaye de faire le vide dans ma tête et je regarde danser les flammes du feu devant nous. Je chasse un moustique qui bourdonne près de nous. “On va avoir plus de moustiques près de l’eau” fais-je remarquer, dans un besoin de rompre le silence et sa tension sous-jacente. “Peut-être qu’il y a des trucs pour les éloigner ?” Cette bête préoccupation me distrait de pensées trop graves et mon corps se détend imperceptiblement au fur et à mesure qu’on reste sans bouger. Je respire à nouveau presque normalement, sans me risquer pour autant à d’autres gestes.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:35

Je crois que c’est sans doute ça le plus difficile, le fait qu’il ne me demande rien. Parce que je sais que ça ne part pas d’une bonne intention pour ne pas me brusquer, c’est pour ne pas se brusquer lui. J’ai la sensation qu’on est en train de devenir deux étrangers, et que ça lui est parfaitement égal. Mais ce n’est pas mon cas. Malgré la peur qui me tord le ventre, malgré les angoisses qui m’empêchent de dormir et même de respirer correctement parfois, j’ai besoin de le retrouver. Il me manque viscéralement, tout ce qu’on était ensemble me manque et je ne supporte pas l’idée de le perdre, je ne veux pas qu’on devienne deux étrangers. En-dehors de ça, je ne peux pas vivre avec les souvenirs de ce que Logan m’a fait, je n’y arrive pas. J’ai besoin de les remplacer par d’autres, j’ai besoin de réapprendre la douceur, d’avoir droit à des gestes qui ne visent pas à me blesser. J’ai besoin de me reconstruire et je ne peux pas le faire en me contentant d’annihiler les émotions et de bâtir un mur autour de moi, sinon autant me tirer une balle tout de suite.

Alors je prends sur moi, peu importe à quel point c’est dur et à quel point ça m’effraie, peu importe que je sois au bord de la crise de panique, je ne peux pas baisser les bras sans même avoir essayé. Moi aussi je finis par me détendre légèrement, même si je ne bouge pas plus, je ne cherche pas à prendre ses mains dans les miennes ou à ce qu’il m’enlace. Non seulement parce que je ne veux pas précipiter les choses, mais en plus parce que je n’ai pas le courage de faire tous les premiers pas. Si on installe des moustiquaires déjà, ce sera bien. Ensuite je sais pas trop, les autres campeurs doivent avoir des répulsifs efficaces, avec de la citronnelle ou ce genre de choses… Je regarderais.
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MessageSujet: Re: Home sweet home - Slavina   Home sweet home - Slavina EmptyDim 29 Juil - 12:35

“les moustiquaires c’est bien quand on est dedans, mais dehors…” Je hausse un sourcil et tente une plaisanterie d’un ton boudeur. “Pourquoi c’est toujours moi qui me fait bouffer par les moustiques ?” Je trouve que le fait de parler, même pour dire des futilités, c’est déjà beaucoup. Elle s’est enfermée plusieurs jours dans le silence et j’ai suivi la tendance, naturellement. Je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup en dehors des gens avec qui je suis en confiance - Nina . “Tu vas jardiner ?” Les jardins ici c’est surtout pour faire pousser la beuh. Quoique j’ai une une clôture en cactus tout à fait sympa. Le principe m’a fait sourire, parce que ça donne des figues de barbarie tout en piquant les intrus. Je le dis à Nina. “on mettra des cactus, ceux qui donnent des fruits”

Je détends mes mains aux paumes moites, les cale de traviole entre elle et moi, toujours sur du tissu. Son dos est collé contre mon torse et j’ai le menton près de son épaule, ce qui fait que je parle tout bas, ce qui me va bien, parce que ma voix est basse, me trahissant. Je respire l’odeur de Nina, le savon mêlé de chaleur. Cette odeur reste rassurante, j’y ai toujours été sensible, comme un animal, l’instinct. Comme on se détend mutuellement, ça devient plus facile d’être l’un contre l’autre. Je décale ma tête de côté pour poser une joue contre son omoplate et son épaule, en un geste assez câlin si on compare avec mes attitudes empruntées et guindées qui sont les miennes depuis quinze jours. Je ferme les yeux, goûtant enfin sans peur la présence de Nina, la fatigue m’aidant aussi à me laisser aller plus facilement, à cesser de lutter si fort. C’est sans doute pour ça que je ne propose pas encore d’aller dormir. Encore un peu de cette drôle de douceur presque interdite.
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